Le mardi 9 juin 2020, à l’ouverture du Conseil universitaire, la rectrice de l’Université Laval Sophie D’Amours a tenu à dénoncer le racisme et la discrimination. Voici une transcription de sa prise de parole.
«J’ai été profondément indignée par le meurtre de George Floyd, survenu le 25 mai. Un tel acte est inacceptable.
Le racisme, la discrimination et l’injustice n’ont pas leur place dans nos sociétés. On doit le dire et le répéter encore et encore. Il ne s’agit pas d’un enjeu propre aux États-Unis. Il concerne chacun et chacune de nous.
À l’Université Laval, 15% de nos étudiantes et étudiants proviennent de l’international, 24% de nos professeures et professeurs sont d’origine étrangère et nous accueillons environ 400 étudiantes et étudiants autochtones.
Chaque jour, nous mettons de l’avant les valeurs de respect, de solidarité et d’inclusion, ces valeurs qui coulent dans nos veines.
Mais voilà, est-ce que toutes et tous peuvent réellement s’engager et se développer de façon équitable chez nous? C’est la question que nous devons nous poser. Nous tentons de plusieurs manières de faire en sorte que la réponse à cette question soit oui. Je vous assure que nous sommes déjà dans l’action.
Nous avons embauché ces dernières années des spécialistes de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, de même que de la réalité autochtone. Ces personnes travaillent à rendre notre université plus équitable face aux différentes réalités, qu’elles soient culturelles, religieuses, de genre ou autre.
Nous sommes la seule université québécoise à faire partie du projet pilote du programme Dimensions et nous travaillons à rédiger une politique institutionnelle d’équité, de diversité et d’inclusion.
Malgré cela, il nous reste un bon bout de chemin à parcourir. Par exemple, les femmes sont de plus en plus présentes au sein des instances décisionnelles de nos facultés, de nos directions et de nos associations étudiantes. Mais les minorités visibles, les autochtones et les personnes issues de la communauté LGBTQ2 restent peu nombreuses au sein de ces mêmes instances.
Cet été, nous allons réaliser une vaste enquête en collaboration avec des chercheurs du campus afin de mieux connaître nos défis en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. Cette enquête nous permettra de déployer un plan d’action collé à la réalité de l’Université Laval.
En attendant ce plan d’action, je peux déjà vous annoncer que l’ensemble des gestionnaires de l’Université Laval devront suivre une formation obligatoire sur les biais implicites. Cette formation leur permettra de détecter les biais qui peuvent amener à discriminer certaines personnes ou certains groupes de personnes sans en avoir conscience. Cette formation sera aussi offerte à tous ceux et toutes celles qui souhaitent mieux comprendre les biais, souvent inconscients, qui influencent nos décisions.
Aujourd’hui, je nous invite toutes et tous à travailler ensemble pour transformer notre université. Nous sommes déjà un milieu d’accueil exceptionnel, mais je crois que nous pouvons et que nous devons faire plus afin de donner l’exemple.»