Le 20 septembre, dans les bureaux de l’UMR-SU situés dans le Parc technologique du Québec métropolitain. Le professeur Sébastien Tremblay, debout au centre, pose en compagnie de membres de l’UMR-SU et d’employés de la Société de valorisation des applications de la recherche de l’Université Laval (SOVAR), un fréquent collaborateur de l’UMR. Les membres de l’UMR sont, de gauche à droite, Benoit Béchard, doctorant en psychologie cognitive et politique, stagiaire responsable à l’UMR de l’axe gouvernance et participation citoyenne, Sarah Savage, étudiante inscrite au microprogramme de deuxième cycle en administration des affaires – développement organisationnel et stagiaire à l’UMR, Gabrielle Teyssier-Roberge, doctorante en relations industrielles et psychologie cognitive et stagiaire à l’UMR-SU en transformation numérique, développement organisationnel et ressources humaines, et Isabelle Turcotte, professionnelle de recherche à l’École de psychologie et responsable de l’axe sécurité urbaine à l’UMR-SU. Les employés de SOVAR sont Gregory Hersant, Gad Sabbatier et Mohammed El Amraoui.
— Dany Vachon
La brigade canine du Service de police de la Ville de Québec vient d’entreprendre un projet de recherche réunissant deux professeurs de l’Université Laval, quelques étudiants et une entreprise qui commercialise une technologie qui recourt à des drones dans des situations de recherche et de sauvetage.
Ce projet figure parmi neuf projets de recherche et développement concrets et originaux lancés récemment dans le cadre du programme de maîtrise sur mesure en intelligence urbaine. Ce programme interdisciplinaire a été créé par le Chantier d’avenir du même nom à l’Université Laval. Une dizaine de professeurs se chargent de la formation. Ils proviennent de domaines variés, dont l’administration, la géomatique et les relations industrielles. Quant aux étudiants, ils sont issus des trois cycles d’enseignement.
Pour rappel, les Chantiers d’avenir sont directement liés au Plan stratégique 2017-2022 de l’Université Laval. Ils représentent une occasion de créer de nouvelles formations avant-gardistes, fortement interdisciplinaires et fondées sur des partenariats, destinées à résoudre de grands enjeux sociétaux. Le premier de ces parcours d’apprentissage à voir le jour est le programme de maîtrise sur mesure en intelligence urbaine. Cette formation est placée sous la responsabilité du directeur de l’Unité mixte de recherche en sciences urbaines (UMR-SU), le professeur Sébastien Tremblay, de l’École de psychologie. En quelques mots, l’UMR-SU est un laboratoire qui promeut l’innovation et le transfert des connaissances. Il s’appuie sur la synergie entre chercheurs, concepteurs et utilisateurs dans le but d’optimiser la logistique urbaine. Cette entité est le fruit d’un partenariat entre la Ville de Québec, l’Université Laval, Thales, l’INRS et le Parc technologique du Québec métropolitain.
«Le chantier sur l’intelligence urbaine tire parti des activités déjà en cours dans notre unité», explique le professeur Tremblay. Selon lui, l’intelligence urbaine touche à toutes les dimensions d’une ville et d’un territoire connectés. «Les axes de recherche du chantier comprennent la gouvernance, la gestion des transports, la sécurité publique et civile, ainsi que la gestion de l’eau et l’environnement, souligne ce dernier. Nous ratissons très large.» Le professeur insiste sur l’importance, pour les universités, d’offrir une formation axée sur le développement des compétences du 21e siècle. «Ces compétences, propres aux chantiers d’avenir de l’Université Laval, sont génériques et transversales, précise-t-il. Elles comprennent les bonnes habiletés à la communication, la résolution de problèmes de manière créative, la pensée complexe, l’adaptabilité.»
Du design graphique au design thinking
Valérie Hanson a terminé ses études de baccalauréat en design graphique au printemps 2019. Depuis le début septembre, elle fait partie de la première cohorte de 18 étudiantes et étudiants du programme de maîtrise sur mesure en intelligence urbaine.
«Mon parcours peut sembler disparate, dit-elle. Mais nous utilisons beaucoup de techniques de créativité et de design thinking dans nos cours. Cela fait une belle continuité.»
Ce programme offre aux étudiantes et aux étudiants de nombreuses occasions de s’exprimer devant le groupe. «Je vois déjà des améliorations dans ma capacité à communiquer verbalement», indique-t-elle.
Le chargé d’enseignement Carol Rancourt va dans le même sens. Celui-ci agit comme tuteur de la cohorte d’étudiants. Selon lui, les commentaires reçus depuis le début du programme suggèrent que les choses vont dans la bonne direction.
«L’un des étudiants, mentionne-t-il, nous a dit que le fait d’être entouré de personnes aux parcours variés lui avait permis de prendre conscience de ce qu’il est, et de mieux cerner comment son propre parcours lui permettait de contribuer professionnellement au sein d’un groupe multidisciplinaire. Tous ont un appétit très grand pour les nouvelles approches éducatives, désirant toujours moins de formations traditionnelles en classe et plus d’interactivité.»
Pédagogie expérientielle
Cette maîtrise sur mesure se démarque des formations traditionnelles. Elle propose une approche axée sur la pédagogie expérientielle, comprenant la réalisation de projets de recherche et développement au sein d’un environnement multidisciplinaire et plurisectoriel.
Gabrielle Teyssier-Roberge est étudiante au doctorat en relations industrielles et psychologie cognitive. Elle est également stagiaire à l’UMR-SU en plus d’enseigner deux cours au sein de la maîtrise sur mesure, dont elle est responsable sous la direction du professeur Tremblay.
«Nous utilisons le design thinking comme processus de résolution de problèmes complexes, explique-t-elle. Ce processus permet aux étudiants de comprendre en profondeur le contexte du projet, pour ensuite créer une proposition de valeur qui est en adéquation avec les besoins de l’entreprise ou de l’organisation. Dans leur réalisation de projet, les étudiants doivent être très autonomes et entreprenants.»
Les jeux sérieux, quant à eux, utilisent des principes et des technologies pour des applications qui n’ont pas de caractère strictement ludique. «Le recours aux jeux sérieux, poursuit-elle, vise à stimuler l’engagement de l’étudiant, tout en ayant comme objectif de faciliter le processus d’apprentissage sous-jacent à l’expérience de jeu.»
Selon Gabrielle Teyssier-Roberge, les retombées des différents projets de recherche iront bien au-delà des laboratoires et des chercheurs. «Une force du chantier d’avenir, dit-elle, est de s’assurer que l’innovation sociale et technologique est alignée avec les besoins des partenaires industriels et des villes.»
Pour plus d’information sur les Chantiers d’avenir
À l’entrée des bureaux de l’UMR-SU. Gabrielle Teyssier-Roberge, Sébastien Tremblay et Sarah Savage derrière une table numérique tactile interactive, l’un des outils technologiques à la disposition de l’UMR pour des démonstrations ou des présentations.
— Dany Vachon