
BDV: La campagne de l'Université Laval est le fruit des efforts de plusieurs personnes, dont Serge Demers (Service de sécurité et de prévention), Denis Bussière (Direction des services aux étudiants), Bernard Garnier (Vice-rectorat aux études et aux activités internationales), Josée Laprade (CPIMH), Anthony Fournier (CADEUL) et Alix Tapsoba (ÆLIÉS).
— Marc Robitaille
Ce projet est le fruit d'un partenariat sans précédent entre plusieurs acteurs sur le campus, dont le Centre de prévention et d'intervention en matière de harcèlement sexuel (CPIMH) et les associations étudiantes CADEUL et ÆLIÉS. «L'Université Laval reçoit très peu de plaintes de harcèlement sexuel, mais on ne peut pas jouer à l'autruche: les statistiques le démontrent, c'est un enjeu qui existe dans les universités. Sachant que les victimes ne dénoncent leur agresseur que dans 10% des cas, on veut prévenir ce problème et outiller les gens qui seraient aux prises avec une telle situation», explique Josée Laprade, directrice du CPIMH. Le projet réunit également le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales, la Direction des services aux étudiants et le Service de sécurité et de prévention.
Selon le CPIMH, qui se base sur différentes recherches, entre 15 à 25% des étudiantes au collège ou à l'université subissent une agression pendant leurs études. Plus de la moitié de ces incidents impliqueraient de l'alcool ou des drogues. La violence à caractère sexuel, rappelons-le, peut prendre plusieurs formes et toucher aussi les hommes. Outre le harcèlement et l'agression, elle comprend notamment le voyeurisme, les attouchements, l'exhibitionnisme, les images sexuelles dégradantes et le cyberharcèlement. «Le harcèlement peut aussi s'exprimer de différentes façons sur le campus, particulièrement dans un contexte d'autorité. Il peut y avoir, par exemple, du harcèlement moral ou psychologique entre un directeur de thèse et son étudiant», ajoute Alix Tapsoba, vice-présidente aux droits étudiants de l'ÆLIÉS.
Ce projet de sensibilisation s'inscrit dans une série d'actions qui seront organisées tout au long de l'année pour favoriser un campus exempt de harcèlement. «La campagne n'est pas fixée dans le temps, précise Anthony Fournier, vice-président aux affaires socioculturelles de la CADEUL. Le slogan «Sans oui, c'est non!» sera associé à d'autres événements durant l'année, dont la semaine d'intégration des nouveaux étudiants. On veut que ce soit une campagne qui soit pérenne et durable.»
La campagne «Sans oui, c'est non!» a été créée en 2014 par l'Université de Montréal, son Bureau d'intervention en matière de harcèlement (BIMH) et la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAÉCUM). Ayant remporté un beau succès, elle sera déployée au cours des prochains mois dans une dizaine d'établissements de la province.
Pour connaître l'horaire des conférences et des kiosques d'information, ainsi que pour en savoir plus sur le phénomène de la violence à caractère sexuel: ulaval.ca/sansouicestnon.
Enquête sur la violence sexuelle dans les universités
Des chercheuses issues de différents établissements entendent faire le point sur le phénomène de la violence à caractère sexuel dans le contexte universitaire. Première du genre au Québec, un questionnaire en ligne leur permettra d'établir un portrait des différentes manifestations du problème sur les campus. Intitulée «Sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire: ce qu'en disent étudiants(es), enseignants(es) et employés(es)», cette enquête, sous la direction de Manon Bergeron, professeure au Département de sexologie de l'Université du Québec à Montréal, est réalisée, notamment, par Sylvie Parent (Faculté des sciences de l'éducation), Francine Lavoie (École de psychologie) et Isabelle Auclair (Faculté des sciences de l'administration).
Nul besoin d'avoir vécu une situation problématique pour participer à l'étude. Il suffit de répondre à un questionnaire en ligne, d'une durée moyenne variant de 15 à 20 minutes, à l'adresse essimu.quebec/wp. Les réponses seront traitées de façon confidentielle.