
Parmi les aspects positifs nommés par les répondants figure l'acquisition de connaissances sur les techniques de plantation, de fertilisation, d'irrigation, de récolte et d'emballage.
Aux fins de sa recherche, la jeune femme a mené des entrevues auprès de 30 Mexicains travaillant à l'Île d'Orléans et dans les municipalités de Saint-Augustin-de-Desmaures, Saint-Apollinaire et L'Assomption, au cours de l'été 2012. Ils étaient tous de sexe masculin et pères de famille, à l'exception d'un seul individu. Certains venaient au Québec (ou dans le reste du Canada) depuis presque une vingtaine d'années alors que l'expérience était nouvelle pour d'autres; la moyenne s'établissant à 6 séjours. Tous les participants étaient venus par l'entreprise du Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) qui permet l'entrée au pays d'une main-d'oeuvre sans qualification particulière.
«La scolarité est un sujet au centre de la relation père-enfant, explique Abigail Guimont Fitz. Plusieurs travailleurs m'ont dit qu'ils incitaient leurs enfants à poursuivre leurs études pour qu'ils deviennent médecins ou enseignants. À vrai dire, ils n'étaient pas nombreux à les encourager à s'orienter vers l'agriculture.» L'expansion de la maison familiale est une autre conséquence jugée avantageuse: sur les 30 travailleurs, 23 disaient avoir agrandi, rénové ou fini de construire leur maison grâce au PTAS. Un participant a raconté que son salaire de trois mois au Canada correspondait à ce qu'il gagnait en un an au Mexique.
Parmi d'autres aspects positifs nommés par les répondants figure l'acquisition de connaissances sur les techniques de plantation, de fertilisation, d'irrigation, de récolte et d'emballage. Les variétés mentionnées allaient des petits fruits aux arbres fruitiers en passant par les plantes d'ornement. Certains travailleurs avaient conduit de la machinerie agricole, ce qui était une première pour eux. La rencontre avec des travailleurs d'autres pays et des patrons québécois avait également contribué à leur ouvrir de nouveaux horizons.
«Les Mexicains ne sont pas des victimes et ce serait réducteur de les considérer comme tels, affirme Abigail Guimont Fitz. De retour au Mexique, plusieurs de ces travailleurs ont des projets et comptent bien mettre à profit les connaissances acquises au Québec. C'est un aspect dont on entend très peu parler dans les médias.»