
Une partie des quelque 50 chercheurs qui ont collaboré à la mise au point des 19 technologies ayant fait l'objet d'une demande de brevet l'année dernière, lors de l'hommage qui leur a été rendu par la direction de l'Université, le 30 mai, au pavillon Maurice-Pollack.
— Marc Robitaille
C'est d'ailleurs pour souligner le travail et la persévérance des chercheurs qui se lancent dans l'aventure d'une demande de brevet que le VRRC a organisé une cérémonie hommage en leur honneur le 30 mai au pavillon Maurice-Pollack. En 2010, 19 équipes composées d'une cinquantaine de chercheurs ont déposé des demandes de brevets pour protéger des technologies qu'ils avaient développées.
De la patience
L'obtention d'un brevet est une œuvre de patience doublée d'un acte de foi. Après le dépôt d'une demande, il faut compter de deux à six ans avant d'obtenir une réponse finale. Pendant cette période, les chercheurs sont appelés à répondre régulièrement aux questions et aux arguments soulevés par les analystes qui étudient leur dossier. Si le brevet est octroyé, rien n'assure qu'il trouvera preneur. Et même lorsqu'une licence est accordée, il peut encore s'écouler quelques années avant que la technologie génère des revenus et que des dividendes soient finalement versés à l'inventeur et à l'Université.
Mais le jeu en vaut la chandelle, estime Thierry Bourgeois. «Il ne faut pas évaluer le succès de ce type de transfert technologique uniquement en termes de redevances, insiste-t-il. Les redevances – qui ont atteint 1,3 M$ à l'Université en 2010 – représentent à peine 2 à 3 % de l'ensemble des retombées générées par une technologie brevetée. Une invention qui est exploitée, ça signifie des emplois, des profits et de l'activité économique dans une région. Pour une PME, ça signifie parfois la survie de l'entreprise. C'est aussi une forme de partenariat université-entreprise qui se traduit souvent par des contrats de recherche, la formation d'étudiants-chercheurs et des découvertes qui conduisent à d'autres inventions.»
Bon an mal an, le VRRC reçoit une soixantaine de dossiers soumis par des chercheurs qui souhaitent faire breveter une technologie. Ces innovations font l'objet d'une analyse préliminaire en fonction de leur originalité et de leur potentiel commercial. Les projets qui franchissent cette première étape de sélection sont présentés au comité des brevets de l'Université pour approbation.
Présentement, l'Université possède un portefeuille de 320 technologies brevetées, dont la moitié proviennent de 70 chercheurs. «Nous faisons de la sensibilisation dans les facultés afin de démystifier la demande de brevet, souligne Thierry Bourgeois. Nous souhaitons que plus de chercheurs aient le réflexe de faire appel à nous pour protéger les technologies qu'ils développent.»
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Les technologies qui ont fait l'objet d'une demande de brevet en 2010 et leurs inventeurs
Soya plus résistant aux stress biotiques et abiotiques
Richard R. Bélanger, Wilfried Rémus-Borel, Caroline Grégoire, Caroline Labbé et François Belzile (FSAA)
Méthode de standardisation de l’intensité d'images médicales
Nicolas Robitaille et Simon Duchesne (Méd.)
Découverte d’un nouveau biomarqueur comme lien moléculaire entre le vieillissement et l’accumulation de graisse
Frédéric Picard, Stéphanie Miard, Sophie Carter, Évelyne Rondeau (Pharmacie) et Louise Boivin (IUCPQ)
Marqueurs pronostiques héréditaires du cancer de la prostate (2 brevets)
Éric Lévesque, Yves Fradet, Louis Lacombe (Méd.)
et Chantal Guillemette (Pharmacie)
Méthode de prévention des inflammations chroniques
Patrice Poubelle (Médecine)
Nouvelle méthode d’imagerie cellulaire
Masahiko Sato et Sachiko Sato (Méd.)
Bioréacteur osseux
Claude Laflamme et Mahmoud Rouabhia (Méd. dentaire)
Nouvel appareil de mesure utilisé en radiothérapie
Luc Beaulieu, Mathieu Goulet (FSG) et Luc Gingras (Méd.)
Hydrolienne à pales oscillantes
Guy Dumas, Thomas Kinsey, Jean Lemay, Yves Jean, Marc-André Plourde-Campagna et Guillaume Lalande (FSG)
Jauge de déformation multipoint à fibre optique
Guy Doré (FSG)
Procédé pour la déposition d'un revêtement antibuée
Gaétan Laroche (FSG), Pascale Chevallier (Centre de recherche CHUQ) et coll.
Nouvelle famille de molécules anticancer
René C. Gaudreault et Sébastien Fortin (Méd.)
Un nouvel agent antihyperglycémiant
Jean Buteau (Méd.) et Domenico Accili (Columbia U.)
Nouvelle formulation thérapeutique pour accroître et/ou restaurer la réponse immunitaire
Jean Gosselin et Éric Gaudreault (Méd.)
Peptide intracellulaire inhibant un nouveau récepteur participant à la transmission du VIH-1
Caroline Gilbert, Alexandra Lambert et Michel J. Tremblay (Méd.)
Nouveaux polymères photoactifs (2 brevets)
Mario Leclerc, Hamed Najari, Yingping Zou et Philippe Berrouard (FSG)
Méthode de biodétection par spectroscopie des modes de galerie de microbilles fluorescentes
Claudine Allen, Alex Paquet et Maxime Charlebois (FSG)
Instrument de contrôle non destructif par thermographie infrarouge et source de chaleur par contact
Xavier Maldague, Marc Grenier, Clemente Ibarra Castanedo, Matthieu Klein et Adel Ziadi (FSG)
Procédé plasma à pression atmosphérique pour la fabrication rapide de suspensions liquides de nanoparticules
Marc-André Fortin, Gaétan Laroche (FSG) et Christian Sarra-Bournet (Australie)+