3 décembre 2007
Mayday! Mayday!
Des chercheurs de la Faculté des sciences de l’administration et de la Faculté des sciences et de génie ont conçu un outil d’aide au diagnostic pouvant faciliter la planification de missions de recherche pour retrouver de petits avions civils portés disparus
«Le but de notre étude était de fournir un outil qui permette d’améliorer le processus de diagnostic et de minimiser le temps de planification, notamment pour la délimitation des routes possibles suivies par les appareils», explique Irène Abi-Zeid, professeure au Département d’opérations et systèmes de décision. Cette dernière co-signe un article sur le sujet avec Nicole Tourigny, professeure au Département d’informatique et de génie logiciel, et l’étudiant à la maîtrise en informatique maintenant diplômé Stéphane Schvartz, dans l’édition de septembre 2007 de la Revue canadienne des sciences de l’administration. L’étude a été financée par le Secrétariat national de recherche et de sauvetage.
La tâche du coordonnateur de recherche et de sauvetage est complexe et comporte un haut niveau de stress parce que des vies humaines sont en jeu. Selon Irène Abi-Zeid, ces facteurs peuvent nuire à l’analyse et à la prise de décision. «La personne doit gérer une grande quantité d’informations en très peu de temps, indique-t-elle. Les informations qu’elle reçoit, qui sont souvent incomplètes et inexactes, l’obligent à échafauder plusieurs hypothèses plausibles quant à ce qui s’est passé.» Selon elle, il est possible que le coordonnateur ignore certaines informations critiques et qu’il soit incapable de formuler des scénarios d’intervention précis. L’autre raison derrière cette étude est le fait que de nombreux coordonnateurs civils prendront leur retraite dans les prochaines années. «Il y a un besoin urgent de capturer ce savoir-faire, de le structurer et de le transmettre aux autres coordonnateurs», affirme Irène Abi-Zeid.
Les chercheurs ont défini un outil qui modélise des connaissances et qui décrit le processus de résolution de problèmes qui intervient dans la délimitation d’une zone de recherche. Les connaissances provenaient de coordonnateurs et de pilotes de l’armée de l’air ayant effectué de nombreuses missions de recherche et de sauvetage. Des documents de procédures et des rapports d’études de cas ont aussi été utilisés. «Le système n’est pas opérationnel car nous sommes encore au stade de la recherche, souligne Irène Abi-Zeid. Nous avons cependant testé et démontré dans un prototype que «l’opérationnalisation» du modèle est réalisable. Nous espérons voir le Secrétariat national de recherche et de sauvetage implanter le système dans son réseau. Il pourrait aussi servir aux opérations de recherche et de sauvetage dans un contexte maritime ou terrestre.»