«Plusieurs programmes traitent efficacement la détresse émotionnelle mais occultent la dimension existentielle qui est pourtant centrale dans l’expérience du cancer», explique Pierre Gagnon, psychiatre en psycho-oncologie au Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) et à la Maison Michel-Sarrazin. «Tout comme les inquiétudes universelles face à la mort, à la quête de sens et au sentiment de contrôle sur sa vie, le questionnement sur le "pourquoi moi?" demeure très présent chez la personne atteinte de cancer car il n’existe pas de cause unique et identifiable à cette condition. Face à la maladie, la personne éprouve souvent de l’incompréhension et un désarroi total.»
Un fil conducteur
Le projet s’adresse aux personnes atteintes d’un cancer non avancé. Leur participation est sollicitée pour douze rencontres hebdomadaires de groupe ou individuelle, animées par des psychologues. Des mesures de qualité de vie existentielle et globale des participants à l’étude sont prises notamment au début, au milieu et à la fin du programme. But de l’opératio : améliorer la qualité de vie existentielle et globale des personnes atteintes de cancer par le biais d’un espace de parole, de partage et d’entraide.
«La dimension existentielle de la maladie demeure encore un sujet tabou et difficile à aborder dans notre société, constate Pierre Gagnon. Pourtant, il est nécessaire d’inclure cette dimension dans la médecine moderne. On parle de trouver un fil conducteur à travers des choses simples, qui va permettre au patient de découvrir un sens à sa souffrance. Par exemple, nous pourrions l’inciter à se demander: "Peu importe ma situation, qu’est-ce que je peux donner aux autres?"»
La phase pilote de cette étude débutera en mars. Les personnes qui souhaitent avoir plus de renseignements sur le projet doivent s’adresser à Marie-Anik Robitaille, coordonnatrice de recherche, au 525-4444, poste 20692, ou par courriel à: ma.robitaille@crhdq.chuq.qc.ca.