L’ataxie de la Beauce est un désordre neurologique qui se manifeste par des problèmes de locomotion, d’équilibre et d’élocution, accompagnés d’une atrophie du cervelet visible par imagerie médicale dès le début de la maladie. L’état du patient se dégrade très lentement, de sorte que son espérance de vie n’est pas écourtée. Ce sont les neurologues Dupré, Verreault et Bouchard qui ont décrit les premiers cas de cette maladie à la fin des années 1990. Les malades présentaient certains symptômes classiques d’ataxie, mais «ces symptômes survenaient après l’âge de trente ans, alors que les autres ataxies se déclenchent dès l’enfance, et il n’y avait pas de perte de sensibilité ni de faiblesse musculaire», explique Nicolas Dupré.
Les chercheurs sont parvenus à isoler le gène responsable de cette maladie (SYNE1) en étudiant 53 personnes atteintes provenant de 26 familles. Les analyses génétiques effectuées par François Gros-Louis ont révélé qu’il existerait au moins sept mutations différentes de ce gène qui conduisent toutes à la maladie. Cette découverte offre donc un premier outil pour diagnostiquer formellement la maladie et pour faire du counselling génétique auprès des familles où elle sévit. À plus long terme, l’élucidation de la fonction exacte de SYNE1 pourrait paver la voie à d’éventuels traitements, font valoir les chercheurs.