
Le concept de développement durable appliqué à la santé repose sur cinq compétences clés. Ce sont l’aptitude à comprendre un problème, l’aptitude à analyser les risques de l’action ou de l’inaction dans une situation donnée, l’évaluation des valeurs du patient, l’élaboration du plan d’action et la communication efficace avec le patient.
— Getty Images/Drazen Zigic
Pour son offre de formation, le programme de doctorat de premier cycle en médecine de la Faculté de médecine a reçu, l’automne dernier, la reconnaissance en développement durable du Vice-rectorat aux études et aux affaires étudiantes. Il s’agissait du huitième programme d’enseignement à recevoir cette distinction à l’Université Laval.
«La reconnaissance en développement durable reflète bien les valeurs de la Faculté», affirme la directrice adjointe du programme de doctorat au Vice-décanat de l’enseignement au premier cycle de la Faculté de médecine, Julie F. Thériault. «Elle n’est certainement pas un aboutissement en soi, mais un travail d’amélioration continue qui doit se poursuivre.»
Selon elle, la reconnaissance fut un travail de quelques années: auto-évaluation du programme, amélioration de certains cours, contribution de plusieurs étudiants, responsables de cours et autres. «Nous avons maintenant, dit-elle, une meilleure compréhension des qualités d’un programme en développement durable. Nous sommes fiers de cette reconnaissance et c’est un élan à poursuivre l’amélioration continue du programme.»
Daniel Forget est coordonnateur d’opérations au Vice-rectorat aux affaires externes, internationales et à la santé. Il a vu le dossier évoluer d’année en année à la Faculté de médecine. Il insiste sur le rôle clé joué par deux étudiantes, Gabrielle Bujold et Roxanne Lemieux, dans le processus.
«Nous travaillons avec la Faculté depuis 2014 pour faire avancer le concept de développement durable, explique-t-il. Un moment clé est survenu lorsque Gabrielle Bujold et Roxanne Lemieux ont décidé d’orienter leur cheminement universitaire pour accompagner le programme de doctorat dans sa démarche de développement durable. À l’intérieur de cours crédités puis de stages, elles ont utilisé la Faculté comme banc d’essai dans le cadre de leurs travaux. C’était un véritable exemple de laboratoire vivant.»
Au cours de leur premier stage en développement durable, les deux étudiantes ont constaté que le programme de doctorat en médecine abordait les compétences clés en ce domaine. Elles ont alors entrepris de bonifier ces contenus. De plus, elles ont fait des rencontres de sensibilisation avec les enseignants, individuellement ou en assemblée. Elles ont aussi réalisé une vidéo explicative sur le développement durable et les compétences clés en santé durable. Ce document est accessible depuis peu. Elles terminent par ailleurs la construction d’une plateforme en ligne sur les résultats de leurs travaux et destinée aux enseignants de la Faculté.
Une vidéo introductive à une plateforme en ligne
La vidéo s’intitule Le développement durable – démystification de ces principes en santé. Dans ce document d’une durée de plus de cinq minutes, Gabrielle Bujold et Roxanne Lemieux formulent en termes clairs ce qu’est le développement durable appliqué au domaine de la santé. D’entrée de jeu, les étudiantes soulignent la place prépondérante que ce concept doit occuper dans la pratique médicale et dans l’enseignement de celle-ci. Ensuite, elles décrivent cinq compétences clés en développement durable en santé. La pensée systémique est l’aptitude à comprendre un problème, l’anticipation est l’aptitude à analyser les risques de l’action ou de l’inaction dans une situation donnée, et la norme consiste à évaluer les valeurs du patient. La résolution du problème s’appelle la stratégie et passe par l’élaboration du plan d’action. Enfin, la compétence interpersonnelle consiste à pouvoir communiquer efficacement avec le patient, à s’adapter à lui et à faire preuve de solidarité.
«En tant que professionnels de la santé, chaque jour vous côtoyez différents patients et collègues, indique Gabrielle Bujold dans la vidéo. Ces interactions vous demandent de personnaliser vos soins en fonction de leurs besoins. Votre esprit critique est constamment mis à l’avant-plan. De plus, on vous demande de rester à l’affût des avancées scientifiques, et ce, d’année en année. Au travers de tout ça, sans même le savoir, vous appliquez les concepts du développement durable. L’objectif est simplement d’en faire plus, de l’inculquer davantage chez vos pairs, tout ça dans le but de mieux traiter nos patients d’aujourd’hui et de demain.»
Gabrielle Bujold est en première année d’externat tandis que Roxanne Lemieux est en troisième année du doctorat. Chacune avait un intérêt personnel pour le développement durable. «Nous avons voulu fusionner cette vision sociétale avec notre pratique médicale, rappelle Gabrielle Bujold. Notre objectif était de mettre en relation le développement durable avec la médecine, non seulement auprès des professionnels de la santé, mais auprès des étudiants dès l’entrée au programme de médecine.» Selon elle, la future plateforme en ligne sera une ressource clé pour les enseignants de la Faculté. «Ce sera un outil facilitateur, soutient-elle. La vidéo sert d’introduction à la plateforme. On voulait faciliter la tâche de l’enseignant en lui permettant une approche complète de ce qui a été fait en développement durable et de ce qui reste à faire.»

Roxanne Lemieux et Gabrielle Bujold animent une vidéo sur les principes vulgarisés du concept de développement durable appliqué au domaine de la santé.
— Faculté de médecine