«Travailler en contexte de pandémie, c’est une charge cognitive supplémentaire, pour un médecin qui est en formation, comme un résident. Il faut faire preuve de leadership et de sang-froid. C’est vraiment un grand défi, surtout lors de mes gardes.»
Fannie Lajeunesse-Trempe est médecin résidente à l’Hôpital Saint-François d'Assise du CHU de Québec – Université Laval. Comme tous les résidents, elle est amenée à être présente dans son milieu de stage. Effectuer des consultations, soigner des patients hospitalisés dans différents services comme en cardiologie, en obstétrique ou aux soins intensifs, fait partie de son quotidien. Tout comme être appelée à prendre des décisions rapides dans des cas plus instables. Comme dans celui d’un patient suspecté d’avoir le coronavirus, par exemple. «L’ensemble des traitements qui peuvent être donnés doivent être sécuritaires pour le patient, souligne-t-elle, mais aussi pour l’ensemble des professionnels qui l’entourent, tels les inhalothérapeutes ou les infirmières», précise-t-elle.
C’est justement pour rendre hommage à tous les membres de sa communauté impliqués de près ou de loin dans la lutte contre la COVID-19 que la Faculté de médecine a décidé de réaliser une série de capsules vidéos. Bref, pour les remercier et saluer leur engagement.
Tour à tour, différents membres de la communauté – tel le doyen, Julien Poitras, qui pratique aussi actuellement comme médecin d’urgence – s’adressent à tous les professionnelles et professionnels de la santé, les chercheuses et chercheurs, les étudiantes et étudiants, le corps professoral et enseignant ainsi que le personnel administratif et tous les membres de la Faculté.
«Je tenais à lancer une grande vague de reconnaissance pour toute l’énergie qui est déployée par notre réseau et notre communauté, affirme le doyen. En effet, on continue d’enseigner et on joue un rôle de premier plan dans la gestion de cette crise et c’est vraiment là, à mon sens, notre responsabilité sociale.»
Au nombre des témoignages, celui aussi de Guy Boivin, professeur à la Faculté, microbiologiste et infectiologue au CHU de Québec – Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les virus influenza et les autres virus respiratoires. Depuis le début de la pandémie, il a ouvert un laboratoire de confinement 3 au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, qui permet d'étudier les pathogènes viraux émergents. Il a également participé à l’élaboration de nouveaux traitements spécifiques contre le virus de la COVID-19.
«J’ai vraiment le sentiment d’être utile, de pouvoir faire une différence auprès des patients dans le contexte de cette pandémie.» Et quand on lui demande quelle serait sa gratitude du jour, il répond: «C’est vraiment d’avoir la possibilité de sauver des vies de par ma formation de microbiologiste infectiologue, mais aussi par mon travail comme chercheur de virologie de haut niveau.»
La Faculté de médecine vient de lancer une deuxième série de témoignages vidéo, mais qui met en lumière cette fois-ci la capacité d'adaptation des membres du corps enseignant et professoral.
Des étudiantes qui ont à cœur d’aider
Mettre du soleil dans la journée des employés de première ligne qui exercent dans les zones COVID de la région de Québec et encourager les restaurateurs locaux. Voilà la mission que se sont données Pauline Brayet, Nadine Ezzeddine, Julie Montreuil et Amélie Vaillancourt en créant l’organisme bénévole Alimenter la première ligne Québec.
Plus précisément, le projet des quatre étudiantes au doctorat en médecine vise à distribuer gratuitement à nos héros de la santé des repas préparés dans des restaurants de la région. Jusqu’ici, c’est un véritable un succès: près de 200 repas ont été livrés. Le groupe a d’ailleurs dû recruter «de nouveaux bras» au cours de la dernière semaine. Une quinzaine d’étudiants bénévoles se sont ajoutés. Et belle nouvelle: le projet vient de recevoir une bourse 1500$ de TakeitGlobal, un programme qui encourage et appuie la jeunesse dans la réalisation de projets pour la communauté.
Jusqu’ici, des repas ont été distribués à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, à l’Hôpital Jeffery Hale ainsi que dans plusieurs CHSLD. Et comment paie-t-on les repas aux restaurateurs? Par une campagne de sociofinancement lancée par les étudiantes sur les réseaux sociaux.
«On livre les repas en prenant évidemment plein de précautions, précise Pauline Brayet. On porte des masques, des gants et on s’assure que les repas qu’on recueille chez le restaurateur sont toujours dans une deuxième boîte supplémentaire. De plus, nos équipes de livraison sont toujours composées des mêmes personnes afin de ne pas multiplier les contacts».
Des initiatives communautaires pour nourrir les travailleurs de première ligne existent en fait déjà un peu partout sur la planète. Au Québec, seules Québec et Montréal sont entrées jusqu’ici dans la course. C’est d’ailleurs un collègue étudiant en médecine de l’Université Laval qui a démarré le projet à Ottawa et qui a inspiré les quatre étudiantes à faire de même à Québec.
«On ne voit que des sourires chez les travailleurs de la santé et les commerçants qui nous accueillent, alors on est tous très contents! C’est peut-être pas un gros cadeau de recevoir un repas gratuitement à son travail, mais de se savoir soutenus et reconnus, ça remonte beaucoup le moral des travailleurs et des restaurateurs.»
Contribuer au projet Alimenter la première ligne Québec
Plus d’informations sur le projet:
Voir la première série de capsules vidéos réalisée par la Faculté de médecine et saluant la mobilisation des membres de la communauté facultaire dans la lutte contre la Covid-19.
Voir la deuxième série de capsules vidéos qui met en lumière la capacité d'adaptation des membres du corps enseignant et professoral.