«L’idée est venue du coordonnateur d’opérations de la Forêt Montmorency, Hugues Sansregret, raconte l’étudiant Pierre-Emmanuel Bossis. Il est venu me voir après avoir vu le tacot en bois que nous avions construit pour participer à la course de tacots du Carnaval de Québec, l’hiver dernier. Il m’a dit qu’il devait remplacer son traîneau d’évacuation qui était rudimentaire et qu’il se verrait bien utiliser un traîneau tout en bois.»
Pierre-Emmanuel Bossis, Jonathan Caouette, Khalid Guendeli, Francis Moisan et Étienne Simard ont réalisé leur projet à l’extérieur de leurs cours et sans la supervision de professeurs. Ils ont utilisé des équipements spécialisés qui se trouvent dans les laboratoires du pavillon Gene-H.-Kruger. Ils ont trouvé eux-mêmes le financement nécessaire. En tout, chaque étudiant a consacré une quarantaine d’heures à la conception et à la construction de cette application originale du matériau bois.
Un bois léger et résistant
Le traîneau mesure 82 cm de large par 3,05 m de long. Sa hauteur varie de 30 cm à 85 cm. Il pèse environ 100 kg. La traction est assurée par une motoneige à l’aide d’un crochet de métal. Le traîneau est fait de cèdre à environ 90 %. «On voulait un traîneau pas trop lourd et fait d’un bois léger et résistant naturellement», précise Francis Moisan. Les deux patins sont faits d’une pièce de bois qui était droite à l’origine et qu’on a courbée en appliquant de la vapeur à haute pression. Les étudiants ont posé un plastique téflon sous le traîneau afin d’optimiser la glisse sur la neige ainsi que la durabilité. Ils ont collé les pièces de bois les unes aux autres avec un adhésif résistant à l’eau et à l’humidité.
La contribution de membres de la patrouille canadienne de ski affectés à la Forêt Montmorency a été déterminante. «Ils voulaient qu’un patrouilleur puisse se tenir debout à l’arrière du traîneau de façon à avoir un contact visuel avec les yeux du blessé dans les cas de traumatisme crânien, explique Francis Moisan. Ils voulaient aussi que les côtés soient assez bas pour pouvoir faire des massages cardiaques. Ils demandaient que le blessé soit protégé de la neige rejetée par la motoneige. Ils voulaient avoir un espace de rangement pour leur matériel de secours. Enfin, ils voulaient pouvoir glisser facilement la civière à l’intérieur et la fixer au traîneau.»
Selon Francis Moisan, le traîneau d’évacuation est très adapté à la fonction secourisme. «Il est plus polyvalent que ceux que l’on trouve sur le marché et qui sont principalement faits de matière plastique et de métal. Il sera dur à surpasser.»