
Les 50 ans de la Faculté des sciences infirmières ont été fertiles en réussites et en avancements, et marqués par l'évolution des enseignements et des connaissances.
«Au fil des ans, a expliqué la doyenne Mireille Lavoie dans son discours, l'École et la Faculté ont participé à la formation de centaines d'infirmières et d'infirmiers, d'intervenantes et d'intervenants, qui ont contribué ou qui contribuent de manière exceptionnelle à promouvoir une meilleure santé individuelle et collective ainsi que des soins et des services de santé efficaces, équitables et accessibles à tous.»
Tout au long de son histoire, la Faculté a joué un rôle actif dans le développement et la diffusion des connaissances et des savoirs dans les domaines des sciences infirmières et de la santé communautaire. «Les livres exposés pendant le cocktail n'étaient qu'un bref compte-rendu de ces contributions, a-t-elle indiqué, auquel il faudrait ajouter tous ces autres livres et chapitres manquants, toutes les publications scientifiques et professionnelles écrites et diffusées, témoignant de l'avancement, des progrès découlant de la réflexion, de la recherche d'idées et de pratiques innovantes, questionnant parfois au passage des pratiques de soins, de gestion et de formation, des façons de concevoir nos services de soins et de santé, tenues à l'occasion pour acquises, mais méritant d'être revues et améliorées.»
Une cinquantaine de livres avaient été rassemblés pour l'occasion. Ces ouvrages ont été publiés entre 1986 et 2018. Parmi eux, il y avait celui du professeur Bernard Roy, lancé cet automne aux Presses de l'Université Laval, sur l'une des pionnières de l'École des sciences infirmières, Olive Goulet. Cet ouvrage de près de 400 pages s'intitule La voix d'Olive Goulet infirmière – Sur les chemins de l'autonomie. Professeure à l'Université Laval en 1967, elle est aujourd'hui professeure émérite à la FSI. À ses débuts, elle participe à l'implantation du premier programme de baccalauréat. Directrice de l'École de 1984 à 1990, elle a porté la mise en place du programme de maîtrise, en 1989, et celle du programme de doctorat, en 2010. «Olive Goulet, a souligné Mireille Lavoie, a construit, bâti, précisé et milité pour le développement de la discipline, de la profession, de la formation et de la pratique des soins infirmiers. Elle a toujours tâché de remettre l'humain au centre des préoccupations professionnelles et disciplinaires.»
Selon la doyenne, le livre de Bernard Roy permet de mieux comprendre les pans incontournables qui jalonnent l'histoire de la Faculté, de mettre en valeur le parcours de certains «combattants», tout en traçant habilement l'évolution des soins infirmiers et des sciences infirmières. «Cette histoire, dit-elle, prend forme entre le témoignage d'une pionnière de notre Faculté, dont nous aurons désormais la trace écrite de sa mémoire, et de rappels essentiels des enjeux sociopolitiques sous-jacents à chaque époque par Bernard Roy.»
En 1964, la Commission royale d'enquête sur les services de santé au Canada recommande la création de 10 nouveaux programmes de premier cycle en sciences infirmières. Celui de l'Université Laval voit le jour trois ans plus tard. L'École des sciences infirmières avait alors pour objectif d'encadrer des programmes d'études conduisant à l'obtention d'un baccalauréat et d'une maîtrise en sciences infirmières.
Au fil des ans, de nouveaux programmes d'études ont vu le jour dans le but de former des infirmières et des infirmiers toujours plus compétents. Par des programmes de formation spécialisés, la Faculté s'est adaptée à l'évolution permanente de la profession infirmière. Aujourd'hui, elle offre deux programmes bifacultaires, soit une maîtrise en santé publique et un doctorat en santé communautaire. Elle offre aussi une formation pour devenir infirmière ou infirmier praticien spécialisé, laquelle comprend deux volets: les soins de première ligne et les soins à la clientèle adulte. Année charnière, 2010 a vu les trois facultés des sciences de la santé être rassemblées dans le Complexe intégré en sciences de la santé.
«Nous croyons qu'il y a une plus-value à être regroupés ainsi, affirme Mireille Lavoie. Cette collaboration interprofessionnelle permet de développer de meilleures pratiques et de nouvelles connaissances. Nous tirons le meilleur des uns et des autres pour le bénéfice de la population.»
Au nombre des activités soulignant les 50 ans de la FSI, il faut mentionner l'organisation d'un colloque sur le demi-siècle d'histoire du savoir infirmier au Québec. Cette activité, placée sous la responsabilité de la vice-doyenne de la FSI, Clémence Dallaire, s'est tenue en mai 2017 dans le cadre du congrès annuel de l'Association francophone pour le savoir – Acfas. Quelques semaines plus tard, la Faculté décernait un doctorat honorifique en sciences infirmières à Sally Elizabeth Thorne, professeure à l'Université de Colombie-Britannique, pour sa contribution remarquable et exemplaire à son domaine d'expertise. Le 20 mars 2018, la Faculté a présenté une table ronde au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins sur des aspects insoupçonnés des soins infirmiers. Quatre professeurs de la FSI étaient accompagnés de patients, de proches aidants et d'intervenants cliniques. Ils ont présenté des cas concrets de soins améliorés par la science et la recherche.
En 50 ans, plusieurs membres de l'École et de la Faculté ont reçu des prix et des distinctions honorifiques. Pensons par exemple aux différents prix de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et à ceux décernés par l'Association des écoles de sciences infirmières du Canada.
«Les connaissances bougent, explique la doyenne, elles avancent alors que les besoins de santé se complexifient de plus en plus. Un des changements qui sont apparus sont les cas de comorbidité, le patient souffrant de plusieurs troubles de santé qui accompagnent un problème principal. Un autre des sujets dont on parle sont les soins palliatifs à domicile.»
Selon elle, la Faculté est prête pour les 50 prochaines années. «Il reste beaucoup à faire, soutient Mireille Lavoie. Il faut travailler à l'importance de la formation universitaire dans notre discipline pour démontrer la différence que l'on peut faire en prestation de soins et en développement des connaissances.»

Photo : Jean-François Rivard