
— Marc Robitaille
Le référendum est organisé conjointement par la CADEUL et l'ÆLIÉS et quelque 32 000 étudiants ont droit de vote. Ces étudiants sont inscrits à au moins un crédit cet automne et ils fréquentent le campus ou les autres pavillons de l'Université situés à Québec. Tous les étudiants admissibles devraient se sentir interpellés par cette question puisqu'ils devront tous verser 60 $ par session si le projet va de l'avant, peu importe le moyen de transport qu'ils utilisent.
La semaine dernière, tous les étudiants ont reçu un courriel les avisant de la tenue de ce référendum. Le vote par anticipation en ligne s'est déroulé les 5 et 6 octobre et, depuis hier, les étudiants votent en personne dans le pavillon de leur programme. Pour que le résultat de la consultation soit valide, au moins 10 % des étudiants admissibles devront avoir voté. La règle du 50 % des voix exprimées plus une voix sera appliquée pour déterminer l'issue du scrutin.
Aucun comité officiel en faveur du projet ou contre celui-ci n'a été constitué, bien que le processus référendaire l'autorisait. C'est donc dans un climat de relative indifférence que se déroule le référendum. Toutefois, dans le site Web qu'elles consacrent au projet (www.viensvoter.com), la CADEUL et l'ÆLIÉS en soulignent les nombreux avantages environnementaux et économiques. Selon les chiffres avancés, il en coûte 384 $ par session pour le laissez-passer du RTC et 698 $ pour celui de la STLévis. «Le laissez-passer universel constitue une économie de près de 70 % sur le coût du laissez-passer mensuel à prix régulier du RTC et de plus de 80 % pour les utilisateurs réguliers de la STLévis. Pour ceux qui utilisent de manière ponctuelle le transport en commun, la cotisation est équivalente à l’achat de 12 aller-retour du RTC pour l’entièreté de la session.» Les étudiants qui délaisseraient l'auto en faveur de l'autobus réaliseraient la plus belle aubaine puisqu'ils économiseraient près de 6 000 $ par année.
Si le projet se réalise, le laissez-passer entrerait en vigueur à la session d'automne 2011 et serait valide aux sessions d'automne et d'hiver. D'ici là, les deux réseaux de transport devront augmenter le nombre d'autobus en service et embaucher de nouveaux conducteurs pour répondre à la hausse d'achalandage prévue. La CADEUL chiffre ces coûts supplémentaires à 11,2 M$. Les contributions étudiantes couvriraient environ le tiers de la facture de sorte que d'autres partenaires devront ouvrir leur gousset pour combler la différence.
Selon la CADEUL, environ 6 500 étudiants utilisent le transport en commun et la moitié d'entre eux se prévaut du laissez-passer trimestriel à prix réduit. L'issue du référendum repose donc en bonne partie sur le vote des étudiants qui n'utilisent pas régulièrement l'autobus. «Ça fait maintenant cinq ans que les associations étudiantes travaillent sur ce projet et il est temps de connaître la position des étudiants sur la question, affirme Barbara Poirier, présidente de la CADEUL. Si les étudiants appuient le projet, nous voulons en faire un enjeu clé de la prochaine élection municipale. S'ils s'y opposent, le projet ne mourra pas pour autant. Nous allons nous remettre au travail pour envisager d'autres scénarios.» Le résultat de la consultation sera annoncé vendredi midi.