
Les stagiaires Annie Lavoie et Sébastien Grenier, que l'on voit ici avec la directrice de la Clinique de counseling et d'orientation, Marie-Claude Gagnon, ont pu tester leur formation sur un groupe avant de l'offrir à l'ensemble des étudiants.
— Marc Robitaille
Mal à l'aise ou paralysés par la peur, plusieurs témoins d'incidents n'osent pas intervenir. Pourtant, de petits gestes simples peuvent faire toute la différence. Cela peut être, par exemple, de faire diversion, d'appeler la sécurité ou de chercher le contact visuel avec d'autres personnes. L'important, c'est de réagir. «Selon certaines études, jusqu'à 25% des témoins d'agression n'agissent pas. L'une des théories qui expliquent ce phénomène est celle de l'effet du passant. Plus il y a de témoins, plus la notion de responsabilité est diffusée», déplore Sébastien Grenier, étudiant à la maîtrise en sciences de l'orientation.
Il rappelle que la violence à caractère sexuel peut prendre différentes formes. Entre les avances non désirées et les agressions, il y a les blagues sexistes, les références intimes et les regards trop insistants. Très interactive, la formation exemplifie plusieurs cas de comportements qui peuvent s'avérer problématiques. Des capsules vidéo et des mises en situation permettent aux participants de discerner ce genre de situations et leur proposent des outils pour intervenir de façon sécuritaire. «L'aspect participatif est très important. Je crois que l'on apprend mieux dans l'interactivité. Les capsules vidéo et les échanges permettent de faire des liens avec des notions théoriques», souligne Annie Lavoie.
Initiative du Centre de prévention et d'intervention en matière de harcèlement (CPIMH), cet atelier a été réalisé dans le cadre du cours Élaboration d'un projet d'intervention en groupe, sous la responsabilité de la professeure France Picard. Son contenu a été mis sur pied avec la directrice du CPIMH, Josée Laprade. «Le CPIMH avait des besoins pour développer une telle formation et, de notre côté, nous avions des stagiaires intéressés à travailler sur ce thème. Ce projet a donné lieu à une belle collaboration où tout le monde est gagnant: Josée Laprade est certaine que l'atelier répond aux meilleures pratiques, tandis que les stagiaires vivent une expérience formatrice extrêmement positive», se réjouit Marie-Claude Gagnon, directrice de la Clinique de counseling et d'orientation.
Son équipe offre par ailleurs un autre atelier sur la violence à caractère sexuel, qui vise cette fois à démystifier les micro-agressions à l'égard de la communauté LGBT. Très insidieux et souvent inconscient de la part des auteurs, ce type de violence n'en demeure pas moins problématique. Le plus préoccupant: n'importe qui peut être à l'origine de micro-agressions. «Le simple fait de poser des questions comme «as-tu un chum?» ou «as-tu une blonde?», plutôt que «as-tu quelqu'un dans ta vie?», est le genre d'obstacles auxquels se heurtent les personnes LGBT quotidiennement. La présomption que tout le monde est hétérosexuel est une agression très subtile, qui, de manière répétitive, a des effets notables sur la santé mentale», remarque Marie-Ève Simard, qui donne cet atelier avec Francis Leung.
Les deux formations sont présentées en marge de la campagne de sensibilisation «Sans oui, c'est non!», du 10 au 24 février.
Consultez l'ensemble des ateliers offerts par la Clinique de counseling et d'orientation.
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«Violence sexuelle: faites la différence en devenant des témoins actifs»
Lundi 20 février, de 13h30 à 16h30
Mercredi 22 février, de 16h à 19 h
«La prévention des micro-agressions à l'égard des personnes LGBT»
Jeudi 23 février, de 13h30 à 16h30
Mercredi 1er mars, de 18h à 21 h
Pour plus d'information, on peut contacter la Clinique par téléphone (418 656-3191) ou par courriel.