
La Chaire de recherche sur l'intégration et la gestion des diversités en emploi a été lancée le 14 décembre au pavillon Alphonse-Desjardins. De gauche à droite: Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation, Kaouther Bessrour, directrice du Bureau des chaires et des entités structurantes, Lyse Langlois, vice-doyenne à la recherche de la Faculté des sciences sociales, Kamel Béji, titulaire de la Chaire, François Blais, ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, François Gélineau, doyen de la Faculté des sciences sociales, et Robert Beauregard, vice-recteur exécutif et vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes.
— Marc Robitaille
La Chaire de recherche sur l'intégration et la gestion des diversités en emploi (CRIDE), qui a été lancée le 14 décembre, s'attaquera aux enjeux et aux défis liés à la présence de ces personnes sur le marché du travail. «Cette chaire de recherche est la seule au Québec à associer la diversité de la main-d'œuvre à la question spécifique de l'intégration en emploi. Elle contribuera à amener des personnes issues de la diversité sur le marché du travail. Actuellement, il y a un potentiel énorme de main-d'œuvre, dont les entreprises ne profitent pas suffisamment», insiste son titulaire, Kamel Béji.
Spécialiste des politiques publiques de l'emploi, ce professeur a fait de l'intégration des immigrants son cheval de bataille. Depuis cinq ans, il travaille à la création de cette chaire de «recherche-action», pour reprendre son expression. «Certes, nous allons réaliser des études et écrire des articles scientifiques sur le sujet des diversités en emploi, mais la Chaire vise avant tout à créer, en partenariat avec les milieux de la pratique, des outils concrets pour favoriser l'attraction, l'intégration et la rétention de ces personnes, particulièrement en région», explique-t-il.
«À l'heure où notre région affronte une importante pénurie de main-d'œuvre, la recherche sur l'intégration socio-professionnelle des personnes issues de la diversité devient incontournable. Nos entreprises, nos milieux et notre université doivent impérativement mettre en valeur la richesse et le talent de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs. Une telle approche sera non seulement bénéfique pour les personnes désireuses de contribuer professionnellement à notre société. Elle rendra surtout nos milieux de travail plus diversifiés, plus riches et plus dynamiques», se réjouit la vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation, Eugénie Brouillet, présente lors du lancement de la Chaire.
Entre autres projets, Kamel Béji compte accompagner les employeurs afin de créer des outils d'intégration des immigrants dans leurs organisations. Une étude réalisée en 2016 dans une trentaine de PME de la grande région de Québec montre que le besoin est criant en la matière. Un autre de ses objectifs est de mettre en place un portail pour faciliter les recherches des immigrants et des compagnies à court de main-d'œuvre. La Chaire s'intéressera aussi aux inégalités de genre dans les milieux de travail.
Elle compte comme partenaire le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, qui s'associe au projet pour les cinq prochaines années. La Ville de Québec est également partenaire pour les trois premières années d'opération de la CRIDE, avec une possibilité de renouvellement. Cette entente concerne autant l'élaboration de projets de recherche que le suivi de leur réalisation sur le terrain et la diffusion des résultats.