
Le chandelier à sept branches des Hébreux est l'un des plus vieux symboles associés au culte juif du Temple de Jérusalem. Cette représentation a été retrouvée dans la nécropole de Beit Shearim, en Israël.
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Avec le christianisme et l'islam, le judaïsme est l'une des trois grandes religions monothéistes issues du tronc abrahamique. Il est le plus ancien des trois. Malgré l'importance de cette religion, il n'existe aucun programme de baccalauréat, de maîtrise ou de doctorat en études juives dans les universités de langue française au Canada. En Europe, les universités francophones font peu de place au judaïsme. Dans le monde, les universités anglo-saxonnes démontrent davantage d'ouverture. «Nous avons un chargé de cours en études juives, explique le doyen Routhier. Pour la CLE, nous recherchons un professeur à temps complet spécialisé dans le domaine.»
Le judaïsme constitue un vaste champ de recherche. Il peut être abordé sous l'angle de l'histoire, de la philosophie, de l'art ou de l'anthropologie. Sur le plan religieux, il se décline en rites, liturgie, pratiques et croyances. «Les thématiques de recherche dépendront du candidat engagé, indique Gilles Routhier. S'il est spécialisé dans la période contemporaine, il pourra axer son enseignement autour de très grands philosophes et de très grands artistes qui font rayonner la culture juive à travers le monde. S'il est spécialisé dans la période ancienne du Second Temple de Jérusalem, cela va donner quelque chose d'autre. Sur le plan géographique, la communauté juive vit dans des milieux majoritairement chrétiens ou majoritairement musulmans. L'hétérogénéité entre la communauté juive ashkénaze, ou est-européenne, et la communauté juive sépharade, ou nord-africaine, peut représenter un très bon champ d'études.»
La future CLE aura trois objectifs. D'abord, développer un enseignement aux trois cycles universitaires, dont un programme à distance. Ensuite, créer un pôle d'excellence de langue française sur le judaïsme qui pourra rayonner au Québec et à l'étranger. Enfin, tenir des colloques internationaux et des conférences données par des sommités.
Le projet permettra de créer des partenariats avec des universités offrant des programmes en études juives au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Un véritable domaine du savoir sur le judaïsme se développera au fil du temps à l'Université Laval. Le campus deviendra un lieu d'échanges entre la population et la communauté juive locale. Et les recherches qui y seront menées favoriseront la compréhension des liens qui existent entre judaïsme, christianisme et islam.
La Chaire de leadership en enseignement Maurice-Pollack en études juives entreprendra officiellement ses activités en septembre 2018, à la suite du recrutement du titulaire. Le nom de Maurice Pollack fera sans doute réagir de nombreux lecteurs. De confession juive, cet ancien homme d'affaires de Québec a notamment financé la construction d'un pavillon sur le campus.
La Fondation Maurice-Pollack s'engage à financer seule, à hauteur de 325 000$, les activités de la Chaire pour une durée de cinq ans. Cette somme sera appariée aux 50 000$ par an offerts par l'Université Laval. Une fois les cinq ans terminés, l'Université assurera, à elle seule, le développement de ce domaine d'enseignement.

Étaient présents dans les bureaux de la FUL: Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses, Rénald Bergeron, vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé, Russell Harper, directeur général de la Fondation Maurice-Pollack et Yves Bourget, PDG de la FUL.
Photo: Marc Robitaille