
Les étudiants non francophones aux cycles supérieurs veulent échanger en français sur des sujets qui les touchent de près, dans divers contextes de la vie universitaire et de la vie en société.
— Xavier Dachez
Pour bon nombre d'étudiants non francophones inscrits à la maîtrise ou au doctorat à l'Université Laval, poursuivre des études dans un milieu où prédomine le français peut présenter des difficultés. C'est ce qui ressort d'un récent sondage interne mené auprès de ces étudiants. À hauteur de 60%, les répondants estiment leurs compétences en français à un niveau débutant ou intermédiaire.
Selon la directrice de l'École de langues, Rachel Sauvé, ces lacunes ne facilitent ni l'intégration sociale, ni la participation à la vie universitaire, ni la réussite des études. «Nous avons constaté, dit-elle, que, très souvent, leur connaissance du français est insuffisante à la fois pour bien réussir leurs études et pour bien réussir leur adaptation à leur milieu de vie, sur le campus ou en ville. Ces personnes éprouvent des difficultés à échanger avec leurs camarades de classe ou pour se faire comprendre à l'épicerie ou à la caisse populaire. Ces difficultés peuvent conduire à un certain isolement.»
Des professeures du Département ont mis les ateliers sur pied. Ils se donneront du 11 septembre au 20 octobre et du 6 novembre au 15 décembre. La formation comprend deux séances hebdomadaires de deux heures chacune ainsi que deux séances intensives de quatre heures le samedi. La formation sera donnée par des étudiants inscrits au baccalauréat en enseignement du français langue seconde, avant leur diplomation. Des étudiants des cycles supérieurs en didactique des langues secondes ou étrangères, ayant de l'expérience en enseignement, accompagneront et superviseront les étudiants animateurs.
Suzie Beaulieu enseigne au Département de langues, linguistique et traduction. Elle est coresponsable de l'organisation et de la conception des ateliers. Cet été, ses assistants de recherche ont rencontré des étudiants intéressés à suivre la formation. «Il est ressorti que ces étudiants veulent échanger en français sur des sujets qui les touchent de près, dans divers contextes de la vie universitaire et de la vie en société, explique-t-elle. Ils veulent peaufiner leur compréhension orale du français, ils veulent mieux comprendre la vie au Québec, en particulier sur le plan de la culture.» Selon elle, ils veulent connaître les subtilités, par exemple entre le tutoiement et le vouvoiement ou encore quand donner la main ou faire la bise. «Dans le bain culturel que nous leur proposons, poursuit-elle, nous voulons les initier aux expressions typiques du français québécois et proposer un éveil culturel.»
Selon Rachel Sauvé, les ateliers suscitent beaucoup d'intérêt, en particulier chez les étudiants inscrits en sciences exactes. «Nous ciblons autant les étudiants non francophones déjà présents sur le campus que les nouveaux arrivants, précise-t-elle. Ateliers et bourses seront offerts pendant l'ensemble de l'année. Nous sommes confiants d'atteindre l'objectif de 60 participants par session que nous nous sommes fixé. Les ateliers et les bourses sont là pour rester.»
L'Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS) représente l'ensemble de la communauté étudiante des 2e et 3e cycles. Quelque 11 000 étudiants en sont membres. Sur l'ensemble, 27% sont d'origine étrangère.
Plus d'information sur les ateliers d'apprentissage et le programme de bourses.