
Dans un esprit de dialogue et de collaboration, de futurs leaders engagés, de concert avec des décideurs et des scientifiques influents, réfléchiront à des solutions concrètes et créatives à adopter pour faire face aux changements climatiques.
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Pendant cinq jours, à l'été 2020, quelque 300 étudiants universitaires et diplômés récents, provenant d’établissements d’enseignement supérieur du Québec, d’ailleurs au Canada et du reste du monde, se réuniront à Québec à l’invitation de l’Université dans le cadre du premier Sommet international jeunesse universitaire pour l'action climatique. Le projet sera financé à la hauteur de 700 000$ par le gouvernement du Québec, la Ville de Québec, l'Université Laval et d'autres partenaires à venir.
Dans un esprit de dialogue et de collaboration, ces futurs leaders engagés, de concert avec des décideurs et des scientifiques influents, réfléchiront à des solutions concrètes et créatives à adopter pour faire face aux changements climatiques. Ils présenteront des perspectives ou des innovations sociales et technologiques sous la forme de projets de recherche, d’activités de formation, de projets entrepreneuriaux et d’initiatives étudiantes.
L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse qui s’est tenue le jeudi 19 septembre au pavillon Alphonse-Desjardins. Étaient présents la rectrice Sophie D’Amours, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, l’adjoint parlementaire du premier ministre pour le volet jeunesse, Samuel Poulin, le vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, Rémy Normand, et le directeur de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (EDS), Étienne Berthold.
«Depuis plus de 12 ans, nous sommes animés par notre engagement pour le développement durable, a déclaré la rectrice Sophie D’Amours. Cet engagement se vit notamment dans nos centres de recherche et nos instituts. Notre programme de bourses de leadership et développement durable a remis jusqu’ici plus de 800 bourses. Dès 2015, nous sommes devenus la première université au Canada à devenir carboneutre de façon volontaire.»
Selon un classement mondial de Times Higher Education évaluant la portée des universités selon les objectifs de développement durable des Nations unies, l’Université Laval se classe au quatrième rang au monde en matière de lutte contre les changements climatiques.
«Nous sommes fiers de ces accomplissements, a poursuivi la rectrice. Mais la société exige plus de nous. Elle demande que les universités posent des actions concrètes. Qu’elles prennent position. Qu’elles s’engagent publiquement à participer à la lutte globale contre les changements climatiques. Aujourd’hui, nous réitérons avec force cet engagement, auprès de toutes et tous, en annonçant notre participation au Sommet. Nous nous engageons à puiser dans toute notre expertise en développement durable afin de donner une voix plus puissante à ces jeunes.»
Un réseau étendu
L’Université Laval mobilisera son réseau local, national et international de plus de 560 partenaires afin de favoriser la venue de participants et de grands conférenciers. Des étudiants autochtones du Nord et inuits seront invités afin de traiter plus particulièrement des enjeux climatiques associés à leur réalité. Pour l’organisation du Sommet, un comité directeur et un comité scientifique ont été constitués. Ce dernier a été mis sur pied par l’Institut EDS. Il comprend des professeurs, des étudiants et des experts du milieu, ainsi que des représentants de la Ville de Québec, du gouvernement du Québec et d’autres universités partenaires. Le comité abordera des thèmes tels que la décarbonisation des activités d’une société en transition vers une économie sobre en carbone, les migrations humaines liées aux changements climatiques et la sécurité alimentaire.
Dans son allocution, le directeur de l’Institut EDS a souligné que les jeunes universitaires invités au Sommet seront appelés «à présenter leurs perspectives ou des innovations sociales et technologiques qui les préoccupent et les stimulent liées à la lutte contre les changements climatiques et les thématiques du Sommet, qu’il s’agisse de réussites antérieures ou d’actions concrètes en cours de réalisation».
L’Université Laval entend réactiver ce Sommet aux deux ans. Dans l’année intermédiaire, des plateformes numériques, des guides et des outils, ainsi qu’une école d’été spécialisée et des séminaires, animeront le réseau d’échange de pratiques entre les participants.
Un témoignage convaincant
La conférence de presse a attiré plusieurs membres de la communauté universitaire. Parmi eux, Anne Bernard. Cette doctorante en sciences forestières est coprésidente du comité scientifique du Sommet.
«J’ai beaucoup d’intérêt pour les questions environnementales, explique-t-elle. Je suis à l’Université Laval depuis presque dix ans. Mes projets de recherche ont porté sur des enjeux environnementaux liés à la gouvernance forestière. Depuis au moins sept ans, mes activités parascolaires sont liées à l’environnement durable.»
L’annonce du Sommet la réjouit. Selon elle, l’événement permettra le développement d’un réseau constructif fait de nouvelles associations et de nouvelles collaborations pour faire face aux enjeux planétaires. «Le Sommet, dit-elle, sera une belle reconnaissance du travail des jeunes chercheurs universitaires. Il fera la démonstration que la lutte contre les changements climatiques se fera avec la jeunesse. Nous sommes un peu la solution.»
Selon Anne Bernard, la volonté de l’Université Laval de reconduire le Sommet aux deux ans est une bonne chose. «La société a tout intérêt à ce que le Sommet soit durable dans le temps, affirme-t-elle. Ce suivi représentera une plus-value.»
Une lutte mondiale
Dans son intervention, le ministre Charette a rappelé que la lutte contre les changements climatiques est mondiale; elle surpasse toutes les autres et doit tous nous interpeller. «Une seule réponse est possible, a-t-il dit: la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et une meilleure adaptation afin de faire face aux répercussions qui seront inévitables. Ce sont des objectifs que nous atteindrons ensemble, avec les jeunes et avec tous les États du monde.»
Quant à Samuel Poulin, il a souligné que le Sommet arrive à point nommé. « Alors que nous avons plus que jamais besoin d’innover, de faire les choses autrement, la contribution de la jeunesse est salutaire. Nous sommes fiers que le Québec, la Ville de Québec en particulier, soit le théâtre de ce premier sommet. Le Québec est un État actif sur le plan de la lutte contre les changements climatiques depuis plusieurs années, aux côtés des autres États fédérés, de même qu’un leader au sein du Canada.»
Pour sa part, Rémy Normand a précisé que la Ville de Québec entend participer activement avec ses partenaires à la création de réseaux d’échange pour favoriser les pratiques innovantes en matière de lutte et d’adaptation aux changements climatiques. «Les savoirs qui émergeront du Sommet, a-t-il poursuivi, aideront les acteurs de première ligne comme les villes à prendre des décisions éclairées et efficaces pour faire face aux enjeux climatiques.»

La conférence de presse du 19 septembre sur le Sommet international jeunesse universitaire pour l’action climatique réunissait, de gauche à droite, le directeur de l’Institut EDS, Étienne Berthold, le vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec, Rémy Normand, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, l’adjoint parlementaire du premier ministre pour le volet jeunesse, Samuel Poulin, et la rectrice Sophie D’Amours.