
L'étudiant-athlète est monté à sept reprises sur le podium en 2016-2017.
— Marc Robitaille
Ce scénario se répète chaque été pour le médaillé d'or 2017 au 50 km style libre des Championnats du monde. Âgé de 28 ans, Alex Harvey est davantage disponible l'été pour étudier que durant la saison de ski de fond. «Il est toujours mieux de pouvoir assister aux cours, affirme-t-il. Avec la formation à distance, il est difficile de ne pas pouvoir poser de questions au professeur et de ne pas pouvoir échanger avec les collègues. C'est mieux l'été.»
Il ne reste maintenant à Alex Harvey que 21 crédits à aller chercher pour terminer son baccalauréat. Suivra le stage à l'École du Barreau. Son prochain examen final aura lieu au terme de la session d'automne. Cela se fera à l'Université de Zurich, en Suisse, un pays où il réside durant la saison de ski. L'an dernier, l'examen a eu lieu le 22 décembre sous la supervision d'un responsable de l'établissement zurichois.
Rappelons que le fondeur québécois suit un plan de carrière en ski de fond ayant comme objectif premier la participation à trois Jeux olympiques. Ce plan est assorti d'une entente avec la Faculté de droit qui lui permet d'étaler ses études de baccalauréat sur plusieurs années.
Sa prochaine saison en Coupe du monde débutera fin novembre. Elle aura ceci de particulier: elle sera interrompue, en février, par les Jeux olympiques d'hiver. Ces Jeux, qui se tiendront en Corée du Sud, seront les derniers de Harvey. «Les Jeux olympiques sont le gros objectif de ma prochaine saison, indique-t-il. Mais il y aura quand même une trentaine d'épreuves de la Coupe du monde entre novembre et mars.»
L'étudiant-athlète est monté à sept reprises sur le podium en 2016-2017. Il a bouclé sa plus fructueuse saison en carrière avec une troisième place au classement général de la Coupe du monde. Nul doute qu'il entreprendra sa nouvelle saison gonflé à bloc. Rappelons-le, en janvier dernier en Suède, Alex Harvey est devenu le premier fondeur nord-américain en presque trois ans à gagner une épreuve individuelle de la Coupe du monde. Il s'agissait du 15 km style libre. Cette même fin de semaine, Alex Harvey a remporté trois médailles en trois épreuves consécutives de la Coupe du monde. Une première pour un fondeur masculin canadien! Mais son plus bel accomplissement en carrière, selon ses dires, est survenu le 5 mars en Finlande avec sa victoire au 50 km départ groupé style libre. Cette course, il l'a remportée en 1 heure 46 minutes 28 secondes 9 centièmes, seulement six dixièmes de seconde devant son poursuivant immédiat. L'étudiant-athlète a ensuite déclaré qu'il venait de disputer «la meilleure course de sa vie». Sa victoire a fait d'Alex Harvey le premier Nord-Américain à remporter une médaille à l'épreuve reine du ski de fond.
«C'est l'épreuve la plus longue, donc la plus exigeante de notre sport, explique-t-il. C'est aussi le titre mondial auquel est rattaché le plus de prestige. De prime abord, c'est une épreuve individuelle, alors c'est un peu plus prestigieux qu'un titre en équipe. De plus, le fait qu'il s'agisse de l'épreuve reine du ski de fond rend le titre de champion encore plus spécial.»
Alex Harvey aura bientôt 29 ans. Est-il maintenant rendu au sommet de son art au point de vue de la puissance, de l'endurance et de la vitesse? Peut-il encore s'améliorer? «Je crois que oui, répond-il. En ski de fond, il y a toujours quelque chose à améliorer! Dans un sport comme le mien, le développement est relativement lent. On atteint son apogée à la fin de la vingtaine. Il faut être patient.»
Depuis quelques années, le Norvégien Petter Northug est l'un des principaux adversaires du fondeur québécois. «Il est l'un des plus féroces, soutient Harvey. Mais il y en a quatre ou cinq autres tout aussi forts que lui! Sa plus grande force est son côté stratégique pendant les courses.»