
Odette Lagacé: «Depuis sa création en 1981, le Bureau de l'ombudsman a reçu plus de 15 500 demandes.»
— Marc Robitaille
«Ces recommandations vont dans le sens d’un changement d’attitude, de perception, de culture aussi à l’endroit de ces personnes, et ce, afin qu’elles se sentent bien à l’Université», explique Odette Lagacé. Selon elle, les personnes qui viennent la voir rapportent des paroles, des comportements ou des attitudes qui ne reflètent pas toujours l’ouverture ou la tolérance à leur endroit. «À maintes reprises, dit-elle, j’ai constaté qu’on ne sait pas nécessairement comment réagir et interagir avec ces personnes pour des raisons de diversité culturelle ou religieuse, mais aussi en raison d’un handicap ou d’un trouble de santé mentale, apparent ou non.»
L’ombudsman recommande donc à l’Université de poursuivre ses efforts d’éducation et de sensibilisation auprès de ses personnels afin que ceux-ci soient mieux outillés «pour accueillir et interagir» avec les personnes en question. Odette Lagacé demande également que continuent les efforts pour mieux faire connaître le Bureau d’aide et d’accueil des personnes handicapées. Elle souligne aussi la nécessité d’une plus grande collaboration de la part des gestionnaires et des enseignants dans la mise en place des accommodements identifiés par le Bureau. Dans cet esprit, l’ombudsman recommande que l’Université adopte un document officiel expliquant ce que constitue l’obligation d’accommodement raisonnable. Ce document doit procurer des balises à ceux et à celles qui doivent prendre des décisions sur toute demande d’accommodement.
Des cas majoritairement étudiants
En 2007-2008, le Bureau de l’ombudsman a traité 442 nouveaux dossiers, soit 358 demandes d’information ou conseil, 48 demandes d’intervention et 36 plaintes. Près de 60 % des dossiers provenaient d’étudiants. Le personnel administratif, le personnel enseignant et les ex-étudiants comptaient respectivement pour 4,5 %, 5,6 % et 8,3 % des requêtes.
Plus de 40 % des demandes d’information ou conseil concernaient les questions relatives aux études. Près du tiers des demandes formulées par les étudiants provenait du premier cycle. Comparées à 2006-2007, les requêtes du premier cycle étaient en baisse de 17,8 %, mais celles en provenance des deuxième et troisième cycles étaient en hausse respective de 7 % et de 8,3 %.
Plus de la moitié des 84 demandes d’intervention et de plaintes portait sur les questions relatives aux études. Des questions financières (21 %), les droits et libertés de la personne (11 %) et l’encadrement pédagogique (7 %) étaient les autres principales catégories à ce chapitre. Les plaintes provenaient en majorité d’étudiants. Celles d’étudiants du premier cycle ont connu une diminution de 12 % comparé à 2006-2007. En revanche, celles provenant des deuxième et troisième cycles ont augmenté respectivement de 3 % et de 7,5 %.
Depuis son entrée en fonction en 2005, Odette Lagacé prône une approche préventive dans les cas d’intervention ou de plainte. «Je préfère, dit-elle, qu’on tente d’améliorer les choses avant qu’elles ne s’enveniment et dégénèrent. J’ai pu constater une volonté en ce sens. Des efforts sont mis à négocier et trouver des solutions à l’amiable avant que la situation devienne vraiment problématique. C’est pareil dans la société. On travaille plus en amont et on cherche davantage qu’auparavant à faire de la prévention et de la négociation.»
Les étudiants étrangers comptaient pour 19 % de la clientèle étudiante du Bureau de l’ombudsman. En 2007-2008, les questions relatives aux études constituaient 8,6 % des cas, les questions financières 3,7 % et l’encadrement pédagogique 2 %.
«Depuis 2005, indique Odette Lagacé, le Bureau a réussi à améliorer de 14 % le nombre de cas de toute nature traités en moins de 7 jours. Au 31 mai 2008, cela représentait plus de 70 % des demandes.»
L’ombudsman a des échanges réguliers avec les deux grandes associations étudiantes, la CADEUL et l’AELIÉS. En 2007-2008, la CADEUL a traité 194 cas. «Ce sont autant de personnes qui ne viennent pas nécessairement au Bureau de l’ombudsman», souligne Odette Lagacé.
Le rapport annuel 2007-2008 de l’ombudsman est disponible à l’adresse suivante: www.ombudsman.ulaval.ca.