
Éric Bauce: «Les universités doivent être des sources d'inspiration pour la société».
«Nous avons mis en place un plan d’action contenant 84 éléments, un plan élaboré par la Table de concertation sur le développement durable, à partir d’une large consultation», explique Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, à l’administration et aux finances. Selon lui, le plan est dynamique, évolutif et inclusif. Chaque action s’est vue assigner un objectif et un indicateur de performance, et le suivi de chaque action sera assuré par une unité administrative. «Le plan permettra l’ajout d’initiatives provenant de la communauté universitaire, poursuit le vice-recteur. Il permettra aussi de s’ajuster en continu puisque, à la fin de chaque année, il sera possible de prévoir ce qui viendra trois ans plus tard. On travaillera donc sur un horizon de trois ans qui se décalera d’une année à l’autre.»
Le plan d’action est l’aboutissement d’une série d’étapes. En 2007, le Comité exécutif avait créé la Table de concertation. Ont suivi le Fonds de développement durable, doté d’un budget annuel de 400 000 $ sur cinq ans, et la Politique institutionnelle de développement durable. «La Table n’est pas là pour informer de ce qui se passe, souligne Éric Bauce. Nous voulons que les membres de la communauté universitaire décident avec nous. Quant à la politique, l’encadrement qu’elle offre nous assure de toujours répondre à notre objectif global et à nos critères de mission.»
La toile de fond du développement institutionnel
Le développement durable consiste à répondre aux besoins actuels de la société sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. À l’Université Laval, cette définition s’articule autour de l’être humain et met l’accent sur la pérennité de la qualité de vie, tant du point de vue économique qu’environnemental et social. «Le développement durable représente maintenant la toile de fond du développement de l’Université, indique le vice-recteur. Toutes les actions qui se font doivent être cohérentes avec la vision du développement durable.»
Éric Bauce insiste sur l’équilibre à maintenir entre les trois composantes du développement durable. «Cet équilibre est essentiel, affirme-t-il. Cela permet de créer de la synergie et non des oppositions entre les composantes. Cela permet aussi de maximiser les résultats puisqu’investir dans une composante peut permettre d’en améliorer une autre.» Un bon exemple de cette synergie est la lutte aux gaz à effet de serre émis par les différentes activités du campus. «Le programme d’efficacité énergétique en cours permettra non seulement une réduction importante de notre consommation d’énergie, explique le vice-recteur, mais cette réduction aura un effet positif sur l’aspect économique du développement durable. À terme, on prévoit une économie de 2,7 à 3,2 millions de dollars par an en coûts d’énergie.»
Un banc d’essai
Un des objectifs visés par le plan d’action est de faire de l’Université un banc d’essai en développement durable, et ce, pour la société tout entière. «Nous pensons que les universités possèdent les caractéristiques qu’il faut, soutient Éric Bauce. Ce sont des milieux neutres et crédibles qui forment les décideurs de demain et où il y a des libres penseurs. Laval a aussi cet avantage d’être une grande université. Grâce à sa masse critique, elle peut penser projeter les résultats de ses projets pilotes à l’échelle régionale, nationale et internationale.» Selon le vice-recteur, le succès du plan d’action sur le campus reposera sur l’appropriation du concept de développement durable et sur l’engagement et la participation des personnes. «Il faut, dit-il, impliquer l’ensemble de la communauté universitaire dans toutes les facettes du développement durable. Ce projet ne se fait pas par des directives, mais par des idées et un engagement individuel et collectif de notre communauté. C’est essentiel.»
L’Université est loin de partir de zéro en matière de développement durable. «Dès 1994, rappelle Éric Bauce, Laval mettait en place une politique environnementale. Depuis, beaucoup de choses se sont faites directement en lien avec le développement durable, mais surtout axées sur la composante environnementale. Nous voulons apporter un équilibre entre les trois composantes. Cela se fera par une certaine coordination de toutes ces actions avec une vision et un objectif d’appropriation, ce qui permettra d’amener ça au niveau de l’individu.» Selon le vice-recteur, cette approche vise à unifier les actions vers un objectif commun qui est la qualité de vie. «C’est un grand défi, souligne-t-il, mais c’est un défi absolument emballant.»