
Lors du colloque du 22 novembre à Hanoï, un échange de certificats sur l'entente-cadre a eu lieu entre le professeur Érick Duchesne, directeur du Département de science politique de l'Université Laval, et Nguyen Tuan Viet, doyen de la Faculté de politique internationale et de diplomatie de l'Académie diplomatique du Vietnam.
— Câm Sa/CVN
Jusqu'à la visite du dignitaire vietnamien, l'Université bénéficiait de trois ententes de mobilité étudiante avec ce pays, les domaines d'études étant l'architecture, la pharmacie, l'ergothérapie et la physiothérapie. Le 22 novembre à l'Académie diplomatique du Vietnam (ADV) à Hanoï, une entité directement rattachée au ministère vietnamien des Affaires étrangères, lors d'un colloque portant sur le 45e anniversaire des relations diplomatiques canado-vietnamiennes, un accord-cadre institutionnel entre l'Université Laval et l'ADV, préalablement signé par la rectrice Sophie D'Amours, a été officialisé lors d'un événement protocolaire. L'entente ouvre la porte à plusieurs possibilités, comme les échanges de professeurs et d'étudiants et les projets de recherche conjoints.
L'Académie diplomatique du Vietnam et l'Université Laval avaient organisé le colloque, avec le soutien de l'ambassade du Canada à Hanoï. Dans le volet universitaire, une formation sur l'économie politique internationale a été donnée à une vingtaine de professeurs vietnamiens provenant de diverses universités.
Deux professeurs du Département de science politique de l'Université Laval, Érick Duchesne et Jean-Frédéric Morin, ont donné la formation avec la participation du professeur Philippe Le Prestre. Le premier a abordé la stratégie commerciale canadienne dans la région Asie-Pacifique. Le second s'est penché sur les accords internationaux signés par le Canada et le Vietnam.
«La plupart des professeurs vietnamiens étaient des politologues, indique Érick Duchesne, mais certains d'entre eux provenaient d'autres disciplines telles que le droit et l'économie.»
L'économie politique internationale est une sous-discipline récente des relations internationales, à la jonction de la science politique et des sciences économiques. «Cette sous-discipline est méconnue au Vietnam, ce qui représente un avantage particulier pour le Canada et le Québec, poursuit-il. À l'Université Laval, les phénomènes économiques internationaux sont abordés tout autant à la Faculté de droit, la Faculté des sciences sociales, la Faculté des sciences de l'administration et autres, qu'à l'Institut québécois des hautes études internationales.»
Une étude du Bureau canadien de l'éducation internationale révèle qu'en 2018, 3% des étudiants internationaux au Canada provenaient du Vietnam. En revanche, le Vietnam ne faisait pas partie, en 2016, des 10 plus grandes destinations des étudiants canadiens allant à l'étranger. «Il existe là une occasion à saisir et nous devons être plus proactifs, affirme Érick Duchesne. La présence au mois de novembre d'une délégation du Département de science politique à Hanoï, lors d'un colloque organisé par notre collègue Philippe Le Prestre, et la visite imminente de notre rectrice au même endroit démontrent à nos partenaires vietnamiens le sérieux de nos démarches. Le professeur Le Prestre est actuellement sur place et il enseigne à l'ADV. Nous aimerions accueillir au moins un collègue de cette institution au Département de science politique lors de la prochaine année universitaire. Au cours des prochains mois, notre objectif est de signer un accord menant à des échanges étudiants entre les programmes du Département de science politique et ceux de l'ADV.»
Le directeur rappelle que le Vietnam est un pays en pleine croissance, avec une population jeune et de plus en plus instruite. «Notre département désire tirer profit des connaissances de nos collègues vietnamiens, souligne Érick Duchesne. Nous entretenons aussi des discussions avec des universités chinoises. Il existe une forte volonté au sein de notre département d'établir une plus grande présence dans la région.»
Et les étudiants de l'Université Laval inscrits en science politique? «Ils sont tournés vers le monde, répond-il. Ils sont très nombreux à choisir le profil international. Le Vietnam deviendra immanquablement une destination de choix pour eux.»
Le Canada possède de solides attraits pour les étudiants étrangers, notamment les Vietnamiens. Il possède une bonne image internationale. Il n'a pas un passé de puissance coloniale. Selon le directeur, le système d'éducation au Canada comme au Québec est admiré à travers le monde. «L'Université Laval, dit-il, a la particularité d'offrir une formation en français qui est au confluent des systèmes européens et américain. Les étudiants vietnamiens se tournent souvent vers la France, mais au cours des dernières années, l'écart des frais de scolarité s'est amoindri, ce qui milite en notre faveur. Tout revient à bien faire connaître notre produit. Je suis convaincu que lorsque nous commencerons à accueillir quelques étudiants vietnamiens, il y aura un effet “boule de neige”.»
Le 22 novembre à Hanoï, Érick Duchesne a accordé une entrevue à une chaîne nationale de télévision.

Photo : Câm Sa/CVN