
Une maquette mettant en relief les espaces de rencontre et la végétalisation réalisée par l'une des équipes multidiscipliaires participantes, dont faisait notamment partie Andréanne Proulx, étudiante au baccalauréat en architecture.
— Simon Dufresne
«Nous avons profité du fait que la Ville de Québec lançait une consultation publique sur le développement du secteur sud de Saint-Roch pour proposer cette activité», indique la directrice du CFDD, Marie-Andrée Roy. Mais d'abord, qu'est-ce qu'une charrette de conception intégrée? «La charrette, en architecture, c'est une démarche exploratoire qui vise le développement de projets en ateliers, explique-t-elle. En contexte de conception intégrée, on invite des professionnels de divers horizons à s'asseoir ensemble pour partager leurs points de vue et leurs expériences, dans le but d'élaborer un projet durable, de sa conception jusqu'à sa réalisation.»
Les professionnels souhaitant participer à la charrette du CFDD étaient invités à s'inscrire en groupe comprenant au moins un architecte expérimenté, un architecte en début de carrière et un ingénieur. Six groupes ont répondu à l'invitation. L'activité prévoyait aussi que des étudiants en architecture soient jumelés à chacune de ces formations. Durant leur journée de travail, tous les participants ont été accompagnés dans leurs démarches par des experts du CFDD, reconnus en tant que leaders en conception intégrée. «Par son approche multidisciplinaire et multigénérationnelle, la conception intégrée favorise la synergie et le partage entre professionnels, poursuit Marie-Andrée Roy. À l'inverse du travail en silo, elle suppose une collaboration qui permet de se concerter dès le départ. Cette culture améliore grandement la qualité des projets, réduit les risques de changements de devis et les coûts associés. Ce sont des enjeux incontournables pour bâtir durable. Sans oublier que la conception intégrée mène sur des pistes d'exploration plus innovantes et créatives.»
À preuve, les nombreuses idées soulevées par les participants à la charrette ne manquaient pas d'originalité. Parmi les solutions proposées: créer une «mi-ville» (c'est-à-dire un point de jonction entre la haute-ville et la basse-ville) en démantelant les bretelles de l'autoroute, ou encore exploiter davantage les bretelles pour y implanter un parc techno-agricole.
Répartis aléatoirement dans les six équipes présentes, douze étudiants de la Faculté d'aménagement, d'architecture, d'art et de design ont pris part à l'événement. Parmi eux, Frédéric Champagne, Gabriel Binette-Laporte et Gregory Brais Sioui, tous en seconde année de maîtrise en architecture, se sont retrouvés dans le même groupe. «Nous savions que la charrette proposait un processus de conception intégrée, d'où notre intérêt à nous y inscrire», ont-ils affirmé d'une seule voix. Selon eux, les échanges multiples et la mise en commun de propositions ne peuvent qu'entraîner des solutions plus performantes. «Il y a aussi un aspect de remise en question très intéressant dans l'exercice, ajoutent les complices. Devoir expliquer nos idées sur le vif à d'autres personnes, ça demande d'y réfléchir plus en profondeur.»
Jumelée à une autre équipe, Camille Asselin, étudiante en deuxième année au baccalauréat en architecture, ignorait, pour sa part, que l'exercice mettrait l'accent sur la conception intégrée. L'approche lui était jusqu'alors inconnue. «Je cherchais surtout une occasion de mettre en pratique ma formation, un complément à mes cours. J'ai découvert en prime une façon géniale de développer des projets et de les faire aboutir grâce à des discussions très ouvertes», se réjouit-elle. Emballés par l'expérience, tous les quatre ont déclaré sans hésiter leur intention d'inclure la conception intégrée à leur pratique professionnelle.
Dans le cadre de la consultation publique tenue par la Ville de Québec sur le Programme particulier d'urbanisme – Secteur sud du centre-ville Saint-Roch, le CFDD déposera un mémoire incluant l'ensemble des propositions avancées pendant la charrette de conception intégrée.