
Marie-Frédérique Desbiens (à gauche), du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ), est la lauréate du Fonds Société et culture tandis que Denise Tremblay (à droite), du Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique, est le choix du Fonds Nature et technologies.
«Je pense que j'ai le plus bel emploi au monde!», affirme Denise Tremblay. Elle n'a visiblement rien perdu de l'enthousiasme qui l'animait lorsque, fraîchement diplômée de la maîtrise en microbiologie de l'Université Laval, elle entrait comme professionnelle de recherche au laboratoire du professeur Sylvain Moineau, un chercheur de réputation mondiale. C'était il y a 18 ans. Elle y est toujours. «J'ai toujours travaillé avec le professeur Moineau, indique-t-elle. Dès ma maîtrise, il me supervisait.»
Denise Tremblay se dit très fière de ses réalisations professionnelles. Elle a cosigné 33 publications scientifiques et réalisé 37 affiches ou présentations dans des congrès. Au fil des ans, elle a supervisé près de 80 étudiants aux trois cycles d'enseignement et soutenu 8 stagiaires postdoctoraux.
Depuis 2003, la professionnelle de recherche gère les activités quotidiennes de la collection de bactériophages de l'Université. Un bactériophage est un virus qui n'infecte que des bactéries. «La collection est publique, explique-t-elle. À ce jour, j'ai posté plus de 1 500 phages à plus de 400 laboratoires dans 41 pays.» Plusieurs laboratoires ont eu recours à cette spécialiste des phages, notamment pour détecter ce virus dans des échantillons environnementaux et alimentaires. Elle donne également des formations techniques aux personnes intéressées à manipuler les bactériophages. De par ses multiples tâches, Denise Tremblay a participé activement à la progression du laboratoire du professeur Moineau.
Les professionnels de recherche constituent un maillon essentiel du processus de la recherche universitaire. Ils sont la mémoire d'un laboratoire et les témoins privilégiés pour transmettre un certain savoir-faire. De mai 2015 à mars 2016, 689 professionnels de recherche étaient sous contrat avec l'Université. Le réseau universitaire québécois compterait environ 3 000 professionnels de recherche.
Depuis huit ans, Marie-Frédérique Desbiens coordonne le projet «La vie littéraire au Québec» au CRILCQ. Lancé en 1989, ce projet interuniversitaire a pour but de retracer l'histoire des pratiques littéraires francophones au Québec, de 1764 jusqu'aux années 1960. Il regroupe douze professeurs, notamment des spécialistes du roman et de la poésie. Six tomes ont paru à ce jour. «La vie littéraire au Québec» est reconnue comme une référence nationale et internationale. «Le projet, explique-t-elle, remonte aux années 1760, époque qui correspond à l'arrivée des premières presses au Canada. On voit l'apparition des premiers journaux et la création d'un espace public.»
À son entrée en fonction, Marie-Frédérique Desbiens se trouvait en pays de connaissance. Tout au long de ses études de maîtrise et de doctorat en littérature québécoise, elle a travaillé au centre comme auxiliaire de recherche. Au quotidien, cette professionnelle de recherche joue un rôle centralisateur et intégrateur. Elle gère les ressources humaines, financières et documentaires du projet. Elle est également responsable des étapes de réalisation des volumes. Spécialiste reconnue en histoire littéraire, Marie-Frédérique Desbiens est coresponsable du chapitre sur le roman du tome sept, en cours d'écriture. «Une part essentielle de mon travail consiste à former et à superviser les assistants de recherche, précise-t-elle. La formation de la relève est très importante. Chaque session, de 10 à 12 auxiliaires travaillent pour nous.» En conclusion de sa lettre de candidature au Prix d'excellence, la lauréate a écrit: «Ma carrière s'avère pleinement satisfaisante et réussie.»