
Acrobaties, pirouettes, sauts: l'équipe de cheerleaders du club de football Rouge et Or a marqué de belle façon le coup d'envoi de la Grande campagne de l'Université en mars dernier.
— Francis Fontaine
Le 28 novembre, le campus accueillait le forum «La philanthropie dans le monde». L'événement était présenté par l'Institut Mallet pour l'avancement de la culture philanthropique, dont l'Université Laval est un partenaire-clé grâce à sa Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique. Conférences sur les grandes tendances mondiales, comparaisons entre les pratiques philanthropiques d'ici et d'ailleurs ainsi que partage entre les gens du milieu figuraient au programme de cette rencontre internationale.
«Nous avons tout avantage à nous inspirer de ce qui existe ailleurs en matière de dons caritatifs, lance d'emblée Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l'Université Laval (FUL). Par exemple, aux États-Unis et dans le reste du Canada, les connaissances et les traditions en ce domaine sont plus développées.» Le pdg de la FUL rappelle que si, au Québec, le montant annuel recueilli avoisine les 230$ par donateur, selon l'Agence du revenu du Canada, au Canada, il est plus du double, soit quelque 500$.
Cela dit, les plus récentes données montrent une augmentation de 15% des sommes récoltées au Québec, signe que l'incitation à de bonnes pratiques en matière de dons commence à faire son chemin, note Yves Bourget.
Les étudiants comme ambassadeurs
Par ailleurs, si la société civile affiche les marques encourageantes d'une culture philanthropique qui se solidifie, la tendance est encore plus vraie à l'Université Laval. En témoigne le lancement en 2011 de la Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique, «la seule chaire consacrée spécifiquement à ce domaine d'études au Québec», précise Yves Bourget. En témoigne également le succès remporté par l'actuelle Grande campagne de financement, qui se terminera en mai 2017. « La question n'est plus de savoir si nous atteindrons l'objectif de 350 M$, mais de combien nous le dépasserons», fait-il valoir. Cette réussite s'inscrit dans la croissance enviable dont profite la FUL. «Il y a six ans, la Fondation récoltait 11 M$ par année. À l'issue de l'année fiscale en cours, nous aurons reçu 32 M$ de dons», se réjouit le pdg.
Cela dit, cette bonification s'accompagne d'un défi qui intéresse particulièrement Yves Bourget. «Chez nous, seuls 10% de ces montants proviennent d'individus, le reste est donné par des compagnies. Or, dans les universités anglophones, le pourcentage des dons individuels grimpe jusqu'à 70%.» Il semble que le sentiment d'appartenance joue un rôle crucial dans ce phénomène, précise le pdg, qui entend consolider la relation étroite et significative qui unit le campus aux diplômés, mais également aux 48 000 étudiants qui le fréquentent quotidiennement.
La conjoncture est d'ailleurs favorable à ce virage déjà bien amorcé, croit Yves Bourget. «Nos étudiants sont sensibles à cette cause et leur intérêt se manifeste dans des gestes concrets.» Celui-ci mentionne à titre d'exemple le lancement de l'Association étudiante des jeunes philanthropes de l'Université Laval, qui a eu lieu le 15 novembre et dont les membres ont pour mission de promouvoir la philanthropie sous toutes ses formes auprès de la communauté universitaire.
Que ce soit par des recherches sociologiques rigoureuses ou en nourrissant la culture philanthropique auprès de ses étudiants et de ses diplômés, lesquels bénéficieront de moyens financiers appréciables dans le futur, l'Université est un lieu pivot pour faire grandir et rayonner le don sociétal, estime Yves Bourget. «Y mettre des efforts représente un geste gagnant pour tout le monde, peu importe la cause. Ce faisant, l'ensemble de la société n'en sera que meilleure.»