
— Forêt Montmorency
«Depuis l'année de la création du spectacle en 2007, nous accueillons entre 600 et 800 personnes chaque été», explique avec enthousiasme Hugues Sansregret, directeur des opérations à la Forêt Montmorency, la plus grande forêt d'enseignement et de recherche universitaire au monde. La soirée est animée par le guide-naturaliste Pierre Vaillancourt et une équipe de quatre musiciens.
Le programme? À leur arrivée, vers 20 h, les spectateurs sont invités à se rendre dans une salle où on les informe du déroulement de la soirée. Munis de couvertures, ils montent ensuite dans l'autobus qui les conduira au lac Bédard, où a lieu le concert. Quelque 10 km plus loin, dans la pénombre presque complète, tout le monde descend pour suivre les sentiers illuminés de lampions jusqu'aux rives du lac. L'atmosphère est à la méditation et personne n'a le goût de briser le silence qui s'est établi, d'ailleurs la seule consigne à respecter durant cette partie de la soirée.
Le concert débute. Les animaux de la forêt boréale se font alors entendre: grenouilles vertes, orignaux, outardes… On jurerait que les musiciens ont quitté les lieux tant le cri des animaux sonne vrai. Et pourtant, l'orchestre est là, sur le lac, à bord de canots plongés dans la noirceur pour ne pas briser la magie du moment. Résonnent sur le lac didgeridoo, harmonica, flûte à bec, violon, égoïne, flûte irlandaise, guitare et cornet d'écorce. Lorsque les spectateurs quittent les lieux, 90 minutes plus tard, on entendrait un moustique voler…
Il existe évidemment d'autres façons de découvrir la forêt boréale que la manière artistique. Par exemple, l'activité «De la forêt à l'assiette» s'adresse à ceux et à celles que l'aspect culinaire intéresse. Accompagnés par Stéphane Plante, chargé de cours en botanique forestière à l'Université, les gens participent à une randonnée en forêt au cours de laquelle ils apprennent à démystifier certaines plantes du terroir boréal. Après le dîner à la cafétéria, où un mets boréal est à l'honneur, suit une démonstration d'extraction d'huile essentielle, animée par Bernard Riedl, professeur de chimie associé au Département des sciences du bois et de la forêt.
«Il s'agit de vulgarisation scientifique en petits groupes, explique Bernard Riedl. Je souhaite sensibiliser les gens aux odeurs de la forêt. Quand on se promène dans une sapinière à bouleau jaune, quelles sont les molécules qu'on sent? Il y en a une principale et d'autres secondaires, comme c'est le cas pour les fleurs, par exemple.» Cette démonstration est suivie d'un amusant atelier de fabrication de bonbons au sapin. «La recette est très simple. On fait fondre du sucre et des extraits de sapin dans des réceptacles à glaçons. C'est très bon, en plus de dégager le nez», explique avec humour Bernard Riedl.
Selon ce professeur de chimie, la forêt boréale possède des ressources insoupçonnées pour les amateurs de bonne cuisine, une opinion que partage entièrement Hugues Sansregret. D'ailleurs, souligne ce dernier, l'un des prochains défis que veut relever l'équipe de la Forêt Montmorency consiste à mettre l'appellation «boréal» en valeur et, du même coup, la forêt dans son ensemble. «La bouffe boréale, c'est une tendance à l'international», constate Hugues Sansregret.
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