
— Marc Robitaille
Au fil du temps, de multiples gestes, actions et projets au quotidien, à petite et à grande échelle, ont pris la couleur du développement durable. C'est aussi dire que, peu à peu, la communauté s'est approprié cette philosophie.
«L'engagement de la communauté, c'est ce qu'il y a de plus important. Chaque jour, un peu partout sur le campus, nombreuses sont les équipes qui effectuent des réflexions, des actions pour mettre en oeuvre et appliquer concrètement le développement durable. On le voit notamment par les divers projets des associations étudiantes, mais aussi par les comités locaux, qui se sont manifestement fixé des objectifs et des actions à réaliser en cohérence avec les dix grands axes du développement durable que s'est donnés l'Université», affirme le vice-recteur exécutif et au développement, Éric Bauce.
De nombreux prix et réalisations sont venus confirmer que le DD avait bel et bien sa place sur le campus, mais aussi ailleurs. Mais au bout de 10 ans, il y a-t-il encore à faire dans le domaine ou faut-il plutôt principalement se consacrer à des projets déjà amorcés?
«Le DD est un processus continu et il y a tant de choses à faire encore, précise le vice-recteur. Regardez simplement ces milliers de jeunes qui reçoivent leur diplôme fièrement, chaque année, à l'Université Laval, qui ont littéralement été imprégnés du DD et qui transmettent, ensuite, à leur tour, ce message, ces valeurs. Ça, c'est un moteur important pour l'Université. Il ne s'agit pas de se contenter de faire du DD sur notre campus, aux édifices La Fabrique et du Vieux-Séminaire-de-Québec ou dans notre ville… Le développement durable doit être véhiculé par nos étudiants, chercheurs et employés peu importe où ils se trouvent sur la planète. L'Université se doit d'aller sans cesse au-devant de la société, d'être inspirante, d'être un modèle, d'être un laboratoire vivant, d'être un banc d'essai.»
De nombreux prix obtenus, le Nord durable, l'atteinte de la carboneutralité, de nouvelles formations en développement durable ainsi que la signature d'ententes contractuelles comprenant des normes DD avec les concessions alimentaires ont, certes, marqué l'année 2015-2016. «Il n'y a pas de projet plus ou moins important en développement durable, estime Éric Bauce. Je dirais plutôt que l'ensemble de l'oeuvre a des impacts très importants, et ce, à différents niveaux. À titre d'exemple, l'Alliance santé durable et le Nord durable sont non seulement de grands projets de développement qui nécessitent des réflexions transversales et des implications transdisciplinaires, mais aussi des initiatives dans lesquelles les valeurs du DD sont vraiment intégrées. Qu'on parle de santé durable, de bien-être durable des populations, de la gestion de déchets dans un laboratoire ou encore, de l'éthique dans la prise de données en science sociales: chaque processus, chacun de nos gestes, doit s'inscrire dans la philosophie du développement durable. Il faut qu'il y ait une cohérence et une rigueur dans tout ça.»
Signe des temps, l'Université Laval devenait, en novembre 2015, la première université carboneutre au Québec. Grâce à un travail rigoureux alliant technologie et recherche, elle a réussi à réduire de 26% les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire depuis 2006 et à compenser ses émissions grâce à des partenariats à valeur ajoutée, notamment avec le Séminaire de Québec. Le Service des immeubles, par sa rigueur dans les activités quotidiennes de l'Université, et la Forêt Montmorency, avec son puits de carbone, ont été deux acteurs majeurs dans cette réalisation. La prochaine étape? Rien de moins que la carbonégativité, affirme Éric Bauce.
«Pour plusieurs, au départ, la carboneutralité était de l'ordre du rêve. Comment une organisation avec une infrastructure aussi complexe que l'Université Laval pouvait-elle devenir carboneutre? Comment rendre ce projet tangible, calculable chez nous? On s'est donc creusé les méninges, puis les idées ont jailli: les vignettes de stationnement, un nouveau mode d'aménagement de la Forêt, un programme d'efficacité énergétique, des campagnes de modification de comportements sur l'éclairage, le chauffage, les fenêtres, etc. Bref, grâce à la créativité et à un amalgame de petites et de grandes actions réalisées par l'ensemble des membres de la communauté, on a atteint, ensemble, la carboneutralité. Maintenant, plusieurs organisations, situées un peu partout sur la planète, nous demandent: comment avez-vous fait ça? Nous sommes donc devenus un banc d'essai. Mais nous pouvons maintenant aussi aller plus loin en devenant carbonégatifs! Devenir carbonégatifs, signifie non seulement s'engager davantage et multiplier nos actions en développement durable, mais aussi venir en aide à d'autres organisations qui ont de la difficulté à atteindre la carboneutralité.»
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