«Les derniers mois ont été intenses. Nos vies ont changé. Il a fallu s’adapter, mais le monde a continué de tourner. Ici, on a continué à travailler fort, à étudier de longues heures, à créer, à rédiger, à découvrir et finalement, à réussir. Aujourd’hui, on célèbre, ensemble, votre réussite.»
C’est sur ces mots de Webster qu’a débuté la vidéo Célébration de la réussite des finissantes et finissants 2020. Le rendez-vous virtuel était donné le 18 juin, à 17h, pour la mise en ligne de cette capsule d’une vingtaine de minutes. L’objectif? Reconnaître et souligner le travail des diplômés. L’initiative est née alors que les cérémonies de collation des grades ont dû être reportées en raison de la pandémie.
Bon an, mal an, quelque 8 800 finissants et leurs proches sont invités à prendre part à cet événement officiel. «La collation des grades est un moment émouvant où l’on célèbre la réussite des diplômées et des diplômés. La pandémie est venue bousculer nos plans, mais ce n’est que partie remise sur le campus. Entre temps, nous tenions à reconnaître la détermination, le dépassement de soi et le succès de tous ceux et celles qui ont terminé leurs études malgré les défis», a dit la rectrice Sophie D’Amours.
La narration de la vidéo avait été confiée à Webster. Diplômé du baccalauréat en histoire en 2002, ce rappeur et conférencier engagé s’est joint au projet avec enthousiasme. «Je connais le travail requis pour arriver au bout d’un cycle d’études et je tenais à joindre ma voix à cette célébration. J’ai beaucoup de respect pour les étudiants de tous niveaux qui font de grands sacrifices afin d’attendre leur objectif, et c’est ce que je voulais souligner dans mon texte.»
L’hommage était virtuel, mais il n’en était pas moins senti. Debout au centre de l’amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval, là où se déroulent habituellement les collations des grades, Webster a livré un slam aux finissants. Avec la verve qu'on lui connaît, il a exprimé sa considération pour leurs efforts tandis que défilaient des photos et des vidéos transmises par des étudiants.
Diplômé de la Faculté de médecine, l’astronaute de l’Agence spatiale canadienne, David Saint-Jacques, a félicité les étudiants qui ont terminé leur programme en temps de pandémie. «Vous vous êtes peut-être sentis, comme moi, loin de votre famille et de vos amis, a-t-il dit. L’isolement est particulièrement difficile quand on doit passer à travers des épreuves comme la maladie ou la mort d’un proche. Vous avez peut-être trouvé que la vie en cohabitation, avec sa famille ou ses colocs, ce n’est pas pareil quand on se voit 24 heures sur 24. Vous avez dû développer une bonne dose de patience, de flexibilité et d’empathie. En fait, c’est la même chose que pour l’équipage d’un vaisseau spatial.»
Récipiendaire d’un doctorat d’honneur cette année, l’artiste lyrique Marie-Nicole Lemieux a rappelé l’importance du diplôme dans le parcours des étudiants. «La diplomation représente une pause, un moment pour marquer la fin d’une étape. Surtout à l’université, les étudiants ont travaillé fort. Le diplôme marque la fin d’une époque et cette étape où l’on entre dans la vie.»
Son allocution a été suivie par celle de Lucien Bouchard, lui aussi récipiendaire d’un doctorat honoris causa. Pour l’ancien premier ministre du Québec, un diplôme est un «passeport pour l’avenir». «Faites une vie de liberté, de plénitude, d’accomplissements. Et surtout préparez, à votre retour, le Québec pour vos enfants», a-t-il déclaré.
Après des félicitations de chaque membre de l’équipe de direction, la vidéo s’est conclue avec une prestation musicale de Gabrielle Shonk. Tout en simplicité, cette diplômée de la Faculté de musique a interprété En équilibre, une pièce issue de son premier album. «Le tournage s’est déroulé dans le plaisir et la légèreté, tout ça grâce aux équipes vraiment agréables et qualifiées de la production et de la Faculté de musique, a-t-elle dit. Un gros merci pour l’accueil et l’invitation et félicitations aux diplômés 2020, vous pouvez êtres fiers!»
Rendez-vous sur le site de la collation des grades pour visionner la vidéo.
Chapeau, les diplômés!
Comme bien d'autres, Karine Volant, Méi-Ra St-Laurent et Jonathan Tedeschi peuvent se targuer d’avoir terminé leurs études en temps de pandémie. Ils nous racontent comment ils ont vécu l’expérience et ce que représente la fin de leurs études dans leur parcours.
«Je suis fière d’avoir complété mon parcours scolaire malgré la pandémie, affirme Karine Volant, diplômée en communication publique. Grâce aux nombreux cours en ligne réalisés pendant mon baccalauréat, la transition n’a pas été trop difficile. De plus, la pandémie m’a permis de découvrir une nouvelle passion, soit la gestion de crise, le défilé de mode en communication publique, dont j’étais directrice, ayant dû être annulé huit jours avant sa réalisation en raison du décret gouvernemental.»
Méi-Ra St-Laurent est diplômée d’un doctorat en musicologie. «J’ai eu la chance de célébrer ma soutenance de thèse avec ma famille et mes amis avant le confinement, en décembre. La collation des grades demeure toutefois un événement que j’attends avec impatience. Dans le cadre de la fin de mon parcours doctoral, je la perçois comme une reconnaissance de la valeur de mes réalisations par les professeurs de la Faculté de musique. Cette cérémonie marque aussi la fin d’une période de ma vie qui a été riche en expériences et en émotions.»
Son baccalauréat intégré en environnements naturels et aménagés en poche, Jonathan Tedeschi poursuit les études, en philosophie cette fois. De nouveaux défis s’annoncent pour cet athlète du club d’athlétisme du Rouge et Or et membre de l’escouade étudiante en développement durable. «Le baccalauréat ainsi que plusieurs rencontres au sein de mon parcours m’ont donné l’envie de m’investir encore plus dans la communauté universitaire. Le contexte actuel a un peu chamboulé mon cheminement. J’ai dû, comme les autres étudiants, me réinventer. Me faire un horaire, aménager un coin pour l'étude, rester en santé, physiquement comme mentalement. Il s’agissait également d’un grand défi pour le corps professoral, et je lui lève mon chapeau pour son adaptation face à cette situation difficile.»