
D’un côté, un écran pour faire son cours; de l’autre, un écran pour que sa fille regarde un dessin animé. Bruno Bourque conjugue sa réalité d’étudiant avec celle de papa.
La voix, à l’autre bout du fil, est lumineuse. En arrière-fond, des rires et de la musique, signe de la vie qui grouille autour de lui. Bruno Bourque est le papa de cinq enfants âgés de 3 à 15 ans. «Ma petite dernière est une boule d’énergie qui saute, qui grimpe, qui court partout. En ce moment, elle est dehors et arrose la table d’extérieur.»
Il n’y a pas si longtemps, Bruno Bourque faisait carrière dans le milieu de la construction. Un diagnostic de polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire qui affecte les articulations, l’a forcé à abandonner son métier. L’hiver dernier, il a pris la décision de retourner aux études afin de décrocher un certificat en informatique.
Il savait que l’entreprise serait exigeante. Mais pas qu’une pandémie allait chambouler son projet d’études. «Vu ma situation médicale, je suis considéré comme une personne à risque. Quand la pandémie a éclaté au Québec, on avait déjà prévu sortir nos enfants de l’école pour ne pas qu’ils ramènent le virus à la maison. Le confinement imposé a été un soulagement, mais c’est sûr que ça vient bouleverser toute notre routine», dit-il.
Se préparer à un examen, visionner les capsules vidéo de son professeur, faire des lectures de textes complexes, tout ça a pris une nouvelle saveur avec cinq enfants à la maison. Pour y arriver, Bruno Bourque et sa conjointe ont réparti certaines tâches avec les autres membres de la famille.
Le matin, à 8h30, l’étudiant s’isole dans son bureau pour suivre son cours en direct, tout en sachant qu’il n’est pas à l’abri des imprévus. «C’est très difficile d’étudier pendant des heures d’affilées. Je profite de chaque moment tranquille dans la maison. Bien souvent, ça me force à étudier le soir.»
En plus de ses cours, Bruno Bourque doit veiller à la continuité pédagogique de ses enfants. Avec un garçon en sixième année du primaire, une fille en première année du secondaire et des jumelles en troisième année du secondaire, l’enseignement à distance devient tout un casse-tête. «L’organisation de l'école virtuelle représente un gros défi par rapport aux connexions en ligne et aux différents logiciels utilisés par les enfants, les professeurs n'étant pas tous à jour du point du vue technologique. De mon côté, comme mes cours étaient déjà en ligne, la pandémie a eu peu d’impact. Ce qui est difficile, c’est de me faire interrompre régulièrement dans ma concentration pour aider les enfants, qui eux aussi doivent avancer dans leurs études.»
Son conseil aux autres parents étudiants? «Pour ceux qui, comme moi, aiment étudier dans le silence, acheter des écouteurs qui camouflent le bruit est un bon investissement. Aussi, il faut s’offrir du temps pour aller dehors, marcher un peu, décompresser. En se concentrant uniquement sur les études en dehors de la famille, le cerveau devient saturé à un certain moment et la matière n’entre plus.»
Futurs diplômés de la pandémie
À l’instar de Bruno Bourque, de nombreux étudiants ont dû s’adapter à une nouvelle réalité et un nouveau contexte d'études. Découvrez comment certains ont terminé leur session d’hiver durant la pandémie.
Axelle Berthelot-Mariat, étudiante au baccalauréat en administration des affaires
Alexandre Marcouiller, étudiant au doctorat en médecine dentaire
Alexandre Roux-Dufort, étudiant au baccalauréat en musique
Arielle Chevarie, étudiante au baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire
Sophie Fenofanambinanatsaralazas, étudiante au doctorat en administration et politiques de l'éducation