
«L’Université Laval défend cette idée d’entrepreneuriat responsable et la Chaire de leadership en enseignement sur le développement de l’esprit d’entreprendre et de l’entrepreneuriat (CLE3E) souhaitait échanger avec tous les acteurs du milieu éducatif pour voir comment ils reçoivent cette idée et entrevoient la possibilité de l’introduire dans leur formation et dans leur enseignement», dit Maripier Tremblay, professeure à la Faculté des sciences de l’administration et titulaire de la CLE3E.
Avec Mathias Pépin, professeur à la Faculté des sciences de l’administration, Maripier Tremblay a animé un atelier intitulé «Penser le continuum éducatif sous l’angle de l’entrepreneuriat responsable». Pour définir le concept d’entrepreneuriat responsable, la professeure explique «qu’il se situe dans une perspective et un processus de création de valeurs pour les autres et la société, où l’entrepreneur prend conscience des impacts sociaux et environnementaux de ses décisions, de façon à créer une valeur la plus durable possible». En somme, l’entrepreneuriat responsable réfère davantage à une façon d’entreprendre qu’à un type d’entrepreneuriat en particulier.
On conçoit aisément que l’on puisse parler d’entrepreneuriat responsable à des étudiants du collégial et de l’université à travers différents programmes. Mais comment ce concept peut-il se traduire chez les plus jeunes? En d’autres mots, comment peut-on appliquer concrètement cet enseignement ou inculquer «cet état d’esprit», à des jeunes du primaire et du secondaire? «L’idée ne consiste pas à ce que les jeunes deviennent de petits entrepreneurs, répond Maripier Tremblay. Il s’agit d’abord et avant tout de les aider à développer leurs capacités, à s’entreprendre eux-mêmes, en quelque sorte, à travers des projets réalisés à l’école.»
Lors de l’atelier, les représentants de différents milieux scolaires étaient invités à réfléchir sur les compétences clés qu’un élève doit posséder dans cette optique d’entrepreneuriat responsable. Si certaines personnes ont parlé de l’importance de s’ouvrir au monde et d’une bonne connaissance de soi, d’autres ont parlé d’empathie, c’est-à-dire de la capacité de se mettre à la place des autres. Elles ont été unanimes à dire qu’on devait amener les jeunes à se découvrir afin qu’ils puissent faire des choix éclairés. À cet égard, les défis auxquels font face les enseignants ne manqueraient pas. «Parfois, des jeunes vont nous faire remarquer qu’une entreprise qui se préoccupe de l’environnement ne fera pas d’argent, a souligné une participante, comme si dans leur tête, il existait une opposition entre le concept d’entrepreneuriat et la protection de l’environnement. On doit tenter de les convaincre que ces deux choses ne sont pas incompatibles.»