
— Marc Robitaille
Fruit d’un partenariat entre Affaires mondiales Canada et l’Institut québécois des hautes études internationales (HEI), sa présence sur le campus lui permettra d’échanger sur les enjeux à privilégier lors du sommet. Son programme, réglé au millimètre près, comprend une consultation publique à laquelle tous les membres de la communauté universitaire sont conviés. Le 16 novembre, de 9 h 30 à 11 h 30, à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins, cette activité donnera la parole à des gens issus de divers milieux, dont celui des affaires, de la santé, du droit, des technologies et des communautés autochtones.
« Tous ces acteurs de la société civile québécoise pourront intervenir et parler directement au représentant du premier ministre en ce qui concerne les priorités que devrait avoir le gouvernement du Canada pour sa présidence du G7. Cette consultation publique marque le lancement d’une grande campagne nationale qui permettra au gouvernement d’entendre l’ensemble de la population canadienne », explique Louis Bélanger, directeur des HEI, qui animera cette rencontre.
« Ce dialogue s’intensifiera tout au long de l’année à venir et enrichira les travaux du G7. Nous sommes reconnaissants envers l’Université Laval pour son chaleureux accueil et pour l’occasion d’échanger des idées avec les participants », indique, de son côté, Peter M. Boehm.
Pour Louis Bélanger, la tenue de cette initiative sur le campus revêt une signification particulière. « Le gouvernement canadien reconnaît le leadership et le dynamisme exercés par l’Université Laval au sein de la société québécoise. Par ailleurs, le fait que les HEI soient un partenaire majeur du gouvernement depuis plusieurs années a certainement joué un rôle dans sa décision de tenir l’événement ici. »
En plus de la consultation publique, Peter M. Boehm échangera avec divers experts ciblés par les HEI. Ces échanges, qui se dérouleront en privé, prendront la forme de tables rondes. Fannie Lafontaine, professeure à la Faculté de droit, dirige un comité dont les travaux portent sur la justice globale et l’égalité des genres. Avec ses collègues, elle discutera du rôle des États dans la lutte contre l’impunité, notamment en matière de crimes sexuels. « Nous insisterons sur l’importance, pour les tribunaux, de s’intéresser de façon plus soutenue à cette question. Comment les pays du G7 peuvent-ils travailler ensemble pour améliorer les réponses des États aux violences sexuelles ? Nous discuterons aussi de comment le Canada peut avoir un meilleur contrôle sur les entreprises canadiennes à l’étranger qui sont associées à des violations des droits de l’homme », exemplifie-t-elle.
Un autre groupe de discussion, mené par le professeur Jean-Frédéric Morin, du Département de science politique, s’intéressera à la politique commerciale progressiste. Il sera question des objectifs de négociation du Canada avec ses partenaires économiques. Une troisième table ronde, animée par Jonathan Paquin, lui aussi professeur au Département de science politique, portera sur le thème de la paix et de la sécurité internationales. Après avoir fait un survol de la situation dans les principales zones de conflits, les spécialistes discuteront du rôle que peut jouer le Canada dans la résolution des tensions.
Pour la rectrice Sophie D’Amours, qui prononcera le mot d’ouverture de la consultation publique, ces discussions avec Peter M. Boehm permettront de faire valoir l’expertise de l’Université sur les thèmes touchant le G7. « Les réponses aux questions complexes auxquelles doivent faire face nos sociétés se trouvent en grande partie dans les connaissances universitaires. En participant à cet événement d’envergure, l’Université Laval est partie prenante des solutions à apporter aux grands enjeux mondiaux. »
Les étudiants au cœur des échanges
Afin de favoriser la participation des étudiants, les HEI ont organisé, le 15 novembre, une rencontre avec Peter M. Boehm. Après une allocution sur l’importance du G7 et la place du Canada dans ce groupe, le sherpa du premier ministre a profité de sa présence au pavillon Alexandre-Vachon pour échanger avec des étudiants de façon informelle. « Monsieur Boehm a un programme très chargé, mais il a gentiment accepté de leur consacrer du temps. Pour les HEI, il est fondamental de mettre en contact les étudiants intéressés par des questions internationales avec des praticiens de haut niveau. Peter M. Boehm est l’un des plus importants diplomates du service extérieur canadien. D’avoir l’occasion de lui poser des questions et de lui faire part de sujets d’intérêt concernant la présidence canadienne du G7, c’est une expérience unique pour les étudiants », souligne Louis Bélanger.
Au cours des prochains mois, l’Université organisera d’autres activités qui porteront sur des thèmes du G7 en collaboration avec les HEI et d’autres acteurs de la communauté universitaire.

Une table ronde, animée par Jean-Frédéric Morin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie politique internationale, portera sur les objectifs de négociation du Canada avec ses partenaires économiques.

Le professeur en science politique Jonathan Paquin et son équipe feront un survol des zones de conflits dans le monde et discuteront du rôle que peut jouer le Canada dans ce contexte.
Photo: Foreign and Commonwealth Office

Fannie Lafontaine, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux, mènera une discussion sur le rôle des États dans la lutte contre l'impunité.

Du 1er janvier au 31 décembre 2018, le Canada assumera la présidence du G7. Il accueillera les dirigeants étrangers au Fairmont Le Manoir Richelieu pour le sommet annuel.
Photo: Werner Bayer
Le G7 en bref
Le G7, ou Groupe des Sept, est un regroupement de sept des économies mondiales les plus avancées, soit l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni. L’Union européenne est représentée au sommet des dirigeants par le Conseil de l’Union européenne et par la Commission européenne. Ce sera la sixième fois que le Canada accueille le sommet, après Muskoka (2010), Kananaskis (2002), Halifax (1995), Toronto (1988) et Ottawa-Montebello (1981).
Le sherpa du premier ministre
Peter M. Boehm est un diplomate qui a occupé plusieurs fonctions, dont celles d’ambassadeur du Canada en Allemagne et de sous-ministre du Développement international. Depuis juillet 2017, il est sous-ministre pour le sommet du G7 et représentant personnel du premier ministre Justin Trudeau.
