
En face de la Maison-Blanche à Washington: Jean-Luc Plourde, Gabriel Lacroix-Dufour, Jean-Philippe Doré, Myriem Aboutaher, Alexandre Ruel-Bourassa, Gabriel Tremblay-Giroux, Gabriel Laflamme et Émilie Carrier.
La délégation de Laval représentait l’Estonie, un petit pays du nord de l’Europe et membre de l’OTAN depuis 2004. «Pendant la Simulation, l’Estonie a forgé des alliances avec ses voisins baltes et polonais, explique Émilie Carrier, présidente d’OTAN Laval. Elle a tenté d’avoir une position coordonnée avec les pays baltes ainsi qu’une approche proaméricaine comme contrepoids à l’influence russe. L’Estonie a notamment proposé un partage des renseignements pour contrer le cyberterrorisme, ainsi que la création d’une réserve énergétique pour l’Europe.»
Vingt-cinq autres délégations universitaires, presque exclusivement américaines, représentaient les autres États membres. Les participants étaient répartis entre cinq comités. L’élargissement de l’OTAN, les relations avec la Russie et la mission de l’OTAN en Afghanistan figuraient parmi les sujets à l’agenda. Les participants ont en plus géré une simulation de crise créée par l’enlèvement de militaires canadiens par des talibans en Afghanistan. «Cette simulation a plus ou moins bien fonctionné, indique Émilie Carrier. La crise n’a pas été réglée comme elle devait l’être. Le Canada, les États-Unis et la Grande-Bretagne l’ont résolue sans l’aide de l’OTAN.»
OTAN Laval a vu le jour l’automne dernier à l’initiative de Philippe Genest, un étudiant inscrit au baccalauréat intégré en études internationales et langues modernes. La préparation à la Simulation de Washington a consisté en une série de réunions d’information. Une fois dans la capitale américaine, les étudiants de Laval ont rencontré le secrétaire aux affaires politiques de l’ambassade d’Estonie. «Durant ce briefing, souligne Émilie Carrier, nous avons surtout parlé de la politique étrangère de l’Estonie. Nous avons posé beaucoup de questions sur les relations de ce pays avec la Russie, les États-Unis et l’Union européenne.»
En 2006, Émilie Carrier était membre de la délégation de Laval qui représentait l’Allemagne à New York lors d’une simulation de l’Organisation des Nations Unies (ONU). «La plus grande différence que je vois entre l’OTAN et l’ONU, dit-elle, est l’obligation, pour la première, d’obtenir le consensus sur toutes les décisions prises en commun. C’est un jeu de diplomatie entre les pays membres. J’ai été surprise par la profondeur des débats. Débats et négociations caractérisent le fonctionnement de l’OTAN, mais il faut trouver des compromis qui plairont à tout le monde.»
Selon Émilie Carrier, l’OTAN, créée en 1949, demeure pertinente malgré la fin de la guerre froide. «Cette alliance, poursuit-elle, demeure assez efficace comme elle l’a prouvé lors de son intervention dans les Balkans dans les années 1990. L’ONU n’avait pas réussi à résoudre le conflit, ses soldats agissant comme observateurs. L’OTAN avait un mandat plus actif et elle a réglé le conflit assez rapidement. Cela dit, l’obligation du consensus peut parfois limiter son action. C’est ce que nous avons remarqué pendant la Simulation.»