Les membres du Conseil universitaire, réunis en séance ordinaire le mardi 5 novembre au pavillon Louis-Jacques-Casault, ont dit oui au projet de création de deux nouveaux programmes par la Faculté des sciences de l’éducation (FSE): une maîtrise recherche en psychoéducation et un doctorat dans la même discipline. Le Comité exécutif fixera la date d’implantation de ces programmes une fois reçues les approbations usuelles du Bureau de coopération interuniversitaire et du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES).
Le doyen de la FSE, Fernand Gervais, a fait la présentation du projet devant le Conseil. Il a précisé que le projet vise à compléter l’offre de formation en psychoéducation à l’Université Laval. «Nous sommes en train de nous positionner en fonction des cycles supérieurs dans cette discipline, explique-t-il. Nous nous sommes d’abord assuré que notre baccalauréat en psychoéducation, implanté en 2010, soit bien sur les rails.»
L’offre actuelle comprend aussi une maîtrise professionnelle avec essai. Celle-ci ne sera plus offerte avec l’implantation de la maîtrise recherche.
Au Québec, les débuts de la psychoéducation remontent aux années 1940. Au fil des décennies, à la suite de réformes gouvernementales et des avancées de la recherche, cette discipline en est venue à traiter des difficultés d’adaptation de tous ordres chez toute personne, famille, groupe ou organisation. Le but poursuivi par la psychoéducation est le rétablissement de l’équilibre, notamment entre une personne vulnérable et son environnement. Les psychoéducateurs exercent leur profession, entre autres, dans les écoles et les centres hospitaliers. Ils font des évaluations psychoéducatives, jouent un rôle de conseil, de supervision ou de formation. Il sont appelés à travailler avec les membres d’une équipe multidisciplinaire ou interdisciplinaire composée de psychiatres, de psychologues, de travailleurs sociaux et autres. En milieu scolaire, les troubles du comportement comprennent notamment les pleurs et l’agressivité, le refus d’obéissance et le repli sur soi.
«Il y a des besoins sociétaux de plus en plus criants autour de cette réalité, soutient Fernand Gervais. J’ai l’impression que la psychoéducation va connaître un essor important.»
Une approche unique
L’approche psychoéducative mise au point au Québec est unique. À l’automne 2017, 800 étudiants étaient inscrits à la maîtrise en psychoéducation dans les six universités québécoises offrant un tel programme. Au niveau du baccalauréat, le programme comptait près de 1600 inscrits. Toujours en 2017, dans le cadre d’une enquête du MEES, 89% des titulaires d’une maîtrise en ce domaine ont répondu être en emploi deux ans après avoir terminé leurs études.
À l’Université, les tâches d’enseignement et d’encadrement entourant les deux futurs programmes reposeront en grande partie sur les épaules des neuf professeurs de psychoéducation du Département des fondements et pratiques en éducation. Leurs collègues seront également appelés à participer à l’enseignement. L’équipe professorale actuelle en psychoéducation collabore activement avec des chercheurs facultaires membres de trois centres de recherche, le Centre de recherche et d'intervention sur l'éducation et la vie au travail, le Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire et le Groupe de recherche et d'intervention psychosociale.
La nouvelle maîtrise pourra accueillir sept ou huit nouvelles inscriptions par an. Ce nombre correspond aux personnes inscrites actuellement à la maîtrise professionnelle avec essai. «Nos prévisions sont prudentes, souligne le doyen. Ce nombre modeste fera en sorte que nous n’aurons pas besoin de ressources supplémentaires, du moins au début. Mais l’effectif étudiant devrait augmenter assez rapidement.»
En s’inscrivant aux deux nouveaux programmes, les étudiants se verront offrir un espace de travail et un accès au réseau et ressources informatiques, ainsi qu’aux logiciels spécialisés nécessaires pour leurs cours et leurs travaux de recherche. Des doctorants pourront se voir confier jusqu’à 360 heures d’enseignement universitaire. «Pour les professeurs, travailler avec des doctorants est une richesse parce que ces derniers font de la recherche de pointe, explique Fernand Gervais. Et des doctorants décuplent les chances, pour un professeur, d’obtenir du financement pour ses travaux de recherche.»
Il sera possible de réaliser la maîtrise ou le doctorat partiellement ou entièrement en ligne. Les activités d’apprentissage seront interactives: forums d’apprentissage, espaces d’échange et de discussion, bilans d’apprentissage. Selon le doyen, la formule en ligne constituera un atout pour l’Université. «Par exemple, dit-il, le système de formation comodale rendra plus fluide l’offre de formation. L’enseignant fait sa présentation en présentiel, il est filmé et l’étudiant, à distance, choisit le mode de diffusion qui lui convient.»