
Les lasers révolutionnaires de Femtum peuvent générer des impulsions ultrabrèves et intenses, dont la durée avoisine le millionième de milliardième de seconde. Photo: Simon Duval.La larve de la mouche soldat noire a de grandes capacités de transformation des résidus organiques. Photo: Justine Richard-Giroux
Les deux étudiants en optique-photonique mènent leur projet de recherche au Centre d'optique, photonique et laser de l'Université Laval. C'est dans cet environnement ultraspécialisé, au sein des équipes de recherche des professeurs Réal Vallée et Martin Bernier, qu'ils ont contribué à mettre au point une série de lasers aux performances inégalées. Ces lasers uniques en leur genre sont parmi les premiers au monde à émettre dans l'infrarouge moyen, une région spectrale difficilement accessible par les systèmes laser conventionnels. En instance de brevet, ces lasers révolutionnaires peuvent générer des impulsions ultrabrèves et intenses, dont la durée avoisine le millionième de milliardième de seconde, à l'intérieur de fibres optiques spécialisées, simples et robustes.
Les lasers de marque Femtum s'adresseront à des entreprises et à des centres de recherche. Les applications envisagées touchent à l'environnement, au médical, à la défense et à la sécurité, ainsi qu'à l'industrie. Ces produits high tech permettront notamment de détecter des polluants atmosphériques, de remplacer les scalpels traditionnels dans les interventions chirurgicales et d'analyser l'haleine.
«Le scalpel laser va révolutionner la pratique chirurgicale, affirme Louis-Rafaël Robichaud. Le scalpel métallique traditionnel crée une importante déchirure du tissu vivant qu'il découpe, ce qui impose des contraintes sur les tissus biologiques environnants. La zone de dommages est donc plus grande que celle qui est opérée. Nos lasers permettent de limiter au minimum ladite zone puisque la coupe des tissus est beaucoup plus précise.»
À l'Université, Simon Duval et Louis-Rafaël Robichaud bénéficient du soutien de SOVAR, une société de valorisation technologique, pour leur stratégie de démarrage et de développement des produits. «Nous croyons fermement que ces technologies laser vont permettre de nouvelles applications innovantes qui vont changer le monde», indique Simon Duval.
Les résidus organiques, en particulier les fruits et les légumes périmés, auraient-ils un avenir du côté de l'alimentation animale, et ce, avec la contribution improbable de larves de la mouche soldat noire? Ce scénario plutôt original, Justine Richard-Giroux y croyait avant même son entrée à l'Université.
«Je terminais une technique en production horticole, raconte-t-elle. Ma passion pour les insectes a commencé à ce moment-là. À mon entrée au baccalauréat en agronomie, je me suis inscrite au profil entrepreneurial. Mon but ultime était de développer une nouvelle façon de valoriser les matières organiques enfouies, soit quelques millions de tonnes de déchets chaque année pour le Québec. Or, les procédés de compostage et de biométhanisation ne permettent pas d'augmenter la valeur de ces matières. Je voulais un procédé simple, rapide et productif, au grand potentiel commercial et offrant un produit ayant une grande valeur nutritive.»
Chez Exuvie, le procédé consiste à récupérer des matières résiduelles organiques, à les transformer et à les donner, comme aliments, à des larves. Ces larves sont nées d'œufs pondus par des mouches élevées en captivité. On inocule ces matières aux larves et on les laisse digérer une dizaine de jours. On les retire ensuite du milieu d'élevage, on les nettoie, on les sèche et on les emballe. Les larves sont alors très concentrées en nutriments: protéines, lipides, vitamines et minéraux. Elles servent ensuite à la fabrication de la moulée destinée à l'alimentation animale, notamment à la volaille et au poisson d'élevage. «La mouche soldat noire a vraiment des capacités exceptionnelles pour transformer les résidus organiques, affirme Justine Richard-Giroux. La matière sèche qui en résulte est composée à environ 45% de protéines.»
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Lors de la remise des bourses Pierre-Péladeau dans les bureaux de Québecor. Dans l'ordre habituel: Pierre-Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor, Justine Richard-Giroux et Louis-Rafaël Robichaud, boursiers de l'Université Laval, Brian Mulroney, président du conseil d'administration de Québecor, Simon Duval, boursier de l'Université Laval, Nury Ardila et Mounia Arkoun, boursières de l'École polytechnique de Montréal, et Érik Péladeau, président et chef de la direction du Groupe Lelys.
Photo: Daniel Auclair