6 mai 2015
Des chercheurs à surveiller
Huit chercheurs prometteurs s'intéressant à divers enjeux tels les maladies pulmonaires, le vieillissement et les conditions de logement des Inuits, se sont vu honorer, le 29 avril, dans le cadre de la 10e Rencontre annuelle IRSC-ULaval
Janice Bailey, professeure au Département des sciences animales et vice-doyenne à la recherche de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation
Les produits chimiques étant omniprésents au quotidien, nombre de personnes s'inquiètent de leurs effets sur la santé. Il a été prouvé que la santé de la mère et celle de l'enfant peuvent être affectées par certains contaminants environnementaux. Mais qu'en est-il du père? Si de plus en plus d'études démontrent que l'environnement maternel influence la destinée de l'ovule, la contribution du père à la santé de ses futurs enfants est beaucoup moins connue. Voilà pourquoi l'équipe de Janice Bailey étudie l'effet de l'exposition à certains contaminants sur l'expression et l'atténuation des gènes des spermatozoïdes. L'objectif: déterminer le fondement moléculaire de la façon dont les contaminants environnementaux perturbent la santé des générations à venir.
Marie-Renée Blanchet, professeure au Département de médecine
L'asthme a fait l'objet d'importantes percées scientifiques dans les dernières années. Des études ont mené à une bonne compréhension du développement de cette maladie pulmonaire ainsi qu'à la production de médicaments anti-inflammatoires. Or, il manque encore plusieurs données sur les processus d'homéostasie et de régulation de l'inflammation dans les poumons. Les recherches de Marie-Renée Blanchet portent sur les phénomènes permettant la saine gestion du processus inflammatoire du poumon. Elle s'intéresse plus particulièrement au CD103 (ou alpha-E intégrine), une molécule qui possèderait des fonctions régulatrices importantes permettant la colocalisation et l'interaction de plusieurs cellules régulatrices inflammatoires.
Bruno Gaillet, professeur au Département de génie chimique
La dystrophie musculaire de Duchenne touche un garçon sur 3 500. Cette maladie est causée par une anomalie du gène codant pour la dystrophine, une protéine indispensable à la contraction des cellules musculaires. Une thérapie cellulaire consiste à utiliser des myoblastes de donneurs sains, à les multiplier in vitro et à les greffer aux patients. Par contre, le patient doit être immunosupprimé et la capacité proliférative des myoblastes est limitée, rendant difficile et coûteuse la culture de masse de ces cellules. Avec son équipe, le professeur Gaillet s'intéresse à une nouvelle classe de cellules souches, générées à partir de cellules différenciées. Ses recherches fourniront des outils et des méthodes qui seront d'une très grande utilité dans le domaine des thérapies cellulaires.
Danielle Laurin, professeure à la Faculté de pharmacie et chercheuse au Centre d'excellence sur le vieillissement de Québec
Au Canada, la tendance est au vieillissement de la population. D'ici 20 ans, une personne sur quatre sera âgée de 65 ans et plus. L'augmentation du nombre de cas de démence représente un défi majeur pour la santé publique. Avec l'avancement en âge, des stresseurs chroniques, comme un emploi exigeant, peuvent contribuer au déclin cognitif. L'épidémiologiste Danielle Laurin cherche à savoir comment les contraintes psychosociales au travail ont un effet sur le cerveau. Contrairement à plusieurs études chez l'aîné qui débute tardivement, la sienne a l'avantage de fournir des données longitudinales à propos de plusieurs expositions chez l'adulte à partir d'un âge moyen plus précoce.
Martin Lévesque, professeur au Département de psychiatrie et de neurosciences
Démystifier les neurones dopaminergiques du cerveau, voilà, en gros, l'objectif d'un ambitieux projet de recherche dirigé par Martin Lévesque, de la Faculté de médecine. Ces travaux visent à comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires régulant leur développement et leur santé. Pour l'instant, on sait très peu comment les neurones dopaminergiques établissent leurs connexions dans le cerveau et quels sont les effets d'une perturbation génétique sur leur développement et leur santé. Les résultats de ce projet de recherche permettront de mieux comprendre et éventuellement de modifier les bases cellulaires et moléculaires du développement du système nerveux. Les chercheurs pourront ainsi saisir les désordres du développement neuronal impliqués dans la pathogenèse de plusieurs maladies neurodégénératives et neuropsychiatriques.
Marie-Christine Ouellet, professeure à l'École de psychologie, chercheuse régulière au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale et chercheuse associée au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval
Au Québec, plusieurs milliers de personnes sont victimes, chaque année, d'un traumatisme craniocérébral. Au moins la moitié d'entre elles souffrent d'une dépression majeure ou d'un trouble anxieux quelques mois ou années après l'accident. L'objectif principal du programme de recherche de Marie-Christine Ouellet est d'obtenir une meilleure compréhension de la dépression à la suite d'un TCC. L'étude, qui est menée auprès de patients hospitalisés au Centre hospitalier universitaire de Québec et au Centre universitaire de santé McGill, a de multiples visées: décrire la nature et l'évolution de la dépression dans les premières années suivant l'accident, déterminer les facteurs de risque psychosociaux liés à la dépression, comprendre les troubles comorbides à la dépression, décrire les traitements utilisés et, enfin, vérifier l'accès approprié à des services pour gérer ce trouble de santé mentale.
Mylène Riva, professeure au Département de médecine sociale et préventive et chercheuse à l'axe Santé des populations et pratiques optimales en santé du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval
Une grande partie des Inuits du Nunavik et du Nunavut vivent dans des habitations surpeuplées. Les problèmes liés à ces mauvaises conditions de logement sont multiples: transmission de maladies infectieuses, troubles respiratoires, stress, etc. Des recherches ont montré que déménager dans une nouvelle maison peut améliorer la santé directement ou indirectement grâce à des processus psychosociaux. À ce jour, aucune étude n'a évalué les effets de l'accès à une nouvelle maison sur la santé et le bien-être des Inuits. Mylène Riva s'intéresse à huit communautés du Nunavik et à six communautés du Nunavut, où de nouveaux logements sociaux seront construits d'ici la fin de l'année 2015. Les résultats de son programme de recherche permettront, notamment, de suggérer des points d'intervention et de faciliter le déploiement de ressources dans l'Arctique canadien.
Bernard Roy, professeur à la Faculté des sciences infirmières et membre du projet Équipes de soins primaires intégrés (ESPI)
C'est bien connu, les systèmes de santé des pays riches doivent relever d'importants défis pour améliorer leur fonctionnement et leur performance. Au Canada, l'idée d'améliorer le réseau de soins de première ligne fait consensus. Ce service, qui permet d'aider un plus grand nombre de patients, nécessite une restructuration afin de répondre aux défis simultanés de l'accessibilité et de l'efficience. Infirmer et anthropologue, Bernard Roy participe à un projet de recherche qui vise à soutenir et à évaluer des sites pilotes. Il s'intéresse particulièrement à la Coopérative de solidarité SABSA, qui offre les services d'une infirmière praticienne dans les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur.
Plus d'information sur la 10e Rencontre annuelle IRSC-ULaval.