
Après sa très bonne saison de compétition, Noémie Fiset voit les Jeux olympiques de 2018 comme un objectif plus accessible.
— Martin Bouchard
« J’ai toujours été très exigeante envers moi-même, tant dans le sport que dans mes études, explique-t-elle. J’étudiais donc beaucoup au cégep et mon côté perfectionniste est présent dans les deux domaines et me pousse à viser l’excellence. Je suis également très disciplinée et organisée dans mes études à cause de mon horaire d’entraînement chargé. J’apprécie l’équilibre que j’arrive à maintenir entre ces deux aspects de ma vie. Je pense que je gère les deux de la même façon, j’aime me donner des objectifs et travailler par étapes pour y arriver. »
La piqûre du patinage, Noémie Fiset l’a eue très tôt. Dès l’âge de cinq ans, elle suivait ses premiers cours de patinage à Sainte-Foy. L’étape suivante, quelques années plus tard, a consisté pour elle à s’inscrire au patinage de vitesse courte piste. Et vers 16 ans, elle se tournait vers la longue piste. Aujourd’hui, ses épreuves de prédilection sont le 500 mètres et le 1 000 mètres. « Mon objectif, dit-elle, est d’être bonne dans les deux distances. »
À l’automne 2015, la nouvelle étudiante à l’Université Laval a fait une entrée remarquée sur le circuit canadien senior, terminant sixième dans cinq compétitions nationales. Un an plus tard, nouvellement membre de l’équipe nationale de développement, elle participait à sa première tournée de Coupes du monde. Au nombre de quatre, ces compétitions automnales se sont déroulées en Chine, au Japon, au Kazakhstan et aux Pays-Bas. En Chine, la patineuse de Québec a remporté la finale du groupe B au 500 mètres.
« En Asie, indique-t-elle, les heures de diffusion à la télé obligeaient les athlètes canadiennes à patiner vers neuf ou dix heures le soir. Pour s’ajuster à ces heures de compétition différentes, mes coéquipières, qui avaient de l’expérience internationale, modifiaient leurs heures d’éveil pour simuler l’effet de courses en fin d’après-midi. Se coucher plus tard et repousser l’heure du lever permettaient d’éviter la baisse d’énergie de fin de journée. » Un autre aspect difficile pour elle a été l’adaptation aux voyages en avion. « C’était la première fois que j’allais en Asie, précise-t-elle, et les longs vols ont contribué à la fatigue que j’ai ressentie. J’ai dû m’habituer à patiner avec une certaine fatigue dans les jambes. »
En saison de compétition, sa semaine typique d’entraînement comprend environ six séances sur glace en longue piste. À cela s’ajoutent quelques heures d’entraînement à basse intensité sur vélo ainsi que de la musculation. Ce dernier aspect est capital pour les sprinters, car une augmentation de la masse musculaire favorise des départs puissants et explosifs.
La visualisation fait aussi partie de sa préparation. « La veille de la course, et quelques minutes avant, je vais aller sur la glace, raconte Noémie Fiset. C’est un peu mon rituel. Je fais le parcours dans ma tête. Je visualise même le temps que j’aimerais faire. » Sur le plan technique, la patineuse se démarque par la qualité de sa glisse dans les parties droites de l’anneau de glace. « Je glisse vraiment bien, dit-elle. Mon coup de patin est fluide. »
Le patinage de vitesse longue piste ? « C’est un beau sport très technique, répond-elle. Il comporte plusieurs aspects différents, dont la vitesse, qui est tellement "le fun". La compétition me passionne. J’aime aussi le fait que mes résultats ne peuvent être déterminés par la chance ou par le hasard. C’est un sport où on est beaucoup centré sur soi et dont les résultats découlent du temps et de l’énergie que l’on met dans sa quête de performance. »
En janvier 2017, à Calgary, Noémie Fiset a terminé cinquième à ses deux courses de 500 mètres lors des Championnats canadiens de distances individuelles. En mars, au terme de sa saison, elle a réalisé ses meilleurs chronos à vie aux 500 et 1 000 mètres, toujours à Calgary, lors de la Coupe Canada 4. Ses temps de 38 secondes 31 centièmes et 1 minute 16 secondes 26 centièmes lui ont permis de monter chaque fois sur la troisième marche du podium. « Je suis très satisfaite de ma saison, affirme-t-elle. Je ne m’attendais pas à finir première du groupe B à ma première Coupe du monde. Les points amassés m’ont permis de monter dans le groupe A. » Pour elle, les Jeux olympiques de 2018 en Corée du Sud représentent désormais un objectif plus réaliste et plus accessible. « Les Jeux constitueront un bon défi pour la prochaine saison, souligne-t-elle. Il me faudra travailler fort pour continuer à avoir une bonne progression ! »