«Nous étions vraiment préparés, soutient le capitaine de l'Équipe de traitement des eaux de l'Université Laval et étudiant en génie des eaux, Samuel Côté-Leclerc. En sept ans de participation, c'était notre préparation la plus poussée, surtout pour l'étape du montage du système de filtration. Nous l'avions répétée plusieurs fois à l'Université. Là-bas, nous avons passé de nombreuses heures à refaire l'opération. Nos deux constructeurs, celui qui devait faire le montage et la démonstration ainsi que son substitut, étaient prêts. Nous avons bouclé l'épreuve en moins de 20 minutes.»
Unique en son genre en Amérique du Nord, cette compétition a pour objectif final de purifier une certaine quantité d'eau souillée afin de la rendre potable à nouveau. La principale contrainte à laquelle font face les équipes concurrentes consiste à se servir de matériaux d'utilité courante vendus en quincaillerie. Dans le scénario de cette année, des ingénieurs sont en vacances sur une île du Pacifique. À la suite d'une tempête tropicale, sans électricité et sans eau potable, ils doivent concevoir et construire, avec les moyens du bord, un système de filtration capable de traiter de l'eau souillée afin de la rendre potable à nouveau.
À Sacramento, l'étape première de l'épreuve consistait, pour chacune des équipes, à préparer de l'eau souillée à l'aide d'ingrédients imposés. Cela s'est fait 24 heures avant la compétition avec deux récipients contenant 17 litres d'eau chacun. On a mélangé ensemble du jus d'ananas, un mélange en poudre de marque Kool-Aid, du yaourt, de l'argile et du terreau d'empotage. Le lendemain, on a à nouveau mélangé le liquide souillé pendant 5 minutes avant le début de l'épreuve.
«Le jus d'ananas permettait de modifier un peu le degré d'acidité de l'eau, explique Samuel Côté-Leclerc. Le yaourt fournissait les bactéries. Mais parce que les bactéries consomment de l'oxygène, il a fallu augmenter le taux d'oxygène dissous dans l'eau. Le terreau a rendu l'eau très chargée en particules, ce qui a facilité son enlèvement. La principale difficulté est venue de l'argile à cause de ses particules très fines. Notre solution a consisté en des boules de coton qui, combinées à une bonne coagulation, ont permis de retirer les particules d'argile s'étant agglomérées.»
Le système de traitement imaginé par les étudiants de l'Université Laval était constitué de couches superposées faites de géotextile, de sable un peu grossier, de sable beaucoup plus fin et de boules de coton. «Notre système a été l'un des plus efficaces et au meilleur coût de fabrication de la compétition, indique l'étudiant. Nous avions des objectifs de coûts, de temps et de qualité d'eau.»
L'Université Laval était le seul établissement universitaire canadien présent à Sacramento. «Nous avons fait rayonner l'Université, dit-il. Nous étions fiers de montrer l'expertise québécoise dans le traitement de l'eau.»
À San Francisco, l'Équipe de traitement des eaux de l'Université Laval prend la pose devant le pont du Golden Gate.