
Vue du Forum romain. Dans la Rome antique, le Forum était la place principale, le centre vivant de la ville. Aux premiers siècles de la chrétienté, Rome était l'un des grands centres de rayonnement chrétien.
La Chaire de leadership en enseignement (CLE) Emmanuel-Bourque et Hervé-Gagné en histoire et littérature du christianisme de l'Antiquité a été lancée le lundi 23 avril au pavillon Félix-Antoine-Savard. L'Œuvre du Grand Séminaire de Québec et d'autres donateurs verseront une somme globale de 65 000$ par an, pendant cinq ans, pour les activités de la Chaire. La Faculté appariera cette somme durant les cinq années. Le titulaire, lui, reste à être nommé.
«La mise sur pied de la CLE permettra de pérenniser un pôle d'excellence dans l'étude du christianisme et de la littérature chrétienne de l'Antiquité à l'Université Laval et assurera également la relève professorale afin de maintenir un enseignement de qualité et un leadership international dans le domaine», a déclaré la rectrice Sophie D'Amours.
Il y a environ 2 000 ans, au tout début de l'ère chrétienne, à la suite de la mort de Jésus de Nazareth, la nouvelle religion n'est pratiquée que par un petit nombre de personnes. Cette religion exalte des vertus telles que la paix, la douceur, l'humilité et la tempérance. Progressivement, le christianisme se détachera du judaïsme, dont il est issu. Trois siècles plus tard, les chrétiens obtiennent la liberté de culte en raison de leur nombre. Ils sont alors disséminés dans les villes du bassin méditerranéen, à l'intérieur de l'empire romain.
La Chaire se penchera, entre autres, sur les textes écrits par des chrétiens durant la période comprise entre le premier et le sixième siècle, soit jusqu'au début du Moyen Âge. «On écrit d'abord pour des raisons de nécessité, explique le professeur Paul-Hubert Poirier, de la FTSR, un expert des langues bibliques. Il fallait conserver le souvenir de la vie et des enseignements de Jésus. Les évangiles seront écrits dans ce but. Il y avait aussi la nécessité d'établir des liens, puis de les entretenir, avec les communautés chrétiennes. Une autre raison consistait à diffuser des argumentaires cohérents sur le fait qu'il est raisonnable de croire aux fondements de la foi chrétienne. Certains textes visent à combattre les hérésies. D'autres relatent la vie des martyrs. Enfin, des écrits ont pour but de rendre plus claire la doctrine chrétienne.»
Cette abondante production littéraire reflétait le dynamisme des communautés chrétiennes. De grands centres de rayonnement chrétien ont vu le jour à cette époque, notamment à Rome, à Antioche et à Alexandrie.
À l'Université Laval, l'histoire du christianisme de l'Antiquité et la littérature des premiers siècles chrétiens représentent un domaine d'excellence, aussi bien en enseignement qu'en recherche. Les cours, offerts en classe, sur le campus et hors campus, attirent chaque année quelques centaines d'étudiants. L'un de ces cours est Christianisme de l'Antiquité et du haut Moyen Âge. Ces activités d'enseignement ont conduit au développement d'une expertise exceptionnelle en langues orientales anciennes. La Faculté offre d'ailleurs un microprogramme en la matière, entièrement à distance, et unique dans la francophonie.
«Les activités de la Chaire s'adresseront aux étudiants de la Faculté, mais également à ceux inscrits dans d'autres programmes, notamment en études anciennes et en histoire, souligne le doyen. La littérature chrétienne ancienne propose des classiques qui ont forgé la culture occidentale. De même qu'on lit encore aujourd'hui Platon et Aristote, de même on lit encore saint Augustin, un philosophe et théologien chrétien né au 4e siècle.»
Et le titulaire? «Naturellement, il donnera sa couleur à la Chaire, répond Gilles Routhier. Il définira son propre programme de recherche. En plus de l'enseignement de base, il pourra développer des cours thématiques.»
Dans son nom, la Chaire rend hommage à deux prêtres du Séminaire de Québec reconnus pour la qualité de leurs travaux de recherche dans le domaine.

Photo : Jean Rodier