
Les défis allaient de la conception d'un jeu vidéo pour aider les enfants souffrant d'un trouble d'acquisition de la coordination au développement d'une application visant à réduire la cyberdépendance chez les jeunes.
— Léa Fortier
«Améliorer la santé et les services sociaux grâce aux outils numériques»: tel était le principal objectif du Hacking Health Québec, qui se tenait du 4 au 6 novembre, au pavillon Alphonse-Desjardins.
Renommé localement «Marathon Innovation Santé», l'événement réunissait en un seul lieu des spécialistes de la santé, des designers et des gestionnaires de projet qui tentaient de relever, en équipes, l'un des défis préalablement soumis par des professionnels de la santé. Au nombre d'une quinzaine, ces défis allaient de la conception d'un jeu vidéo pour aider les enfants souffrant d'un trouble d'acquisition de la coordination (TAC) au développement d'une application visant à réduire la cyberdépendance chez les jeunes, en passant par la conception d'un outil permettant de mesurer ce que les gens doivent manger pour atteindre une santé optimale.
L'événement, qui en était à sa première année, était organisé par le comitéHacking Health Québec, une initiative citoyenne soutenue par plusieurs organisations provenant des communautés technologique, clinique et de gens d'affaires de la région de Québec. «Tous ces experts provenant de différents domaines travaillent habituellement en silo et n'ont pas souvent la chance de partager leurs connaissances et leurs besoins. Ce type d'activité leur en offre l'occasion», explique Lynda Robitaille, coordonnatrice scientifique au Centre de recherche en données massives de l'Université Laval (CRDM-UL) et l'une des deux leaders de Hacking Health Québec. Le second est Alexandro Gaviria, professionnel de recherche au Centre de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS). Soulignons qu'il existe une trentaine de communautés Hacking Health à travers le monde. Animée par des bénévoles, cette organisation sans but lucratif est implantée à Québec depuis environ deux ans.
Ce marathon d'innovation santé n'avait rien d'improvisé. En effet, au cours de quelques rencontres tenues en amont du marathon cet automne, des professionnels de la santé intéressés par le projet ont discuté de leurs besoins pour ensuite proposer leurs défis sur le site Web de l'organisme. Les idées ont germé, des projets ont été esquissés, des équipes se sont formées.
Chercheur clinicien à la Faculté de médecine et urgentologue, Patrick Archambault était au nombre des participants. Il dirigeait deux équipes qui ont développé chacune un prototype de solution technologique. Si le premier outil visait à faciliter la préparation des plans d'intervention pour les équipes disciplinaires en santé, l'autre concernait plutôt la prise de décisions partagées en fin de vie, dans les urgences et aux soins intensifs, entre le patient et son médecin. «Ce sont des applications partiellement développées, qui ont besoin d'être améliorées en matière de design et d'intégration dans le domaine de la santé, précise Patrick Archambault. Même chose sur le plan de la commercialisation. C'est un genre de travail qui s'apparente à un work in progress. On a toujours besoin de bonnes idées!»
Au total, 12 prototypes ont été produits au cours du weekend. Lors de la dernière journée, le grand public était invité à assister gratuitement aux présentations des prototypes ainsi qu'à la remise des prix.
Plus d'information sur l'événement et sur les prix qui ont été remis.
Les projets gagnants du Hacking Health Québec
Meilleure solution – Patients et Meilleure équipe
ABC Santé: Alain Larouche, président, Concerto Groupe Santé, et consultant, Association médicale du Québec
Meilleure solution – Cliniciens et Choix du jury
Radex TDN: Philippe Després, professeur au Département de physique, de génie physique et d'optique, physicien médical, Service de physique médicale et radioprotection, CHU de Québec – Université Laval
Choix du public
Allô Emma: Pierre-Guillaume Laurin, informaticien
Coup de coeur Observatoire santé du Cossette Lab
PIAFS: Daniel Pascot, professeur retraité et associé, Département de systèmes d'information organisationnelle, et acteur du milieu du logiciel libre au Québec
Coup de coeur Kognitions
Ping l'astucieux: Anne-Marie Vincent, chef du programme Développement de l'enfant à l'Institut de réadaptation en déficience physique de Québec
Prix SOVAR et Prix Québec International
DiaBuddy: Philippe Beauchamp-Chalifour et Alexandre Marceau, doctorants en médecine
Prix Entrepreneuriat Laval
Healthy Catch: Carole Leclerc, coordonnatrice, Mon Équilibre UL
Le jury était composé de Marie Audette, vice-rectrice adjointe à la recherche et à la création, Paul Fortier, directeur de Institut Technologies de l'information et Sociétés (ITIS), Stéphane Bergeron, directeur adjoint des services professionnels du CHU de Québec – Université Laval, Pierre Delagrave, président de V7 Média et de l'Observatoire Santé de Cossette Lab, et Rémy Beaumont, investisseur dans le secteur de la santé numérique.