«À vrai dire, nous ne nous attendions pas à ce que l’événement soit si populaire», dit Jean-Marie De Koninck professeur au Département de mathématiques et de statistique et président du Comité de l’Université Laval pour le 400e anniversaire. «Parmi les participants se trouve un noyau d’habitués mordus du français, mais les concurrents changent en fonction des thèmes abordés, explique-t-il. Le grand public participe également en bon nombre aux dictées, de même que les écoles secondaires, et nous en sommes très heureux. C’est d’ailleurs l’idée première des dictées: faire connaître les disciplines à l’étude et les divers départements de l’Université non seulement aux membres de la communauté universitaire, mais aussi aux personnes provenant de l’extérieur du campus.» Il faut dire que les prix offerts sont alléchants, les trois meilleurs participants à chaque dictée recevant respectivement des prix de 100 $, 50 $ et 25 $.
Faire ses gammes
Doctorante en communication publique et titulaire d’une maîtrise en terminologie et traduction, Micheline Bélisle, la jeune soixantaine, a participé à toutes les dictées et figure au palmarès des dix meilleurs participants au classement cumulatif. Elle considère qu’écrire sous la dictée constitue un excellent exercice pour le cerveau. «Quand j’hésite devant un mot, je me fie toujours à ma première idée», dit-elle. Même son de cloche pour Jean Moisan, chargé de cours à l’École de langues, et qui a récolté le meilleur résultat lors de la dictée en anthropologie, tandis qu’il terminait au second rang lors de la dictée en foresterie. «Il faut y aller selon son intuition», assure-t-il. Quant à savoir si la dictée a encore sa place dans le milieu de l’enseignement, on ne saurait en douter, selon Ginette Dubé, enseignante de français au primaire maintenant à la retraite. «Moi, la première chose que je demandais à mes élèves au début du cours, c’était de mettre leur dictionnaire sur leur bureau, explique-t-elle. La dictée est essentielle pour développer la qualité de l’orthographe chez l’élève. On n’aurait pas l’idée de dire à un pianiste de ne plus faire de gammes. C’est la même chose pour la dictée: quand on apprend à écrire, il faut faire ses gammes.»
«Plusieurs estiment qu’il était important pour l’Université Laval, en tant que première université francophone en Amérique, de souligner l’importance du fait français», constate Jean-Marie De Koninck qui souligne que les commentaires sur la difficulté des dictées varient beaucoup selon le niveau de français des participants. «De surcroît, ajoute-t-il, avec les études démontrant que les jeunes possèdent de moins en moins bien notre langue, l’activité arrive à point nommé.»
Les prochaines dictées auront lieu à midi les jeudis 23 octobre (dictée de philanthropie), 6 novembre (sécurité routière), 20 novembre (musique) et 4 décembre (optique photonique). L’inscription est gratuite.