La revue BioScience publiait, le 5 novembre, une lettre signée par 11 258 scientifiques de 153 pays, dont 14 de l'Université Laval, pour réitérer le message que les changements climatiques requièrent des actions immédiates et concrètes, faute de quoi l'avenir de l'humanité est compromis. Le document présente de façon succincte une série de données qui appuient la thèse que les changements climatiques survenus entre 1979 et 2019 coïncident avec un accroissement des différents paramètres liés aux activités humaines générant des gaz à effet de serre.
Les signataires de cet appel sont regroupés au sein de l'Alliance of World Scientists, un groupe indépendant des gouvernements, des entreprises et des organisations non gouvernementales. Ses membres sont des scientifiques de partout dans le monde qui ont à cœur le bien-être de l'humanité et de la planète et qui veulent «dire les choses telles qu'elles sont» pour inciter à l'action. Leur appel contient d'ailleurs un plan en six points qui pourrait servir de guide à ces actions.
«Nous ne voulons pas faire peur ni faire la morale, insiste l'une des signatrices de l'appel, Alison Munson, professeure au Département des sciences du bois et de la forêt et chercheuse au Centre d'étude de la forêt. Les chercheurs qui, comme moi, travaillent directement sur les changements climatiques ont l'obligation morale de mieux communiquer et de communiquer davantage l'état d'urgence dans lequel nous nous trouvons actuellement. Nous ne pouvons pas simplement continuer faire nos recherches dans notre coin du monde, de façon relativement confortable, en pensant que nous allons échapper aux pires conséquences des changements climatiques.»
La professeur Munson estime qu'il y a beaucoup de déni dans les médias au sujet des changements climatiques et que la population peine parfois à départager le vrai du faux. Pour cette raison, la participation des scientifiques au débat public est primordiale.
Est-ce que l'appel lancé dans BioScience peut faire une différence? «Honnêtement, je ne sais pas, répond-elle. Mais il faut que j’essaie. Beaucoup d'acteurs dans les industries fossiles ne veulent pas qu’on en parle, ne veulent pas changer le statu quo. Les politiciens n’écoutent pas beaucoup les jeunes qui, comme ma propre fille, descendent dans la rue pour demander des actions concrètes des gouvernements. Je me sens l'obligation d'appuyer ces jeunes à tout prix.»