
L'Association francophone pour le savoir – Acfas a remis ses prix relatifs à la relève en recherche. Les récipiendaires UL sont Vanessa Dion-Dupont (maîtrise en microbiologie), Jean-Christophe Bérubé (doctorat en sciences cliniques et biomédicales) et Caroline Dallaire-Théroux (maîtrise en neurobiologie).
— Acfas – Hombeline Dumas
Vanessa Dion-Dupont est lauréate du prix Acfas – IRSST – Maîtrise 2016. Elle est inscrite à la maîtrise de recherche en microbiologie, avec spécialisation en bioaérosols et santé des travailleurs. L'IRSST est l'acronyme de l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail. Une dizaine d'étudiants avaient soumis leur candidature à ce prix.
Les recherches de l'étudiante portent sur les bioaérosols présents dans les centres de traitement des eaux usées. Certaines étapes de traitement sont reconnues pour générer d'importantes concentrations de bioaérosols, ces particules chargées en virus et en bactéries. Ils affectent la qualité de l'air des travailleurs, d'autant plus si cet air est captif dans un milieu gardé fermé comme l'est un centre de traitement des eaux usées.
Selon Vanessa Dion-Dupont, il subsiste un risque certain d'atteinte à la santé de ces travailleurs pour deux raisons. «D'abord, dit-elle, les connaissances relatives à la composition des bioaérosols comportent d'importantes lacunes. Ensuite, on ne connaît pas avec exactitude le niveau réel d'exposition des travailleurs à ces particules.» L'objectif de son projet est de combler les lacunes de nos connaissances sur les bioaérosols présents dans ce milieu, pour ensuite établir des seuils d'exposition qui protégeront davantage les travailleurs.
L'étudiante précise avoir choisi la microbiologie pour son côté très intéressant et multidisciplinaire. «Je suis fascinée, souligne-t-elle, par le pouvoir que de si petits organismes ont sur nos vies.» Ce qui la motive, la stimule le plus? «Être une actrice de changement.»
Jean-Christophe Bérubé et Caroline Dallaire-Théroux ont chacun remporté l'un des prix du Concours de vulgarisation de la recherche. Ces prix sont parrainés par le Secrétariat à la politique linguistique du Québec. Une trentaine d'étudiants étaient sur les rangs. Dans son texte, Jean-Christophe Bérubé, inscrit au doctorat en sciences cliniques et biomédicales, a présenté ses travaux de recherche. «J'ai voulu expliquer comment on peut tenter de déceler les fondements de l'asthme en étudiant notre code génétique, indique-t-il. L'asthme est une maladie respiratoire très fréquente qui peut, entre autres, s'expliquer par des prédispositions génétiques transmises par nos parents. Plus précisément, j'essaie de voir comment certaines variations dans notre code peuvent dérégler le fonctionnement normal de nos poumons et ainsi augmenter les chances de développer l'asthme.»
L'étudiant est lui-même aux prises avec l'asthme. S'il a choisi ce domaine d'études, c'est parce qu'il lui permettait de faire de la recherche dans des domaines qui le passionnent, soit la génétique et les maladies respiratoires. Dans le texte qui lui a valu un prix de l'Acfas, Jean-Christophe Bérubé écrit: «Sans répit, nos poumons s'emplissent d'air, le filtrent et effectuent les échanges gazeux nous maintenant en vie. On conçoit immédiatement leur importance. Ce qui peut paraître moins évident, par contre, c'est l'impact majeur de l'hérédité sur leur fonctionnement.»
Son objectif ultime consisterait à décrocher un poste de professeur dans une université. «J'ai notamment une affection particulière pour l'enseignement, soutient-il, alors j'aimerais pouvoir jumeler enseignement et recherche.» Comme chercheur, il est fasciné par la possibilité de toujours pousser plus loin l'état des connaissances. «Pour tenter de résoudre les nouveaux problèmes auxquels on fait face, poursuit-il, il faut souvent faire preuve d'audace et de créativité. Cela est très stimulant.»
«Alzheimer. Un mot qui inquiète, qui effraie. Nous connaissons tous une personne, de près ou de loin, qui est atteinte de cette maladie dégénérative aux conséquences dévastatrices.»
C'est ainsi que débute le texte qui a valu à Caroline Dallaire-Théroux l'un des prix du Concours de vulgarisation de la recherche de l'Acfas. Elle est inscrite à la maîtrise en neurobiologie. Dans son texte, elle présente ses travaux de recherche sur le repérage radiologique précoce de la maladie d'Alzheimer, la cause de démence la plus fréquente. Selon elle, comme il est difficile pour le médecin de détecter les premiers signes cliniques de la maladie en question, de nouvelles techniques d'investigation doivent être instaurées. D'où son intérêt pour la neuro-imagerie.
«Différentes études, affirme-t-elle, ont permis de démontrer la capacité de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) à détecter les dépôts anormaux de protéines dans le cerveau, qui caractérisent la maladie d'Alzheimer, ainsi que les lésions variées au niveau des vaisseaux sanguins.» Selon elle, l'IRM permet de visualiser, à l'intérieur de la boîte crânienne, les changements cérébraux associés à cette maladie et à ses nombreuses comorbidités. Cela se fait de manière non invasive et tout à fait sécuritaire, avec une précision remarquable, assurant ainsi un traitement précoce et un meilleur suivi médical.
La plus grande ambition de Caroline Dallaire-Théroux serait de devenir clinicienne-chercheuse en neuro-imagerie. «La réalisation de ce rêve va bien sûr demander beaucoup de travail, admet-elle, mais je suis prête à y mettre les efforts nécessaires. Ce n'est pas très difficile lorsqu'on aime ce que l'on fait!» Et que pense-t-elle de la démarche du chercheur? «C'est l'ensemble du processus, répond-elle. J'aime notamment pouvoir lire sur un sujet qui me passionne et tenter de répondre à des questions que je me pose. Mais avant tout, j'aime avoir la chance de contribuer au développement et à l'amélioration de la médecine et des soins de santé.»

Dans les centres de traitement des eaux usées, certaines opérations génèrent d'importantes concentrations de particules chargées en virus et en bactéries.

L'asthme peut, entre autres, s'expliquer par des prédispositions génétiques transmises par nos parents.

Les premiers signes cliniques de la maladie d'Alzheimer sont difficilement détectables pour le médecin.