«Les partenariats avec les entreprises, ça fait partie de l'ADN du Centre d'optique, photonique et laser (COPL)», lance Daniel Côté, professeur à la Faculté des sciences et de génie et directeur adjoint du COPL. À l'occasion du 35e anniversaire du centre, il a animé une table ronde regroupant des chercheurs universitaires, dont le professeur Simon Thibault du COPL, et des représentants d'industries partenaires, le 4 novembre.
Au fil des années, le centre a créé un écosystème basé sur la collaboration entre la recherche, l'enseignement et l'industrie. Le professeur Côté qualifie ces partenariats de «gagnant-gagnant». «Les compagnies n'aiment pas le risque, mais en recherche, ça fait partie de notre réalité. Notre rôle est donc de leur enlever ce risque. Même si le projet ne fonctionne pas, il demeure une occasion d'apprentissage et de formation pour nos étudiantes et étudiants», explique-t-il.
Entre 2020 et 2023, le COPL a obtenu une centaine de subventions partenariales et collaboré avec une cinquantaine d'entreprises aux domaines d'application variés, notamment en santé et en environnement. «Le COPL contribue ainsi à déployer des technologies dans le monde», souligne Daniel Côté.
Outre les partenariats, le COPL contribue à l'innovation à travers l'entrepreneuriat. Dans les quinze dernières années, une vingtaine de jeunes pousses en ont émergé. «La solution pour déployer des technologies issues des universités pour qu'elles changent le monde, c'est la commercialisation, soutient le directeur adjoint. C'est important de démystifier la partie entrepreneuriale de la recherche et de la valoriser.»
Daniel Côté ajoute que le COPL a réussi à créer un environnement propice à la culture entrepreneuriale. Il mentionne des exemples de succès comme Laserax, une entreprise reconnue dans la fabrication de machines et de systèmes de laser industriel, et Femtum, qui offre la première génération de technologies laser à fibre optique dans l'infrarouge moyen. «Ça donne le goût à la relève, ça l'inspire.» Ces jeunes pousses, une fois lancées, ont souvent tendance à se tourner vers le COPL pour créer des partenariats.
Des avantages croisés
Durant la table ronde, les panélistes ont soulevé que la collaboration entre l'Université et l'industrie n'est pas de la sous-traitance, mais bien un partenariat où la progression des idées se fait conjointement.
Les panélistes ont discuté des nombreux avantages liés aux partenariats. Selon les chercheurs universitaires, c'est motivant de savoir que leurs avancées vont servir la société, qu'elles vont combler un besoin réel dans la société. La connexion avec l'industrie et ses besoins est aussi enrichissante pour la communauté de recherche, qui découvre une culture différente des laboratoires.
Pour les panélistes du secteur industriel, la possibilité de tester des projets en amont du développement est un avantage considérable. L'expertise qu'offrent les universitaires, en plus des infrastructures, permet aux petites et grandes entreprises d'élargir leur horizon technologique. Elles peuvent aussi recruter parmi les talents formés à l'Université Laval sur des projets qui les rejoignent.
Pour un partenariat réussi, les panélistes s'accordent pour dire que la communication est la clé, tant pour les attentes et les objectifs que pour les délais de réalisation. Le facteur humain ne doit pas être négligé, car c'est important de bâtir un lien de confiance entre les partenaires.
Le COPL est à la fois un centre de recherche de l'Université Laval et un regroupement stratégique provincial comptant huit établissements universitaires et deux collèges au Québec.