15 octobre 2024
Un Climathon Afrique-Québec mettra à profit l’intelligence collective en sécurité alimentaire
Le projet réunit des étudiantes et étudiants du Québec et de l’Afrique qui proposeront des solutions innovantes pour renforcer la résilience alimentaire face aux défis climatiques
Le projet Climathon Afrique-Québec a été lancé le 15 octobre dans le cadre du chantier L'ambition climatique. Une quinzaine d'étudiantes et d'étudiants du Chantier d'avenir en sécurité alimentaire de l'Université Laval et une vingtaine venant d'universités africaines participeront au projet, qui culminera par une compétition en mars 2025.
Sous le thème «Résilience alimentaire et changement climatique: coconstruire des solutions locales et globales», l'événement permet de renforcer les compétences transversales des personnes participantes, en plus de promouvoir la coopération internationale. «C'est un enjeu qui n'a pas de frontières. Pour être créatif et innovant, c'est important d'être en mode solution, d'enrichir nos perspectives et de s'inspirer les uns les autres», souligne Eli Sawadogo, instigateur du projet et responsable du Chantier d'avenir en sécurité alimentaire.
«La transition vers des systèmes alimentaires durables, la gestion efficace des ressources naturelles et la résilience face aux changements climatiques ne peuvent plus être des idées que l'on remet à plus tard, elles sont urgentes, soutient Denis Roy, doyen de la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation. À travers ce Climathon, nous voulons incarner cette prise de conscience et soutenir la jeunesse, moteur de changement, dans sa volonté d'agir, d'innover et d'apporter des transformations profondes.»
Un projet étalé dans le temps
Un volet de collecte de données se déroulera de la mi-octobre à la fin novembre. «Les étudiantes et étudiants participants devront récolter des informations dans leurs villes respectives en lien avec l'enjeu de la résilience alimentaire et climatique», résume Eli Sawadogo. Par exemple, ils pourront noter les aspects socioéconomiques et environnementaux, les principaux défis climatiques et les solutions déjà en place.
Pour préparer les participantes et participants au Climathon, une série de webinaires est prévue. Un premier aura lieu à la mi-décembre pour les outiller en matière de résilience et favoriser la réflexion. Un deuxième, à la mi-janvier, les initiera aux bases de la planification et à la préparation de modèles d'affaires. «Nous souhaitons que les personnes participantes soient capables de concrétiser leurs solutions sous forme d'entreprises ou d'associations», précise Eli Sawadogo. À la mi-février, un dernier webinaire leur montrera comment bien présenter leurs solutions devant un jury afin de se démarquer pour remporter des prix.
Le projet culminera par le Climathon, durant la semaine de lecture, du 3 au 7 mars 2025. Des équipes formées d'étudiantes et d'étudiants des différentes universités auront deux jours pour élaborer et présenter des solutions concrètes devant un jury diversifié. Les équipes seront accompagnées par des experts afin de valoriser leur potentiel. Des visites des installations sur le campus et ailleurs dans la ville, ainsi que des conférences agrémenteront la semaine.
Un nouveau modèle de collaboration
Ce projet d'envergure n'aurait pas pu voir le jour sans le financement du chantier L'ambition climatique, rappelle Eli Sawadogo. «Nous n'aurions pas été en mesure d'organiser tout ça, de permettre aux personnes d'être sur place et de réfléchir ensemble. Ça nous permet de régler le problème, un pas à la fois.» Eli Sawadogo espère que plusieurs autres éditions suivront celle-ci dans les prochaines années.
«Le chantier L'ambition climatique est responsable d'instaurer un nouveau modèle de collaboration et de partage d'expertises pour faciliter le transfert des pratiques en développement durable vers le milieu. Le Climathon s'inscrit pleinement dans ces objectifs», affirme François Gélineau, vice-recteur aux affaires internationales et au développement durable.
Piloté par la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval, le projet compte plusieurs partenaires. «Nous avons le soutien de l'Institut Agro Montpellier, de l'Université de Lausanne, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, de l'Institut de la Francophonie pour le développement durable, de Climate-KIC, de LOJIQ – Les Offices jeunesse internationaux du Québec et de 10 universités africaines d'où viennent les étudiantes et étudiants participants», énumère Eli Sawadogo, mettant l'accent sur la participation importante de la francophonie dans cet enjeu mondial.