27 septembre 2024
Les bons usages et conseils pour tirer le meilleur de l’intelligence artificielle
La Journée de l’IA, tenue au Département d’information et de communication, a apporté des éclairages sur l'utilisation de cette technologie par les étudiantes et les étudiants
Les résultats d'un rapport sur les usages et perceptions de l'intelligence artificielle (IA) auprès de 118 personnes au baccalauréat en communication publique ont mis en relief l'importance d'utiliser cette technologie à bon escient. C'est l'un des constats soulevés à la toute première Journée de l'IA, organisée par le Laboratoire de recherche en communication publique et intelligence artificielle (C-IA), le 26 septembre.
Cet événement, qui rassemblait des membres de la communauté étudiante et professorale, comptait notamment une présentation sur les bons usages de l'IA par les étudiantes et étudiants, des conseils pratiques et les balises éthiques.
«L'IA offre de nombreuses possibilités pour améliorer l'apprentissage et la productivité», souligne Jordan Proust, chargé d'enseignement et membre du Laboratoire C-IA, qui présentait ces recommandations. L'utilisation de l'IA pour trouver des informations ou des études fait partie des usages communs, ajoute-t-il. «L'IA est devenue un véritable moteur de recherche!»
Le sondage mené auprès des membres étudiants démontre cette tendance, avec 92% des personnes répondantes qui utilisent l'IA pour de la recherche d'informations. L'IA peut aussi servir à effectuer des tâches répétitives, comme transcrire des notes, illustre Jordan Proust. Elle peut produire des résumés ou synthétiser des textes ou même des conférences. L'IA sert également dans l'écriture, notamment pour générer des idées ou les reformuler.
Le chargé d'enseignement insiste aussi sur l'utilité de l'IA dans la préparation aux examens. «C'est un élément souvent oublié des étudiantes et des étudiants, mais l'IA peut proposer des questionnaires à partir de notes. On peut lui demander des scénarios d'examens.». L'IA s'adapte aux besoins de celles et ceux qui l'utilisent en fonction de leur niveau d'exigence. La préparation peut donc être différente d'une personne à l'autre.
Parmi les personnes sondées pour le rapport, 88% utilisaient l'IA dans leurs études et 43% déclaraient ne jamais utiliser l'IA pour rédiger des travaux.
Pour tirer le meilleur de l'IA, Jordan Proust donne quelques conseils, à commencer par la vérification systématique de la fiabilité des sources et des contenus suggérés par l'IA. «Ne faites jamais totalement confiance à l'IA, faites confiance à l'humain, faites-vous confiance», soutient-il. Le rapport a sondé le niveau de confiance des personnes répondantes à l'égard des contenus générés par l'IA et 77% d'entre elles indiquaient avoir un niveau modéré à élevé. Pour la vérification, 33% disaient toujours vérifier les contenus et 6% déclaraient ne jamais vérifier les contenus générés par l'IA. Jordan Proust recommande aussi de ne jamais faire un copier-coller du contenu généré par l'IA.
— Jordan Proust, chargé d'enseignement et membre du Laboratoire C-IA
Implications éthiques de l'utilisation de l'IA
Jordan Proust souligne que les étudiants doivent être conscients des implications éthiques de l'utilisation de l'IA. Il aborde trois cas de figure retrouvés dans les cours.
Il peut y avoir une interdiction d'utiliser l'IA. «Le Règlement disciplinaire à l'intention des personnes étudiantes de l'Université Laval dit qu'elles ne sont pas autorisées à avoir une aide dans le cadre d'une évaluation. L'IA étant une aide, vous êtes soumis à ce règlement, donc vous pouvez être sanctionné», rappelle Jordan Proust. Le sondage a montré que 27% des personnes répondantes utilisaient l'IA régulièrement lorsqu'elles n'étaient pas autorisées, 22% indiquaient l'utiliser de temps en temps et 40% disaient ne jamais l'utiliser.
Le deuxième cas est l'utilisation permise avec mention et référencement. «L'IA peut alors être utilisée sous certaines conditions. Il faut systématiquement mentionner quelle partie du travail a été réalisée avec l'aide de l'IA», explique Jordan Proust. Il peut y avoir une sanction si l'IA est utilisée sans mention ou si l'usage est mal référencé. «C'est à l'étudiant de se renseigner sur la manière de présenter l'IA dans les travaux.»
Il peut également y avoir une utilisation de l'IA conformément aux consignes de chaque évaluation. «Ici, il faut vérifier auprès de la professeure ou du professeur si le travail en question permet son usage ou non», précise-t-il. Selon la réponse, le premier ou le deuxième cas de figure s'applique.
Pour détecter l'utilisation de l'IA dans les travaux, Colette Brin, directrice des programmes de 2e et 3e cycles au Département d'information et de communication, mentionne que «l'humain est utilisé et non l'IA». «Si on a des doutes, on se permet de rencontrer la personne étudiante et de lui parler de son travail. Si elle ne l'a pas utilisée, mais qu'on la soupçonne, elle pourra alors expliquer ce qu'elle a fait. Si elle l'a utilisée, c'est mieux d'avouer la faute, car les sanctions sont moins lourdes.»
L'ensemble des données du rapport sur les usages et les perceptions de l'IA seront publiées en décembre avec une mise en relation des différentes variables, comme les résultats aux évaluations.
La Journée de l'IA sera de retour l'an prochain et pour les années à venir afin d'analyser cet enjeu dans le temps.