À l’Université, quelque 15 000 étudiantes et étudiants inscrits à la maîtrise ou au doctorat sont représentés par l’AELIES, l’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures. Le quart de ces personnes proviennent de l’international. On estime par ailleurs que le tiers sont des parents. En 2024-2025, le travail du comité exécutif de l’AELIES tournera autour de trois principaux axes d’intervention. Le premier concerne la précarité financière.
«La question des finances personnelles se pose toujours pour une étudiante ou un étudiant universitaire, explique le président de l’AELIES, Steeve Jérômet Mayoulou. Si certains ont assez de moyens, d’autres vivent de façon vulnérable. Ces derniers sont nombreux. À cet égard, notre comité directeur pour l’année 2024-2025 prend trois engagements. Premièrement, poursuivre la mise en place du projet Frigo-Partage. Deuxièmement, poursuivre les travaux sur le projet de logements abordables UTILE en s’appuyant sur l’expertise du précédent comité exécutif de l’AELIES. Troisièmement, collaborer avec l’Union des étudiants du Québec afin d’obtenir des financements universitaires en réponse, notamment, à l’inflation croissante.»
Lancé en 2024, le projet de frigos-partage s’adresse aux étudiantes et aux étudiants vivant de l’insécurité alimentaire. Il donne accès à des ressources alimentaires d’appoint, en particulier à celles et ceux qui ne peuvent se permettre trois repas par jour. Cette initiative étudiante est portée par l’AELIES et par la CADEUL, la grande association représentant les étudiantes et étudiants du 1er cycle. Elle vise à sauver de la poubelle les surplus des installations alimentaires du campus, entre autres des aliments préparés pour les repas ainsi que des fruits, légumes et produits laitiers encore frais, en les redistribuant à travers un réseau de frigos situés dans des lieux stratégiques. Actuellement, trois résidences étudiantes ainsi que deux pavillons accueillent de telles installations.
«Je dis toujours que l’AELIES doit continuer ses collaborations avec la CADEUL, souligne le président. Nous sommes des frères qui évoluent à des niveaux différents. Pourquoi ne pas travailler main dans la main durant ce mandat pour faire avancer nos projets? Nous allons militer pour la poursuite de la mise en place du frigo-partage.»
Un impact direct sur la santé mentale
La précarité financière a un impact direct sur la santé mentale des étudiantes et étudiants concernés. En réponse à ce défi, le comité exécutif de l’AELIES, durant son mandat, se fixe pour objectif de communiquer sur l’importance d’une hygiène de vie saine et de la conciliation travail-études. Le comité mettra en place des moyens, des ateliers et des conférences, visant à sensibiliser les étudiantes et étudiants à la gestion du stress et à la pression des études.
«Malheureusement, ce sont des questions fondamentales de notre quotidien qui arrivent au cours de notre parcours universitaire, indique Steeve Jérômet Mayoulou. Souvent, on est stressé, dépressif et on ne s’en rend pas compte. Mais si on est sensibilisé, on saura prendre des mesures qui pourront nous aider. Si on reconnaît les symptômes tout de suite, on pourra être référé aux bonnes personnes. Le mot clé sera anticiper. La formule que nous explorons présentement est la sensibilisation par voie d’ateliers et de conférences.»
Équité, diversité et inclusion
L’AELIES partage les valeurs d’équité, de diversité et d’inclusion promues par la direction de l’Université Laval. Dans cet esprit, l’Association prévoit organiser une semaine culturelle qui mettra en valeur ces principes. Plusieurs activités pourraient être au programme, comme une exposition présentant des vêtements, des plats traditionnels et des objets d’art propres aux cultures de l’ensemble des membres de l'AELIES, autant immigrants que Québécois. Même les coiffures. «Tout ça est de la culture, soutient le président. L’idée est de montrer que dans cette diversité on est riche, on peut partager quelque chose ensemble, on est complémentaire, on permet le rayonnement de notre université.»
L’Association mûrit actuellement une réflexion en vue de l’organisation d’un colloque international à Québec sur les thèmes de l’internationalisation des universités et de la migration du capital humain en contexte de mondialisation et d’innovation scientifique. La réflexion se fait avec la collaboration du Vice-rectorat aux affaires internationales et au développement durable. «Ce colloque, dit-il, fera appel à des intervenants du monde. Ce serait notre plus grande innovation pour ce mandat.»
Le comité exécutif de l’AELIES envisage également la rédaction d’un mémoire portant sur la communauté LGBTQ2IA+ de l’Université Laval. Il travaillera aussi sur la finalisation du projet de la halte-garderie aménagée au pavillon Alphonse-Marie-Parent et fonctionnelle depuis quelques mois. Ce projet, destiné aux étudiantes et étudiants inscrits aux cycles supérieurs, a été rendu possible grâce à l’AELIES et l’Association des parents-étudiants de l'Université Laval. L’objectif de la halte-garderie est de favoriser la conciliation de la vie familiale et des études pour les parents-étudiants. La capacité d’accueil est d’un maximum de 24 enfants à la fois et il existe plusieurs plages horaires selon les besoins.
«Lorsqu'on a des enfants, ce n’est pas toujours facile de concilier vie parentale et études, explique Steeve Jérômet Mayoulou. Mais quand on a accès à une garderie à l’horaire flexible et à des prix concurrentiels, c’est un grand plus.»