Le projet pilote Mon laboratoire écoresponsable a été lancé en juin 2024 dans le cadre du chantier L'ambition climatique, rattaché au Plan institutionnel 2023-2028. Durant 4 semaines, 5 laboratoires du Département de chimie et 3 de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) ont récupéré 23,4 kg de matières résiduelles, soit 30 à 42% des déchets de laboratoire.
«C'est une bonne proportion pour un premier essai, lance Pascale Desjardins, coordonnatrice du projet. Au fur et à mesure, les participants se sont habitués aux nouvelles pratiques. Nous pensons que le pourcentage va continuer de s'améliorer avec la sensibilisation et les changements d'habitudes.»
Au début de l'initiative, le comité du projet pilote a d'ailleurs mené une campagne de sensibilisation auprès des usagers des laboratoires participants. «On veut que ça devienne un automatisme, un geste naturel», ajoute Thierry Lefèvre, professionnel de recherche au Département de chimie et affilié au Centre de recherche sur les matériaux avancés (CERMA) l'Université Laval, qui participe activement à l'initiative.
Recycler, revaloriser, composter
Le projet pilote a ciblé des plastiques qui n'étaient pas recyclés habituellement. «On retrouve beaucoup de contenants de produits chimiques, des boîtes et des embouts de pipette, des seringues, des filtres. Ce sont beaucoup de consommables qui sont jetés», souligne Thierry Lefèvre. Certains plastiques contaminés par des produits chimiques ne peuvent être récupérés. Pour les autres, le recyclage se fait avec l'aide de la Société VIA, le centre de tri à Québec qui gère les matières résiduelles domestiques.
En plus du plastique, le projet pilote valorise les gants de laboratoire grâce à un partenariat avec l'entreprise québécoise Go Zero. Le comité a aussi inclus le papier brun dans son initiative. Auparavant mis à la poubelle, il fait maintenant son chemin avec le reste du compost de l'Université Laval.
À la suite de la phase pilote, le comité a réalisé un sondage de rétroaction. «Nous avons eu beaucoup de retours positifs. Les participants étaient enthousiastes face au projet et il y avait une bonne acceptabilité des mesures, rapporte Pascale Desjardins. Nous avons aussi reçu des recommandations pour optimiser le procédé, notamment en changeant la couleur des bacs selon le type de matière récupéré.»
Le financement octroyé par le chantier L'ambition climatique a été décisif pour ficeler ces partenariats et mener à terme le projet pilote. Il a permis au comité d'ajouter Pascale Desjardins comme consultante externe pour coordonner le tout. «Sans elle, nous n'aurions pas atteint notre objectif aussi vite. Ça a grandement accéléré les choses», soutient Thierry Lefèvre, mentionnant également l'apport du Bureau de la responsabilité sociale et environnementale de l'Université Laval dans la réussite du projet.
Tous les membres du comité participent à temps partiel, avec une portion de bénévolat. «Si on avait une ressource à temps plein, imaginez ce qu'on pourrait faire!», ajoute le professionnel de recherche. Le comité a d'ailleurs déposé une autre demande de financement au chantier pour poursuivre le projet et l'étendre à plus de laboratoires.
Pour les prochaines phases, le comité souhaite ajouter d'autres mesures progressivement. «Jusqu'à maintenant, nous nous sommes concentrés sur le recyclage et la valorisation des déchets, mais il y a d'autres pratiques en lien avec l'énergie. On peut penser à fermer les appareils inutilisés ou à modifier la température des congélateurs», illustre Pascale Desjardins.
Les laboratoires qui souhaitent rejoindre l'initiative Mon laboratoire écoresponsable peuvent communiquer avec le comité à l'adresse monlaboecoresponsable@ulaval.ca pour plus d'informations. Le projet a été initié par Thierry Lefevre et Annick Dion-Fortier, qui était alors professionnelle de recherche à la plateforme métabolomique de l'INAF. Aux côtés de Pascale Desjardins à la coordination du projet se trouvent désormais Mariane Fradet, coordonnatrice d'activités au Bureau de la responsabilité sociale et environnementale, et Jean-Christophe Séguin, professionnel de recherche au Département de chimie.