Des soins du visage personnalisés et adaptés à la peau, un biocapteur pour aider les cliniciens à diagnostiquer des maladies plus efficacement, un véhicule intelligent pour faciliter le travail des agriculteurs, des produits de santé buccodentaire pour les animaux de compagnie: ne voilà que quelques-uns des projets d'affaires nés à l'Université Laval. Ces entreprises, qui reposent sur des assises scientifiques, visent à changer le monde, chacune à leur façon.
C'est pour encourager davantage d'étudiants et de chercheurs à se lancer dans l'entrepreneuriat qu'Entrepreneuriat ULaval et des partenaires ont procédé au lancement de la Campagne de promotion de l'entrepreneuriat scientifique, le 17 mai, à La Centrale – Espace entrepreneurial. «Notre objectif est d'éveiller les vocations entrepreneuriales chez les scientifiques. On veut renforcer la culture entrepreneuriale et d'innovation à travers le campus pour qu'elle fasse partie de l'ADN de la communauté scientifique», explique Simon Chouinard, directeur général d'Entrepreneuriat ULaval.
La campagne, soutenue par le chantier Les savoirs, les sciences et la société du Plan institutionnel ULaval 2023-2028, prendra différentes formes au cours des prochains mois. L'équipe effectuera une tournée des facultés, départements et centres de recherche. En plus de participer aux événements de conférences et de réseautage incontournables comme les Rendez-vous des cycles supérieurs et les Journées carrière, elle collaborera à des épisodes de baladodiffusion. D'autres initiatives, comme une campagne d'affichage et des capsules vidéos, s'ajouteront à cette tournée du campus. Le tout avec la collaboration d'entrepreneurs et d'étudiants ambassadeurs.
Ces rencontres permettront de présenter l'entrepreneuriat comme option de carrière aux étudiants des cycles supérieurs et de promouvoir les programmes de soutien qui leur sont offerts. «Plusieurs diplômés aspirent à des carrières de professeur, en centre de recherche ou encore pour des organismes publics. Avec l'entrepreneuriat, on ajoute une case dans la liste des choix. Pour celui qui choisit d'emprunter cette voie, il existe plusieurs acteurs pour l'accueillir et l'aider à cheminer», affirme Simon Chouinard.
Le directeur général d'Entrepreneuriat ULaval rappelle que le personnel enseignant a lui aussi un rôle à jouer dans le parcours de ces futurs entrepreneurs. «Par leur posture et leur ouverture, les professeurs peuvent faciliter la démarche des étudiants qu'ils supervisent et avoir un impact dans leur projet d'entreprise.»
Faire le kilomètre supplémentaire
Où se situe l'Université Laval dans l'écosystème de l'entrepreneuriat scientifique au Québec? Pour répondre à cette question, Simon Chouinard cite une étude réalisée en 2023 par Sophie Veilleux, professeure au Département de management, et Étienne St-Jean, de l'Université du Québec à Trois-Rivières. «Ce rapport recense 197 entreprises scientifiques au Québec. Pour ce qui est de l'implication des universités dans la création de ces entreprises, l'Université Laval est au premier rang avec 40 mentions. C'est une statistique intéressante, mais on peut en faire encore plus. Il reste beaucoup de travail à faire pour inspirer les étudiants et encourager les professeurs à favoriser l'entrepreneuriat au sein de la communauté scientifique.»
Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du lancement de la campagne, Marco St-Pierre, vice-président innovation et technologies chez Creaform, a donné un exemple concret d'innovation issue de travaux de recherche en présentant un prototype de technologies 3D créé il y a 20 ans dans les laboratoires de l'Université Laval. «Aujourd'hui, cette technologie donne de l'emploi à plus de 750 personnes dans le monde. L'entrepreneuriat scientifique, c'est de la création de valeur à l'état pur», a-t-il souligné.
Dans son allocution, Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l'innovation, a rappelé l'importance pour les universités de mettre en place des mesures pour aider les chercheurs qui veulent fonder une entreprise: «En tant qu'institution transformatrice, nous devons favoriser le passage de la découverte à l'activation des connaissances et des savoirs tout en jouant un rôle clé dans le développement d'une culture entrepreneuriale.»
Innovateur en chef du Québec et directeur général du Conseil de l'innovation du Québec, Luc Sirois avait un message aux étudiants-entrepreneurs, nombreux dans la salle: «À l'époque de mes études, on ne connaissait absolument rien de l'entrepreneuriat scientifique. Vous devez savoir à quel point vous êtes chanceux d'avoir l'appui de votre institution et les ressources pour mener de grands projets.»