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«Au retour des vacances des Fêtes, il faut se mettre en action sérieusement.» Voilà la recommandation d'André Raymond, directeur du Service du développement professionnel (SDP) de l'Université Laval, au sujet de la recherche d'un stage universitaire. «En raison de la rareté de la main-d'œuvre, les employeurs ont tendance à les afficher plus tôt», dit celui dont l'équipe gère quelque 2000 stages par an.
Alors que la ronde des journées carrière s'amorce dans les différentes facultés sur le campus, il explique comment bien se préparer, tout en gardant en tête que «le but du stage est d'expérimenter et de tester des choses pour valider ses intérêts».
Première étape: vérifier les formules de stage offertes dans son programme
Dans un premier temps, André Raymond invite les membres de la communauté étudiante à se renseigner pour savoir quelles «formules d'apprentissage en milieu de travail», dont les stages font partie, sont possibles pour eux. Y a-t-il des stages obligatoires? Y a-t-il des stages optionnels? Quels sont les critères? Au besoin, il est possible de s'informer auprès de l'équipe de gestion des études de sa faculté.
— André Raymond
«Il arrive que des étudiants débutent leur stage, le déclarent plus tard et réalisent qu'il n'est pas reconnu, parce qu'il ne respecte pas les critères minimaux, soit en termes de tâches à effectuer ou de prérequis, illustre le directeur du SDP. Il est important de connaître la procédure pour que le stage soit validé et, avant de le commencer, de s'assurer que le contenu du stage soit approuvé par l'Université.»
Par ailleurs, il ajoute que ceux et celles qui travaillent durant l'été ont tout intérêt, quand c'est possible, à essayer de faire reconnaître leur emploi dans le cadre de leur programme.
Deuxième étape: prendre rendez-vous avec un conseiller en emploi
Le SDP de l'Université Laval compte 24 conseillères et conseillers en emploi capables de rencontrer la clientèle dans un délai rapide. «Mais il ne faut pas attendre la dernière semaine avant la fin de session. Plus vite on se prépare, mieux c'est», intervient André Raymond.
Cette rencontre vise à identifier les secteurs d'intérêt pour l'étudiante ou l'étudiant, à sélectionner les employeurs pour qui il ou elle aimerait travailler et à préparer sa stratégie de recherche de stage. «S'il y a la possibilité de faire plus d'un stage, on suggère de choisir des milieux différents, par exemple dans une PME, dans la fonction publique et dans une grande organisation. La comparaison permet de déterminer quel type de carrière on souhaite en arrivant sur le marché du travail», indique le directeur du SDP.
L'accompagnement varie selon les besoins, poursuit Marie-Ève Lavigne, conseillère en emploi et en développement professionnel au SDP. Elle peut aider à préparer un curriculum vitae, une lettre de présentation et même faire des simulations d'entrevue.
— Marie-Ève Lavigne
Elle constate que certains étudiants pensent, à tort, que ces services s'adressent uniquement aux finissants. «Au contraire, mieux vaut nous consulter plus tôt dans le parcours. On n'y pense pas toujours, mais il y a plein de façons de se faire de l'expérience, comme beaucoup de projets étudiants très pratiques ou du bénévolat. Ceux et celles qui s'impliquent développent des compétences transversales, ça fait une différence», dit-elle.
La communauté étudiante a aussi accès aux formations OSE: obtenir un stage ou un emploi, qui sont gratuites et d'une durée de quelques heures.
Troisième étape: surveiller les offres de stage et activer son réseau de contacts
Tous les étudiants n'ont pas à trouver un milieu de stage, rappelle André Raymond. Dans les secteurs de la santé et de l'éducation, les stages se font pendant la session et sont gérés par les facultés.
Mais pour les autres domaines, il recommande «d'assurer une vigie» sur le site du SDP pour voir les offres actives. «On collabore avec de grands groupes d'employeurs, on intègre les offres de stages du gouvernement du Québec et même celles en aéronautiques dans la région de Montréal», dit-il pour montrer la grande diversité. Il invite, par ailleurs, les personnes souhaitant travailler dans la fonction publique à s'inscrire aussi à la banque de travail étudiant du gouvernement provincial, puisque ces emplois étudiants peuvent se qualifier comme un stage.
Activer son réseau de contacts est également une bonne stratégie, indique le directeur du SDP. «La moitié de nos stagiaires trouvent eux-mêmes leur stage en contactant directement des employeurs potentiels.»
Quatrième étape: assister aux journées carrière
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— GETTY IMAGES/GEORGE DOYLE
«Il faut prendre congé quand il y a une journée carrière», insiste Marie-Ève Lavigne, en soulignant l'importance d'assister à ces événements. André Raymond incite aussi la clientèle étudiante à se déplacer pour identifier les kiosques des entreprises ou organisations d'intérêt, pour prendre le temps de s'informer et pour réseauter. «Si, par exemple, un étudiant vient de Gaspésie et veut travailler dans sa région, il essaie d'entrer en contact avec des entreprises de sa région.»
Attention toutefois de ne pas présenter sa candidature partout, surtout si le marché de l'emploi est très en demande dans un secteur, met en garde Marie-Ève Lavigne. «Si l'on postule à trop d'offres, ça fait beaucoup d'entrevues à venir et ça peut devenir difficile à gérer. D'où l'importance de voir un conseiller en emploi pour se faire guider.»
Facile à trouver, un stage, en 2024?
En raison de la rareté de la main-d'œuvre, on pourrait croire qu'il est très facile de trouver un stage en 2024. Mais pas toujours, nuance André Raymond, en disant que le marché a beaucoup évolué et qu'il varie selon les secteurs. En sciences et génie, par exemple, il y a plus d'offres que d'étudiants disponibles. Il note, par ailleurs, un resserrement dans les technologies de l'information.
Marie-Ève Lavigne mentionne qu'en droit, la course aux stages débute plus d'un an avant la réalisation du stage. Tandis qu'en actuariat, beaucoup d'offres sont affichées dès septembre. Mais pour la majorité des programmes, les jeux commencent en janvier.
Il y a un peu de stages à l'international dans toutes les facultés, poursuit le directeur du SDP. «Mais c'est plus complexe pour les étudiants. Ça prend un visa, un permis de travail. Ce qu'on voit souvent, ce sont les étudiants de l'international qui retournent faire un stage dans leur pays, c'est plus facile pour eux.»
— André Raymond, au sujet des critères pour choisir un stage
De manière générale, il a remarqué que les étudiantes et les étudiants accordent souvent beaucoup d'importance aux conditions salariales ou à la proximité. «On peut comprendre que si la personne est en situation financière précaire, elle choisira un stage rémunérateur près de son domicile. Mais si ce n'est pas le cas, le salaire et le lieu de travail devraient avoir moins d'importance que le type de mandat et le type d'organisation», conseille-t-il.
Il rappelle aussi qu'«il n'y a pas de beaux stages bien payés sur Grande Allée pour tout le monde». Accepter de s'éloigner de la région, d'avoir des conditions qui ne sont pas optimales et d'explorer des tâches qui diffèrent des attentes facilite la démarche. «Pour une étudiante ou un étudiant pas trop difficile, il est assez aisé de se trouver un stage rémunéré», résume André Raymond.
Dommage collatéral de la rareté de la main-d'œuvre, il a vu quelques milieux débordés, «où les stagiaires étaient malheureusement laissés à eux-mêmes, faute de personnel pour les superviser». Ou encore d'autres cas où les stagiaires avaient des mandats trop importants pour leurs connaissances et leurs capacités.
Un stage en présentiel, s’il vous plaît!
Si l'employeur donne le choix, fait-on un stage en présentiel ou en télétravail? En présentiel, préconise le directeur du SDP, à condition qu'il y ait des gens sur place. «On a tout intérêt à se déplacer pour son stage. Surtout en début de mandat, il nous manque beaucoup d'information. Seul chez soi, si l'on est incapable de joindre son patron ou la personne de référence, on est bloqué, on ne peut plus avancer. Ou l'on n'ose pas toujours dire qu'on ne comprend pas un dossier. Alors que si l'on développe une affinité avec un ou une collègue sur place, on peut lui en parler.»
Il ajoute que de rencontrer les autres membres de l'équipe aide à comprendre les différents mandats sur lesquels l'entreprise travaille. Dans certains cas, il est même possible de demander la permission d'accompagner un collègue occupé à un autre dossier, ne serait-ce qu'une journée, pour élargir ses horizons.
Faire son stage en présentiel permet enfin de développer un réseau, qui aidera plus tard à dénicher un emploi. «La majorité des emplois se trouvent par référence plus que par affichage», souligne André Raymond.
Selon Marie-Ève Lavigne, il y a une chose à retenir des stages: «C'est comme une entrevue de quatre mois. Les étudiants doivent comprendre qu'ils se trouvent peut-être face à leur futur employeur». Elle suggère de prendre des notes, de proposer des idées si ça s'y prête, pour qu'en fin de compte, leur nom ressorte quand le choix oscille entre plusieurs candidats.
En contrepartie, l'employeur doit être prêt à accueillir les stagiaires, dit-elle. «L'image laissée aux étudiants est sa pire ou sa meilleure publicité. Une réputation d'employeur peut se défaire très vite!» conclut la conseillère.