
La vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, Cathia Bergeron, a animé la première Journée de l'enseignement, qui avait pour thème «L'engagement des étudiantes et des étudiants».
Nouvelle initiative du Vice-rectorat aux études et aux affaires étudiantes, les Journées de l'enseignement visent à réfléchir sur les meilleures façons de diffuser le savoir auprès des étudiants et de les accompagner de manière optimale dans leur cheminement d'apprentissage. «À travers ces journées, nous souhaitons notamment mettre en valeur des réalisations des membres du corps professoral et du personnel enseignant et nous inspirer collectivement de stratégies pédagogiques transférables à différents contextes d'enseignement», a expliqué Cathia Bergeron, vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, à l'occasion de la toute première Journée de l'enseignement, qui s'est tenue le 20 novembre sur le thème «L'engagement des étudiantes et des étudiants».
Responsable de l'animation de cette première édition de l'événement, la vice-rectrice a invité les participants à explorer ce que signifie l'engagement dans les études. «L'engagement des étudiantes et des étudiants ne se mesure pas seulement aux résultats obtenus, mais aussi à la manière dont ils s'impliquent dans les cours, dans les activités que nous leur proposons et dans leurs apprentissages. Et cette réussite passe par un accompagnement bienveillant, dans un environnement d'apprentissage favorable. Un environnement où la curiosité est encouragée, où l'erreur est utilisée comme un catalyseur d'apprentissage et où chaque voix trouve sa place», a-t-elle déclaré.
D'ailleurs, la première conférence de la journée, prononcée par Frédéric Guay, professeur à la Faculté des sciences de l'éducation et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en motivation, persévérance et réussite scolaires, a bien montré l'importance de la bienveillance et du soutien du corps enseignant pour la réussite et l'engagement des étudiants. «Il a été démontré par des études que, dans un pays donné, plus vous intégrez de la compétition entre les élèves, moins les élèves du pays réussissent bien dans les épreuves internationales. Pour favoriser la réussite, l'enseignant ne doit pas amplifier le stress. Au contraire, il a avantage à répondre à trois besoins psychologiques, soit la compétence, l'autonomie et l'appartenance, ce qui aide au sentiment de plaisir dans les études.» Or, comme le professeur Guay l'a bien montré par différents sondages et résultats de recherche, favoriser le plaisir dans les études contribue au bien-être et à la santé mentale, deux piliers majeurs de la réussite scolaire.

Le professeur Frédéric Guay a présenté la conférence «Motivation et engagement envers les études universitaires: quelques résultats de recherche issus de sondages réalisés auprès d'étudiantes et d'étudiants de l'Université Laval».
Dans la deuxième conférence, Victor Thibaudeau, professeur à la Faculté de philosophie et président de la Commission des affaires étudiantes, a mis en lumière la diversité des parcours et le foisonnement de raisons de fréquenter l'université en 2023, une réalité à laquelle les professeurs et les autres personnes enseignantes doivent s'adapter pour favoriser l'engagement des étudiants. Il rappelle qu'en 1970, les gens qui fréquentaient l'Université Laval formaient une communauté relativement homogène: majoritairement des jeunes, surtout de sexe masculin, de 19 à 22 ans, caucasiens, francophones et catholiques, inscrits à un baccalauréat, qui ne travaillaient pas durant la session universitaire et demeuraient chez leurs parents.

Le président de la Commission des études, Victor Thibaudeau, a présenté la conférence «L'engagement diversifié de nos étudiantes et étudiants».
«Aujourd'hui, dit-il, le monde universitaire est diversifié et complexe.» L'âge moyen au 1er cycle est maintenant de 29 ans, ce qui signifie que les étudiants sont plus matures, plus autonomes intellectuellement et qu'ils conjuguent souvent plusieurs responsabilités sociales, économiques et familiales. On retrouve de plus en plus de parents et de gens qui travaillent. En fait, 69,3% des étudiants ont un emploi. La proportion d'étudiants de l'international est aussi importante. Elle représente 20,6% des étudiants inscrits au 2e cycle et plus de 50% des personnes inscrites au doctorat. La proportion de cours suivis à distance a aussi explosé depuis la pandémie. Bref, les étudiants alternent maintenant les expériences de vie (études, voyages, travail) et se forment tout au long de leur vie. «Le fait qu'il n'y ait plus d'étudiant type a des effets sur l'enseignement. Les professeurs doivent désormais penser aux cas particuliers et s'adapter à la réalité de la formation sur mesure, tout en essayant de maintenir l'engagement des étudiants», explique-t-il.
Mais comment y arriver? Trois professeurs ont présenté des pratiques pédagogiques innovantes qui ont permis de favoriser l'engagement étudiant dans les conditions d'études actuelles. Le professeur Samuel Bernier-Lavigne, de l'École d'architecture, a présenté le Fablab, un laboratoire de technologies numériques en architecture aujourd'hui entièrement géré par des étudiants. Pour sa part, le professeur Pier-Luc Nappert, de la Faculté des sciences de l'administration, a présenté son expérience de l'utilisation du logiciel Engageli dans son cours sur l'utilisation des états financiers. Finalement, la professeure Évelyne Thiffault, du Département des sciences du bois et de la forêt, a parlé de l'importance de parler au cœur et aux sens des étudiants autant dans un cours terrain, où les étudiants visitent différents écosystèmes, que dans un cours à distance, où ils créent un écosystème à l'aide du jeu Minecraft. «Avec la pandémie, j'ai dû réfléchir sur l'adaptation d'un cours terrain et j'ai réalisé qu'il y avait trois aspects que je devais reprendre dans une formule virtuelle: les aspects immersif, ludique et collaboratif», témoigne-t-elle.
Ces trois présentations avaient bien sûr pour but de suggérer des façons d'enseigner différentes et d'inspirer les autres professeurs dans leur propre pratique. Dans le but d'appuyer les membres du corps professoral et enseignant dans cette démarche introspective, Didier Paquelin, professeur à la Faculté des sciences de l'éducation et titulaire de la Chaire de leadership en pédagogie de l'enseignement supérieur, a clos les activités de la journée avec un atelier de réflexion et de discussion sur les transferts pédagogiques envisageables dans la discipline de chacun.

L'atelier de réflexion et de discussion animé par Didier Paquelin a permis de créer une guirlande d'idées touchant des projets pédagogiques innovants pour favoriser l'engagement étudiant.
La rectrice, enchantée de la tenue de ce nouvel événement porteur de sens, a tenu à souligner sa grande valeur et son importance. «Enseigner, c'est transmettre des connaissances, mais aussi accompagner vers la réussite. Il s'agit d'une mission essentielle, centrale à l'Université Laval. Comme université, nous souhaitons faciliter le plus possible la mise en place de ces stratégies pédagogiques variées, actives et engageantes, qui sont nécessaires pour répondre aux besoins de plus en plus diversifiés des étudiantes et des étudiants. Notre université accueille de plus en plus de personnes qui apprennent tout au long de leur vie, qui sont des parents, qui sont sur le marché du travail ou qui ont d'autres obligations. C'est un défi de satisfaire l'ensemble des besoins et c'est pourquoi la diversification des pratiques pédagogiques est si importante. C'est aussi pourquoi le soutien à l'enseignement est et restera l'une de nos priorités institutionnelles», affirme Sophie D'Amours qui, après le succès obtenu par cette première édition, voit d'un bon œil la tenue d'une deuxième Journée de l'enseignement, le 11 avril 2024.
En savoir plus sur le Fablab et les innovations pédagogiques de Samuel Bernier-Lavigne:
En savoir plus sur les innovations pédagogiques d'Évelyne Thiffault: